COURSE AUX SERIES BADGE THIBAULT

Choix de première ronde des Nordiques de Québec au repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.

Qu'on regarde du côté de l'Association de l'Est ou bien de l'Ouest, aucune des équipes impliquées dans la course aux séries éliminatoires ne semble être en mesure de partir sur une lancée victorieuse pour s'assurer d'une place dans le tournoi printanier.
Au rythme où les victoires - et surtout les défaites - s'enchaînent, ce sera assurément une course de tortues jusqu'au fil d'arrivée. Quand les choses se corsent ainsi, ça se joue sur des détails comme la stabilité et le rendement devant le filet. Analysons tout ça alors qu'il reste deux semaines à faire au calendrier.
Dans l'Est, tout laisse croire que ce sera une lutte à finir entre les Penguins de Pittsburgh et les Panthers de la Floride, la seule équipe impliquée dans la course qui présente une fiche supérieure à ,500 à ses dix derniers matchs (5-4-1).
À LIRE AUSSI: Matthew Tkachuk annonce ses couleurs
Je donne tout de même l'avantage à la bande de Sidney Crosby, qui jouit d'une position enviable. Elle a un point de priorité sur les Panthers avec un match de plus à disputer et n'affrontera que trois adversaires « de séries » à ses sept derniers duels.
J'ai abordé le dossier des gardiens des Penguins dans ma chronique, la semaine dernière. Bien que les prestations de Tristan Jarry laissaient à désirer avant sa plus récente blessure, il est revenu en force en signant un jeu blanc de 28 arrêts contre les Predators de Nashville, jeudi.
L'échantillon est mince, mais c'est tout de même un signe encourageant pour la suite des choses. Surtout que Casey DeSmith a relativement bien monté la garde pendant son absence, et même avant. L'entraîneur Mike Sullivan a donc quelques options si jamais le tapis commençait à lui glisser sous les pieds.
Ce n'est pas exactement le cas chez les Panthers. Même s'ils disputeront quatre de leurs six derniers matchs contre des équipes qui ne prendront pas part aux séries, le duo Sergei Bobrovsky-Alex Lyon n'inspire pas beaucoup confiance. Depuis le 1er mars, les deux portiers montrent des chiffres à peu près identiques : une moyenne de but alloués légèrement supérieure à trois et un taux d'efficacité autour de ,890.
Il est difficile d'aspirer aux séries avec deux gardiens aussi chancelants. L'autre signe inquiétant, c'est que Paul Maurice a dû piquer une sainte-colère derrière le banc des siens pour réveiller ses joueurs contre les Maple Leafs de Toronto, cette semaine.
À ce stade-ci de la saison, alors que l'enjeu est aussi important, un entraîneur ne devrait pas avoir besoin d'agir ainsi pour motiver ses troupes. Le pire, c'est qu'il n'est pas le seul. Dans l'Ouest, Rick Bowness y est allé de déclarations assez virulentes envers ses Jets de Winnipeg dans les médias.
Les Jets manquent de gaz
Parlant d'elle, la formation manitobaine s'accroche de peine et de misère à la deuxième place de quatrième as, alors qu'elle semblait pourtant bien en selle il y a quelques mois à peine. Elle détient deux points de priorité sur les Flames de Calgary, et cinq sur les Predators de Nashville, qui ont deux matchs de plus à disputer.
Le rendement de Connor Hellebuyck a été à l'image de celui de l'équipe (8-7-1) dans le dernier mois. En 13 départs, il a maintenu une moyenne de buts alloués de 2,84 et une efficacité de ,899.
Depuis le 1er mars, ce sont des chiffres similaires à ceux de Jacob Markstrom (2,96 - ,898), des Flames (8-5-2), mais bien loin de ceux de Juuse Saros (2,63 - ,921), des Predators (8-6-2). Ce dernier est probablement la raison pour laquelle son équipe peut encore espérer participer à la grande danse malgré des signaux contraires envoyés par l'état-major à la date limite des transactions.

NSH@PIT: Saros frustre Archibald deux fois de suite

Si la logique est respectée, les Flames ont les meilleures chances de déloger les Jets. Les hommes de Darryl Sutter se mesureront à quatre équipes de fond de classement ainsi qu'aux Jets et aux Predators, dans des matchs qui - vous l'aurez deviné - seront d'une importance majeure.
Même s'ils semblent avoir un peu plus de vent dans les voiles, les Predators devront notamment faire face aux Stars de Dallas, aux Golden Knights de Vegas, aux Hurricanes de la Caroline, au Wild du Minnesota et à l'Avalanche du Colorado dans le dernier droit. Ce ne sera pas de tout repos.
Une chose est certaine, c'est qu'à moins d'un revirement rapide, aucune des équipes mentionnées ci-haut n'entrera en séries par la grande porte sur une irrésistible séquence. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il faudra les exclure d'emblée du portrait.
Dans la LNH d'aujourd'hui, l'écart entre les équipes n'est pas énorme et rien n'est impossible. Il suffit de faire table rase et de recommencer sur de nouvelles bases une fois que la vraie saison s'amorce.
\Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*