Saku Koivu Max Pacioretty split

TORONTO -Saku Koivu connaît bien la nature de la pression qui vient avec le titre de capitaine des Canadiens de Montréal. L'ancien joueur de hockey de 41 ans originaire de Turku, en Finlande, sait donc fort bien ce que vit le capitaine actuel Max Pacioretty en ce moment, alors que ce dernier a été critiqué par certains médias et partisans montréalais pour ce qu'on perçoit comme un manque de leadership chez lui, au sein d'une équipe des Canadiens qui n'a pas réussi à se qualifier pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley le printemps dernier.
« Ce n'est pas facile, mais évidemment, tu dois rester concentré sur ce que tu dois faire et ne pas laisser toutes les absurdités t'affecter », a déclaré Koivu, qui a agi comme conseiller auprès d'Équipe Finlande à la Coupe du monde de hockey 2016. « Ce n'est pas facile quand tu lis des choses (négatives) du genre, mais les gens qui travaillent dans le monde du hockey, les joueurs aussi, savent que ce n'est pas vrai. »

Élu par ses coéquipiers, Pacioretty est devenu le 29e capitaine dans l'histoire de la concession la veille du début du camp d'entraînement, l'automne dernier, et il se retrouve maintenant dans le même étau qu'on a jadis appliqué sur Koivu.
Les Canadiens ont amorcé la saison dernière avec neuf victoires d'affilée, un record d'équipe, avant que des blessures au gardien Carey Price et à l'attaquant Brendan Gallagher viennent tout faire dérailler.
Plusieurs personnes ont prétendu que le manque de leadership de Pacioretty est une des principales causes de la longue glissade au classement des Canadiens, l'hiver dernier. Et il y a quelques jours, un commentateur à la radio à Montréal a affirmé qu'un groupe de gens, qu'il n'a pas voulu identifier, lui avait dit que Michel Therrien leur avait déclaré à l'occasion d'un tournoi de golf que Pacioretty était le pire capitaine dans l'histoire des Canadiens.
Therrien a nié le tout avec véhémence à l'occasion du tournoi de golf annuel de l'équipe, cette semaine, et il a dit avoir une bonne relation avec son capitaine.
Les choses se sont compliquées davantage pour Pacioretty à la Coupe du monde quand l'entraîneur d'Équipe États-Unis John Tortorella lui a demandé publiquement, à la suite de performances insatisfaisantes en matchs préparatoires, d'en donner plus. Il a ensuite commis un revirement face à Équipe Canada qui a mené à un but à l'occasion d'un match que les Américains devaient absolument remporter.
Koivu n'a pas échappé à la controverse durant son séjour à Montréal. Il a disputé 792 matchs du calendrier régulier en l'espace de 13 saisons avec les Canadiens de 1995 à 2009, et 54 autres en séries. Réclamé par Montréal au premier tour (21e au total) à l'âge de 18 ans lors du repêchage 1993 de la LNH, il a été élu par ses coéquipiers au poste de capitaine - le 27e du club - à la veille de la saison 1999.
Premier Européen à porter le "C" avec l'équipe, Koivu a été capitaine pendant 563 matchs de 1999 à 2009 (période qui a été interrompue par le lock-out de 2004-05).
Il a conclu une entente avec les Ducks d'Anaheim à l'été 2009 et il a disputé ses cinq dernières campagnes dans la LNH en Californie. Il a pris sa retraite un peu avant le début de la saison 2014-15.
Durant la décennie où il a agi comme capitaine des Canadiens, Koivu a souvent été critiqué par certains représentants des médias parce qu'il ne parlait pas français, la langue maternelle de la majorité des Québécois. On a également parfois remis en question son leadership au sein d'une équipe qui n'avait pas énormément de profondeur et qui n'obtenait pas de bons résultats, ratant notamment les séries à quatre reprises durant son règne de capitaine.
Et pourtant il demeure, aux yeux de bien des gens, un des joueurs les plus populaires de l'histoire récente des Canadiens, surtout après avoir remporté sa bataille contre un lymphome non hodgkinien et avant de mettre sur pied une fondation. Les fonds amassés par cette fondation ont notamment permis à l'Hôpital général de Montréal d'acheter une pièce d'équipement très importante pour traiter le cancer.
« Tu apprends qui sont tes vrais amis et partisans quand tu traverses des moments difficiles et quand tu affrontes des obstacles, a déclaré Koivu quand il a pris sa retraite, il y a deux ans. Quand j'ai connu mes moments les plus durs, c'est à ce moment-là que les partisans à Montréal m'ont encouragé le plus. »
Il estime que Pacioretty a le soutien, et mérite le soutien de tout le monde en raison du fait qu'il a été élu capitaine de l'équipe.
« C'est malheureux d'entendre de telles choses à propos de Max, mais il ne faut pas perdre son temps avec ça, a dit Koivu. Je n'ai entendu que de bonnes choses - de belles choses - à son sujet et à propos de la façon dont il s'est comporté en tant que capitaine. »