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Alexis Gravel avait besoin de se faire dire ses quatre vérités.
Après une excellente première saison dans la LHJMQ au cours de laquelle il avait obtenu 50 départs et où il avait été fumant au premier tour des séries face aux Huskies de Rouyn-Noranda (moyenne de buts alloués de 2,92, pourcentage d'arrêts de ,924), le gardien des Mooseheads d'Halifax connaissait un début de saison en dents de scie.
Il avait dû céder le filet à son homologue Blade Mann-Dixon pour 15 des 27 premiers matchs des siens et montrait une fiche de 4-4, une moyenne de buts alloués de 3,48 ainsi qu'un taux d'efficacité de ,888 à l'aube du mois de décembre.
Ce n'était pas digne des attentes que l'on avait fixées à l'endroit de celui qui est considéré comme l'un des meilleurs gardiens disponibles en vue du prochain encan de la LNH.

« Un gardien, ce n'est pas toujours à son meilleur », a expliqué Éric Raymond, l'entraîneur des gardiens des Mooseheads.
« Nous voyions bien qu'Alexis ne l'était pas, mais il n'y avait aucune inquiétude, c'était loin d'être la panique. Nous savions qu'il allait revenir avec le travail et les bonnes bases. La crème remonte toujours à la surface. »
Mais cette fois, la crème a un besoin d'un bon coup de fouet pour reprendre le dessus. Et le coup de fouet a été assez brutal.
« J'ai rencontré un recruteur et lui m'avait brassé, s'est souvenu Gravel en entrevue avec LNH.com. Il m'avait dit : ''Tu ne travailles pas, c'est pour ça que tu n'es pas le même joueur que l'an passé.'' »
Clair, net et précis. Le message lancé a atteint sa cible en plein coeur.
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L'imposant portier de 6 pieds 3 pouces et 226 livres a alors procédé à des changements dans sa vie personnelle et a modifié son approche face à la présente campagne. Il a aussi pris la décision de revenir à ses anciennes jambières il y a deux mois, question de changer les choses.
Une superstition de gardien, probablement.
« Je pense que c'est mental, a lancé le principal intéressé. Je voulais essayer quelque chose de nouveau, brasser les affaires. Carey Price le fait de temps en temps, je l'ai essayé et ça m'a beaucoup aidé. Maintenant que ça va bien, je pourrais retourner à mes nouvelles, mais je garde ce qui fonctionne. »
Anciennes jambières, nouvelle approche ou changement dans sa vie personnelle, on ne sait trop ce qui lui a permis de retrouver son rythme, mais l'important c'est qu'il l'a fait.
En décembre, il a maintenu une fiche de 6-1, une moyenne de buts alloués de 2,13 et un taux d'efficacité de ,931.
Des chiffres qui ressemblent pas mal plus à ce qu'on s'attendait de lui en début de saison. Le recruteur qui a sonné l'alarme lui a d'ailleurs fait remarquer lors d'une rencontre subséquente, quelques semaines plus tard.
« Il y a eu un gros déclic, a expliqué Gravel. Je me suis concentré sur moi et mon hockey, les choses les plus importantes. Je suis à Halifax pour une raison et c'est pour jouer au hockey. »
Mea culpa
Le jeune homme de 17 ans n'a pas peur de l'admettre; il était convaincu que cette campagne allait être plus facile étant donné l'expérience qu'il avait acquise la saison dernière. Il a péché par excès de confiance et avoue qu'il « aurait dû mettre ses bottes de travail plus tôt ».
Surtout alors que tous les yeux sont rivés sur lui dans cette saison déterminante pour la prochaine étape de sa carrière.
« C'était frustrant et inquiétant parce que tout le monde me parle du repêchage, a-t-il dit. Quand tu ne joues pas à la hauteur de ce à quoi tu t'attendais, t'es déçu et plus ça avance, plus t'es stressé parce qu'à chaque match il t'en reste un de moins à jouer avant la fin de la saison.
« J'essaie maintenant d'y aller au jour le jour, de mettre ça de côté et de me concentrer sur ce que je peux faire aujourd'hui pour être un meilleur gardien de but. »
Comme le dit le dicton, faute avouée à moitié pardonnée. La suite est entre ses mains.