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Jérémy Langlois avait encore l'âge de jouer au mini-hockey dans les coursives du Colisée Pepsi, durant les entractes des matchs des Remparts de Québec, qu'il rêvait déjà d'enfiler le chandail des Diables rouges.
« Je m'en souviens comme si c'était hier », rigole le natif de Sainte-Brigitte-de-Laval, en banlieue de Québec, au bout du fil. « Je regardais les joueurs et c'était mon rêve de faire comme eux. »

Non seulement ne se doutait-il pas, à l'époque, que son parcours allait effectivement le mener chez les Remparts, il n'aurait jamais pu imaginer que ce changement d'air surviendrait à un moment aussi crucial de sa carrière… et à un moment aussi charnière du cycle de la formation québécoise.
Acquis des Eagles du Cap-Breton il y a quelques semaines, le défenseur de 19 ans se joint à un groupe très bien nanti qui ne laisse plus aucun doute sur ses intentions d'aller jusqu'au bout cette saison. Après trois saisons et demie à évoluer dans un plus petit marché, il débarque sous les projecteurs de Québec.
Une nouvelle expérience en soi pour le choix de troisième ronde des Coyotes de l'Arizona au dernier repêchage, mais surtout une qui lui permettra de cheminer encore davantage au chapitre personnel.
« C'est un méchant changement, a-t-il observé. Les projecteurs au Cap-Breton ne sont pas aussi gros que ceux des équipes comme Québec ou Gatineau. C'est bon pour moi d'arriver à un endroit comme ici à cette étape-ci de ma carrière, à mon prime dans le junior.
« Je pense que je joue mieux que je n'ai jamais joué, comme défenseur complet. L'an passé, j'étais vraiment bon offensivement et je devais améliorer l'aspect défensif. J'ai l'impression que j'y suis arrivé, et que le fait d'être plus sous la loupe dans un marché comme Québec, ça va seulement me pousser à être meilleur. »
Cette transaction, qu'il voyait venir étant donné le contexte plus difficile au Cap-Breton, l'a d'ailleurs fait passer d'une équipe campée au 16e et dernier rang donnant accès aux séries éliminatoires à une autre qui trône au sommet du classement général, avec une priorité de sept points sur ses plus proches poursuivants.
Ça devrait en principe l'aider à passer à la vitesse supérieure.
Après une récolte de 47 points, dont 13 buts, en 60 matchs l'an dernier, Langlois avait amassé trois buts et 14 aides à ses 27 premières rencontres de la saison avec les Eagles. Il a vite ajouté trois aides à son compteur en quatre matchs avec les Remparts.
« Le plus difficile, c'est de m'adapter à un nouveau système de jeu après trois ans à jouer dans le même, a-t-il reconnu. Le système des Remparts m'aide à exploiter mes facettes offensives en même temps de me responsabiliser défensivement. C'est une chose très importante pour mon développement.
« Je pense que ça va m'aider à être un joueur plus complet, et à devenir le défenseur que je veux être. »
Un rôle différent
Le fait d'être mieux entouré et de faire partie d'une équipe compétitive viendra tout de même avec un petit prix à payer pour Langlois : celui de ne plus nécessairement être l'homme de confiance dans toutes les situations, comme c'était le cas au Cap-Breton, où il était notamment le capitaine.
Dans une formation affichant autant de profondeur, il y aura davantage de partage des tâches, et chacun devra accepter son rôle pour le bien de l'équipe.
« Je ne m'en fais pas avec ça, a-t-il répondu. Je vais avoir les résultats selon ce que je vais donner à l'équipe. On sait que ça fonctionne au mérite, et ça nous force à être à notre mieux tous les soirs. […] La chimie est vraiment bonne à l'interne et tout le monde met son ego de côté. »
Tout ça dans le but de mener la deuxième génération des Remparts à une première conquête de la Coupe du Président. Une conquête que Langlois a longtemps espérée dans ses jeunes années et qu'il a maintenant l'occasion d'aider à concrétiser.
« On est all-in, et c'est sûr que je m'impose une petite pression de bien faire pour aider l'équipe à se rendre le plus loin, a-t-il conclu. […] De savoir que c'est maintenant moi qui suis sur la glace, que des jeunes me regardent et veulent être à ma place, c'est vraiment spécial. »
PHOTO : Jonathan Roy/Remparts de Québec