« Je n'ai pas su qu'il venait d'atteindre ces plateaux parce que nous avons eu un calendrier très chargé dernièrement. Mais ça ne me surprend pas », a réagi Crosby à l'issue de la séance d'entraînement matinale des Penguins au Centre Bell. « C'est un entraîneur qui a connu du succès dans toutes les ligues où il a dirigé. Quand il était à Pittsburgh, il avait mis la barre très haute. C'est un entraîneur assoiffé de victoires, très exigeant à l'endroit de ses joueurs, mais également envers lui-même et son personnel d'entraîneurs. Il essaie de soutirer le meilleur de tout un chacun. Il me rappelle à cet égard notre entraîneur Mike Sullivan. C'est ce que tous les bons entraîneurs font, à leur façon. »
Crosby garde le souvenir d'un entraîneur qui n'a pas hésité de lui faire confiance, à ses premiers coups de patin dans la LNH.
« La principale chose que j'ai appréciée, c'est qu'il m'a vite confié des tâches importantes, a-t-il souligné. L'école de pensée à l'époque était qu'il fallait y aller graduellement avec un jeune joueur afin de ne pas brusquer son développement.
« Moi j'estime que tout le monde est différent et il n'a pas hésité à me faire confiance, à créer un niveau d'espérance élevé pour l'équipe et pour moi, a continué Crosby. C'était important pour moi d'obtenir une confiance semblable de l'entraîneur. Il croyait que je pouvais accomplir de belles choses à un jeune âge. J'ai grandement apprécié. »
Le premier choix de la séance de repêchage 2005, qui possédait l'étiquette de surdoué depuis l'âge de 14 ans, a admirablement répondu à l'appel de Therrien, qui a été à la barre des Penguins jusqu'en février 2009, avec une récolte de 102 points à sa première saison en 2005-06.
Moins d'une douzaine d'années plus tard, le hockeyeur de Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, s'apprête lui-même à atteindre très bientôt un prestigieux plateau : celui des 1000 points dans la LNH.
Avant mercredi, Crosby totalisait 988 points grâce à une récolte de 50 en 37 matchs cette saison. À l'âge de 29 ans, il connaît peut-être ses meilleurs moments.
« C'est dur à dire », a-t-il répondu quand on lui a posé la question. « Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte, comme le fait que j'ai joué beaucoup de hockey depuis un an et demi, avec notre long parcours en séries éliminatoires et ma participation au tournoi de la Coupe du monde de hockey en septembre (NDLR : deux championnats pour lui). Ça vous aide comme joueur de disputer plusieurs gros matchs de la sorte. Est-ce que je suis à mon mieux? Je ne peux pas le dire. La ligne est mince entre connaître du succès et ne pas en avoir. Je me sens bien et je veux simplement continuer d'afficher de la constance. »
Son coéquipier Kristopher Letang, actuellement blessé, affirme que Crosby a atteint un autre palier d'excellence, si c'est possible pour lui.
« Il joue différemment, a-t-il expliqué. Avant, on le voyait souvent dans les comptes rendus à la télévision compter des buts grâce à des montées spectaculaires entre les défenseurs. C'était très enlevant à voir. Maintenant, il a peaufiné d'autres aspects qu'il n'exploitait pas, comme son jeu alentour du filet. Si vous remarquez, il marque la plupart de ses buts près du filet. C'est le plus complet que je vois de lui en ce moment et oui probablement qu'il connaît ses meilleurs moments », a conclu Letang.