Poolers: Puissante attaque, défense poreuse à Dallas
Les Stars risquent de terminer parmi les meilleures équipes de la ligue en attaque, mais parmi les derniers en défensive
par Sébastien Deschambault @sebasdLNH / Chroniqueur LNH.com
L'attaque des Stars de Dallas a terminé au premier rang de la LNH la saison dernière, et ce scénario risque fort de se reproduire cette année. Les meneurs de l'équipe sont tous de retour, avec comme chefs de file les attaquants Jamie Benn, Tyler Seguin, Jason Spezza et Patrick Sharp ainsi que le défenseur John Klingberg, mais Dallas a ajouté une autre pièce en Jiri Hudler, en plus de pouvoir compter sur quelques jeunes joueurs prometteurs. L'histoire est toutefois différente de l'autre côté de la patinoire, alors que les Stars ont accordé 228 buts, avant de voir trois de leurs défenseurs réguliers faire leurs valises au cours de la saison morte. L'embauche du vétéran Dan Hamhuis ne suffira pas à colmater les brèches causées par ces départs, ce qui n'aidera pas les gardiens chancelants de l'équipe.
Sous-évalué : Jiri Hudler - Hudler est demeuré sur le marché des joueurs autonomes beaucoup plus longtemps que prévu, mais il n'aurait pas vraiment pu espérer aboutir à un meilleur endroit que Dallas. Il va évoluer à la droite d'un prolifique duo, qu'il s'agisse de Benn-Seguin ou Sharp-Spezza. S'il est fort peu probable que Hudler déloge l'un des joueurs de la première vague du jeu de puissance, il a déjà montré que son rendement ne reposait pas sur sa production sur les unités spéciales. En effet, depuis le début de la saison 2013-14, Hudler arrive au 17e rang de toute la LNH avec 137 points à forces égales, contre seulement 39 points en avantage numérique. Même en étant confiné à la deuxième vague du jeu de puissance, il va améliorer sa récolte de 46 points de l'an dernier en raison de la qualité de ses compagnons de trio. Une saison de 55 à 60 points est dans les livres pour le vétéran ailier droit.
30 en 30 Stars: Aperçu de la saison | Grands enjeux | Meilleurs espoirs
Surévalué : Ales Hemsky - Hemsky a terminé la dernière saison au sixième rang des pointeurs de l'équipe avec 39 points, sa meilleure récolte depuis la campagne 2010-11. Il faut toutefois noter qu'il a conclu la campagne avec 15 points à ses 16 derniers matchs, ce qui veut dire qu'il avait été limité à 24 points en 59 rencontres pour amorcer la saison. L'arrivée de Hudler du côté droit signifie que Hemsky sera plus que probablement évincé des deux premiers trios, et son temps d'utilisation moyen de 1:36 par rencontre sur le jeu de puissance ne risque pas d'augmenter, bien au contraire. Compte tenu de ses piètres statistiques périphériques et d'un retour à une trentaine de points, Hemsky ne devrait pas se retrouver sur votre alignement cette saison.
Carte cachée : Antoine Roussel - Sans être au même niveau que les Wayne Simmonds et Scott Hartnell de ce monde, Roussel tire son épingle du jeu dans la catégorie des attaquants robustes capables de contribuer à l'attaque. Roussel a terminé au sixième rang de la ligue au chapitre des minutes de punition l'an dernier (123), et parmi tous les attaquants ayant passé plus de 100 minutes au cachot, seuls Simmonds (60), Hartnell (49) et Justin Abdelkader (42) ont récolté plus de points que Roussel (29). Avec tout le talent à l'attaque chez les Stars, il pourrait profiter d'une blessure ou deux pour connaître de bonnes séquences offensives et ainsi s'approcher du plateau des 40 points, tout en continuant à remplir la colonne des minutes de punition.
Prêt à rebondir : Valeri Nichushkin - Depuis qu'il a été sélectionné au 10e rang au total au repêchage 2013 de la LNH, Nichushkin est tenu en haute estime par les poolers en raison de son potentiel élevé, de son imposant gabarit (6 pieds 4 pouces, 205 livres) et de la possibilité de le voir évoluer aux côtés de Seguin et Benn. Après une saison recrue respectable en 2013-14 avec 14 buts et 34 points en 79 matchs, Nichushkin a raté presque toute la campagne 2014-15, avant d'être limité à neuf buts et 29 points l'an dernier. Si son entraîneur Lindy Ruff le juge prêt à évoluer à temps plein sur l'un des deux premiers trios, et qu'il bonifie un peu son temps de glace en avantage numérique (0:59 par match l'an dernier), Nichushkin pourrait finalement éclore et franchir la barre des 50 points.
Espoir à surveiller : Esa Lindell - Les départs d'Alex Goligoski, Jason Demers et Kris Russell ouvrent la porte aux jeunes défenseurs des Stars, alors que Hamhuis est le seul arrière à avoir été ajouté à la formation. Hamhuis, Jordie Benn, Klingberg et Johnny Oduya sont assurés de leur poste, mais le reste de la brigade défensive est loin d'être coulé dans le béton. Lindell sera en compétition avec plusieurs jeunes défenseurs, notamment Stephen Johns, Patrik Nemeth, Jamie Oleksiak et Julius Honka, mais le jeu complet de Lindell (6 pieds 3 pouces, 210 livres) lui procure un avantage. Il pourrait notamment être utilisé sur la deuxième vague du jeu de puissance, puisque les options sont limitées après Klingberg à ce chapitre. Les poolers auront la chance d'observer Lindell à l'œuvre au cours de la Coupe du monde de hockey, alors qu'il a été retenu par Équipe Finlande.
Situation des gardiens : Par où commencer… La saison dernière, aucune équipe n'a dépensé autant pour ses gardiens que l'ont fait les Stars, alors que le salaire annuel total de Kari Lehtonen et Antti Niemi s'est élevé à 10,4 millions $. L'organisation souhaitait certainement que ce tandem grassement payé fasse le travail, mais Lehtonen et Niemi ont alterné entre mauvais et atroces avec un pourcentage d'arrêts combiné de ,905 en saison régulière, avant de s'effondrer en séries éliminatoires. Les deux gardiens finlandais formeront encore une fois le duo de cerbères le mieux payé de la LNH cette saison, mais il y a peu de chances qu'ils améliorent leurs statistiques de manière importante, puisque la brigade défensive devant eux sera fort probablement moins étanche avec le départ de plusieurs vétérans efficaces au chapitre de la possession de rondelle comme Goligoski et Demers. Les deux gardiens devraient se partager également le travail encore une fois devant le filet, obtenir chacun plus de 20 victoires, et présenter tous deux d'horribles moyennes de buts alloués et pourcentages d'arrêts. À moins que les poolers évoluent dans une ligue où seules les victoires sont comptabilisées pour les gardiens, et qu'ils soient en mesure de sélectionner les deux gardiens, ils doivent se tenir aussi loin que possible des cerbères des Stars.