FORT LAUDERDALE – Max Pacioretty n’a pas hésité une seule seconde quand est venu le temps de réfléchir à ce qu’un match ultime signifiait pour lui.
« On s’en va à la guerre », a lancé le vétéran attaquant. C’est le meilleur moyen de résumer ce qui s’en vient.
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Les Maple Leafs de Toronto ont obtenu l’accès aux tranchées en forçant la tenue d’un match no 7, dimanche (19 h 30 HE; TVAS, CBC, SN, MAX, TNT, truTV), grâce à une victoire de 2-0 face aux Panthers de la Floride, vendredi. S’ils ont toujours le dos acculé au mur, ils ont à tout le moins prouvé qu’ils étaient en mesure de résister sous pression.
« Un match no 7, c’est la raison pour laquelle on joue, a ajouté Mitch Marner. On tirait de l’arrière 3-2 dans la série et on est venus arracher une victoire dans leur aréna. Nous avons offert notre meilleur. Le travail ne sera que plus difficile à partir de maintenant. On ne peut pas se satisfaire de ça. »
Il serait fou de s’en satisfaire, surtout compte tenu des échecs du passé chez les Maple Leafs.
Depuis que le noyau a été assemblé, en 2016-17, la fiche de l’équipe dans les matchs ultimes est de 0-6. Les Maple Leafs auront une autre occasion – peut-être une dernière – de changer le narratif d’équipe qui flanche sous pression. C’est peut-être là que la présence de Craig Berube derrière le banc fera la différence.
Le vétéran entraîneur a gagné le plus gros match no 7 qui soit, en finale de la Coupe Stanley, alors qu’il était derrière le banc des Blues de St. Louis en 2019. Il a maintenant la chance de guider les Leafs jusqu’en finale de l’Est pour la première fois depuis 2002.
« C’est le gros match avec le plus gros enjeu, a souligné le pilote. On doit tout donner. On doit sortir exactement comme on l’a fait au sixième match. Il faut faire les mêmes choses. On ne doit pas tenter de faire dans la dentelle. On doit se battre, jouer de manière directe. C’est du hockey plutôt simple. »
C’est exactement ce qu’ils sont parvenus à accomplir, vendredi, deux jours après avoir subi une retentissante défaite de 6-1 devant leurs partisans. Ils sont revenus à la bonne vieille formule du hockey de séries : ils ont bloqué des tirs (31), profité de leurs rares chances et obtenu des arrêts clés de Joseph Woll.
Reste que le défi qui se dresse devant eux est de taille.
En termes d’épreuves surmontées dans les dernières années, les Panthers ne laissent pas leur place. Il n’y a même pas un an, ils remportaient un match ultime en finale de la Coupe Stanley après avoir encaissé trois revers de suite. Ce groupe a prouvé qu’il était en mesure de braver les tempêtes.
Les hommes de Paul Maurice ont aussi gagné un septième match au premier tour contre les Bruins de Boston, en 2023, pour éventuellement faire leur chemin jusqu’en finale.
« Plus tu te retrouves dans ces situations, plus tu deviens à l’aise quand vient le moment de jouer, a indiqué l’attaquant Sam Reinhart. On l’a à peu près tous vécu ensemble, plusieurs fois. C’est réconfortant. On sait ce qu’on obtiendra de la part de nos coéquipiers dans des moments comme ceux-là.
« Nous sommes excités d’avoir une autre occasion de jouer un match de cette ampleur. »
Une question de liberté
À entendre les joueurs parler d’excitation à l’idée de disputer la prochaine rencontre, on pourrait croire que c’est celle qu’ils veulent absolument jouer quand ils amorcent un parcours éliminatoire. Même si la pression est forte. Même si cela signifie qu’ils pourraient se retrouver en vacances dès le lendemain.
Après tout, c’est le match que tout le monde a joué au moins une fois dans la rue en grandissant. Toujours philosophe, Maurice a légèrement recadré cette impression.
« Toutes les équipes veulent gagner en quatre, 100% du temps, a-t-il lâché. Mais les matchs no 7 sont ceux dont tu te souviens. Plus ils surviennent tard au printemps, plus ils sont intenses. Et il y a un sentiment de liberté pour les deux équipes. C’est un petit match de plus. Pas besoin de regarder plus loin.
« Les gars donnent tout ce qu’ils ont. Ces deux équipes ont mérité le droit de jouer ce match aussi intensément qu’elles le veulent et de profiter de cette expérience. »
C’est la raison pour laquelle il n’est pas si nécessaire de s’attarder aux chiffres, aux tendances, aux X ou aux O. Autant les Maple Leafs que les Panthers connaissent la recette qui leur permet de connaître du succès – ils l’ont mise en œuvre trois fois chacun dans cette série.
L’équipe qui s’en approchera le plus, dimanche, obtiendra son billet pour un affrontement face aux Hurricanes de la Caroline en finale de l’Est. C’est aussi simple que ça.