« C’est la malheureuse réalité de la business, a poursuivi Tkachuk en reprenant un peu d’aplomb. On obtient des pièces importantes qui vont vraiment nous aider. Mais ça craint. On va accueillir Dylan et Dennis à bras ouverts. Je suis un peu mal à l’aise par rapport à ma réaction initiale, mais je suis sûr qu’ils vont comprendre.
« Je me retrouve dans un tourbillon au chapitre personnel. Cela dit, je dois être un bon capitaine, un bon coéquipier et m’assurer qu’ils auront tout ce dont ils ont besoin dès le jour 1. »
Tout indique que le premier jour de cette nouvelle ère sera samedi.
À peine 24 heures après cette monstrueuse transaction du directeur général Steve Staios, les Sénateurs accueilleront les Rangers de New York en après-midi, une équipe qui se retrouve à égalité avec eux dans la course pour une des deux places de quatrième as dans l’Est.
« Ce sera difficile de tourner la page, mais nous avons un gros match à jouer demain », a rappelé Batherson, qui a gravi les échelons du hockey professionnel aux côtés de Norris ces dernières années.
Signe de l’étrangeté du moment, et une autre preuve que la vie continue, Batherson avait déjà reçu quelques textos de la part de Cozens à son retour au vestiaire après cet entraînement émotif. Les deux ont enfilé l’uniforme du Canada au Championnat du monde, en 2022.
« Nous sommes très proches, a évoqué Batherson. On a joué dans la même équipe pour deux semaines, et nous avons passé beaucoup de temps ensemble pendant ce tournoi. Je lui parle chaque fois que je l’affronte, alors je suis emballé de le voir s’en venir. Mais c’est difficile de voir deux amis partir. »
Malgré tout ce tumulte, l’entraîneur Travis Green aura le mandat de préparer ses troupes convenablement pour ce qui s’en vient. Il s’est déjà mis au travail en conviant ses ouailles à une courte rencontre, tout de suite après avoir annoncé à Norris et à Bernard-Docker qu’ils changeaient d’adresse.
« C’était important de le faire après avoir empêché les deux de prendre part à l’entraînement pour des raisons évidentes, a expliqué le pilote. C’est un groupe tissé serré, ça affecte les joueurs. Il y a plusieurs grandes amitiés dans ce vestiaire, et ce n’est jamais facile de dire au revoir à des amis. »
Ullmark le philosophe
Si Tkachuk et Batherson ont eu de la difficulté à gérer leurs émotions devant les médias, le gardien Linus Ullmark a opté pour une approche plus philosophique.
« Une transaction de ce genre peut être autant emballante que dévastatrice », a évoqué le vétéran, lui-même échangé par les Bruins de Boston en juin dernier. Quand il y a une transaction, ce sont des relations interpersonnelles qui sont affectées. Ça craint vraiment pour les gens les plus proches de ces joueurs.
« Ce sont toutefois les cartes qui nous sont données. Ça ne devient jamais plus facile. Mais ça reste une décision business. On doit tourner la page et se concentrer sur la tâche à accomplir. »
Le portier suédois sera un des visages familiers pour Cozens dans le vestiaire ottavien. Ullmark défendait la cage des Sabres lors de la première saison de l’attaquant à Buffalo, et il a sa petite idée sur ce que les Sens viennent d’acquérir.
« C’est le Workhorse from Whitehorse », a-t-il lancé avec le sourire, en évoquant le surnom de Cozens. « C’est un bon jeune, qui n’a pas encore montré tout ce dont il est capable, à mon avis. C’est un centre responsable qui a beaucoup de potentiel. J’espère qu’on pourra l’aider à l’atteindre dans notre environnement. »