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MONTRÉAL -Si Saku Koivu avait eu son mot à dire l'an dernier, Jesperi Kotkaniemi n'aurait pas fait le saut avec les Canadiens de Montréal à l'âge de 18 ans.

« Ça me rend toujours inquiet de voir un jeune compatriote finlandais d'à peine 18 ans s'en venir en Amérique », a affirmé Koivu, mardi, avant la soirée du 110e anniversaire de fondation des Canadiens.
« C'est tellement jeune, a-t-il continué. Si je pouvais leur donner un conseil, c'est de rester une autre année à la maison. Le jeune acquiert de la maturité et il est appelé à jouer un rôle de premier plan dans son équipe, en plus d'avoir peut-être la chance de disputer quelques matchs avec l'équipe nationale.
« Mais comme Jesperi a très bien fait la saison dernière, je devrais peut-être me la fermer et ne rien dire », a-t-il lancé en s'esclaffant.
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Kotkaniemi, troisième espoir choisi au Repêchage 2018, connaît une deuxième saison plus ardue. Dans le jargon du sport, on suggère qu'il est victime de la « guigne de la deuxième année ». Koivu estime que c'est de la foutaise.
« Je n'ai jamais cru à ça. J'ai moi-même eu une bonne deuxième saison dans la Ligue nationale, a-t-il évoqué. Je crois plutôt qu'à moins d'être des joueurs d'exception comme Connor McDavid, la patience est toujours de mise. Il ne faut pas oublier que Jesperi n'est seulement âgé que de 19 ans.
« Je suis arrivé dans la LNH à l'âge de 20 ans. Teemu Selanne est arrivé à 21 ans. Jesperi est encore vert, il apprend le métier. C'est long une saison de 82 matchs. Il faut lui donner du temps. Ça va aller, il va être correct. »

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Koivu suit évidemment assidûment les prouesses de la filière finlandaise des Canadiens, qui est complétée par les attaquants Artturi Lehkonen et Joel Armia. Il connaît bien Lehkonen parce qu'il est originaire de Piikkio qui est en banlieue de sa ville natale, Turku. Kotkaniemi et Armia sont natifs de Pori, à deux heures de route.
« Nous sommes un petit pays. De voir trois de nos joueurs faire partie d'un même trio au sein des Canadiens de Montréal, c'est très "cool", a-t-il affirmé. Les gars ont beaucoup de talent et ils sont encore très jeunes. Ils sont promis à une belle carrière et je leur souhaite le meilleur pour chacun. »
L'ancien capitaine du CH pendant 10 ans, entre 1999 et 2009, a dit avoir eu une conversation avec Kotkaniemi avant qu'il ne se présente à Montréal, il y a un an.
« Je lui avais dit que j'avais beau lui donner tous les conseils que je pouvais, que c'était lui qui vivrait ses propres expériences, qu'il aurait à gérer la pression et la tension par moments. Je lui ai simplement dit de ne pas se dénaturer, de rester lui-même. C'est un jeune très responsable, en dehors et sur la glace. »
Établi en Finlande avec sa famille, Koivu était de retour à Montréal pour la première fois depuis qu'il avait été honoré avant un match contre les Ducks d'Anaheim, en décembre 2014.
« C'est toujours avec un immense plaisir quand je reviens à Montréal. J'ai vécu beaucoup de choses ici, avec le cancer que j'ai combattu et la carrière que j'ai connue. Ça restera toujours ma ville d'adoption. De revoir tous les gens qui m'ont aidé pendant ma carrière, ce sont des moments émotifs et le "fun". »

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Le jeune Saku ne connaissait rien au Canada quand il a mis le cap sur Montréal, il y a 25 ans.
« Je ne savais pas où je m'en venais. L'internet et les téléphones portables n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui. On m'a accueilli à bras ouverts et j'ai pu compter sur le soutien de plusieurs personnes.
« Serge Savard a été mon premier directeur général, Mike Keane mon premier capitaine. J'ai joué avec Vincent Damphousse et Pierre Turgeon. Je ne les avais pas vus depuis longtemps avant aujourd'hui. Mark Recchi a été mon premier co-chambreur. Toutes ces personnes m'ont pris sous leurs ailes et ils ont fait la différence de façon positive pour moi. »
Koivu a profité du voyage à Montréal pour passer par le Minnesota, où il a pu assister au 1000e match de son frère Mikko dans la Ligue nationale, dimanche, avec le Wild.
« Ça fait vieillir. Je me souviens d'une activité au Forum à ma première saison avec les Canadiens. Mikko était âgé de 13 ans et il portait un chandail numéro 8 de Recchi pour une séance de patinage. J'essaie de retracer une photo de ça parce que nous, la famille, n'en avons aucune. J'espère que l'équipe a ça dans ses archives.
« Et voilà maintenant que Mikko vient de jouer son 1000e match dans la Ligue nationale. Le temps passe vite… »