MONTRÉAL - Il y a encore un an, Raphaël Pouliot parcourait les arénas du Québec à la recherche de la perle rare qui aiderait les Huskies de Rouyn-Noranda à enlever les grands honneurs dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
En fait, sa description de tâches n'a pas vraiment changé.
Raphaël Pouliot, l'ascension rapide d'un dépisteur
À 26 ans, le Québécois a rapidement gravi les échelons pour se retrouver avec les Golden Knights de Vegas

Sauf qu'au lieu de tenter de dénicher les meilleurs hockeyeurs issus de la ligue midget AAA, le dépisteur de 26 ans s'est affairé cette saison à épier les joueurs du circuit Courteau qui pourraient éventuellement faire partie du premier noyau d'espoirs des Golden Knights de Vegas.
Embauché au mois de septembre par la nouvelle équipe d'expansion de la LNH, Pouliot savoure chaque moment de cette rapide ascension vers la « grande ligue ». Il y a cinq ans à peine, l'ancien attaquant disputait son dernier match dans la LHJMQ, dans l'uniforme de l'Armada de Blainville-Boisbriand.
Dès l'année suivante, Pouliot a choisi de délaisser graduellement les patins pour le calepin de notes lorsqu'il a été embauché à titre de dépisteur par les Huskies. Et le voilà maintenant face à un défi de taille; celui de contribuer à bâtir une équipe compétitive à partir de rien - ou presque - dans la Ligue nationale de hockey.
« C'est vraiment motivant de partir de zéro, a déclaré Pouliot, qui a vu près de 200 matchs cette saison. Personnellement, je n'ai pas eu la chance de vivre une autre expérience avec une équipe de la LNH, d'arriver avec des gens déjà en place. C'est une occasion assez unique. C'est vraiment intéressant d'essayer de bâtir l'équipe en travaillant fort. »
Les Golden Knights, avec le directeur général George McPhee en tête, pigeront dans chacune des 30 équipes actuelles pour former un alignement d'au moins 14 attaquants, neuf défenseurs et trois gardiens lors du repêchage d'expansion. La profondeur de l'équipe n'aura donc rien à voir avec celle des autres formations
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Dans ce contexte, il est évident que la marge d'erreur de Pouliot et de ses collègues est assez mince. L'équipe de dépistage ne peut se permettre de rater son coup à son tout premier repêchage, les 23 et 24 juin à Chicago.
« Je crois que c'est important chaque année pour n'importe quelle équipe, a relativisé Pouliot. Quand tu arrives dans la ligue, c'est sûr que tu veux prendre les meilleures décisions possible. Ça ne fait aucun doute.
« Quand on travaille pour une équipe d'expansion, c'est certain qu'il faut faire les bonnes sélections pour amener de l'eau au moulin. »
Vision gagnante
À seulement 26 ans, le dépisteur originaire de Saint-Hyacinthe fait partie de la nouvelle génération d'hommes de hockey qui gravissent rapidement les échelons. Avant d'attirer l'attention des Golden Knights, Pouliot a fait sa place dans la hiérarchie des Huskies.
Celui qui a amorcé son après-carrière en 2012 est passé de dépisteur à dépisteur-chef en l'espace de deux ans. Il a ainsi contribué à la conquête de la Coupe du Président de la formation abitibienne en 2016 puis a été nommé adjoint au directeur général quelques mois avant de recevoir le coup de fil de Las Vegas.
Un coup de fil, qui d'ailleurs, n'était probablement pas étranger aux succès de l'équipe junior.
« Je pense que la philosophie des Huskies concorde avec celle des Golden Knights, a analysé Pouliot. Avec les Huskies, c'était vraiment la vision de bâtir par le repêchage et de développer nos propres joueurs avec notre propre identité. »
Cela ne veut pas dire que la transition entre la LHJMQ et la LNH s'est faite du jour au lendemain. Comme une recrue qui apprend des vétérans à son arrivée chez les professionnels, Pouliot a été bien entouré dès sa première saison à Vegas.
« Nous avons vraiment un bon groupe de direction, a-t-il vanté. Oui, c'est un début pour les Golden Knights, mais le groupe de recruteurs a beaucoup d'expérience. Ç'a été un autre point important pour moi. De côtoyer ces gens-là, ç'a été assez enrichissant pour moi.
« Ils te font remarquer certains points et te font penser d'une manière précise. Depuis que j'ai commencé dans le domaine, ce qui m'a aidé à avoir une telle ascension, c'est justement les personnes que j'ai côtoyées et qui m'ont aidé à peaufiner mon évaluation des joueurs. »
Et au rythme où vont les choses, force est de constater que Pouliot devrait se retrouver dans le camp des vétérans avant longtemps.
Crédit photo: Francois Larivière/Le Courrier de Saint-Hyacinthe