Poolers : Prédictions audacieuses revisitées pour les équipes de la Pacifique

Au début de chaque saison, l'équipe de LNH.com publie une série de prédictions audacieuses pour chacune des équipes. La plupart du temps, ces projections font sourciller les lecteurs, mais même si elles sont un peu « champ gauche », elles ont tout de même une chance minime de se réaliser. Contre toute attente, certaines de nos prédictions audacieuses sont devenues réalité par les années passées. Alors, les prédictions de cette saison sont-elles en voie de se réaliser après deux mois d'activités?

Voici un rappel des prédictions pour les équipes de la section Pacifique accompagnées d'une courte analyse.

Ducks d’Anaheim

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction : Le nouvel entraîneur Joel Quenneville va vite remplacer Jackson LaCombe par Pavel Mintyukov sur la première vague de l'avantage numérique des Ducks. Revigoré par la présence de Mintyukov et l'arrivée de Chris Kreider, le jeu de puissance d’Anaheim va passer du dernier rang de la LNH au top-10, et Mintyukov va conclure la saison avec 50 points (13 buts, 37 passes), 25 points en avantage numérique et 150 mises en échec. Il deviendra donc dès cette saison l’un des défenseurs les plus payants dans les ligues à catégories multiples.

Nicolas Ducharme, journaliste : Installé sur le même trio qu’un Leo Carlsson en pleine éclosion, Mikael Granlund connaîtra la meilleure saison de sa carrière. Il battra la marque de 64 points qu’il avait établie en 2020-21 avec les Predators de Nashville pour finalement toucher au plateau des 70 points pour la première fois de sa carrière. Il sera aussi un mentor pour les jeunes des Ducks et fera passer le directeur général Pat Verbeek pour un génie, lui qui a offert un contrat de trois ans à Granlund comme joueur autonome sans compensation cet été.

Analyse : Malgré le lent début de saison de LaCombe sur le plan offensif, l’idée de le remplacer par Mintyukov à la pointe en avantage numérique ne semble pas avoir fait son chemin jusqu’à Quenneville. Mintyukov n’a passé que 11:20 sur la patinoire avec l’avantage d’un homme depuis le début de la saison, et il n’a inscrit que neuf points (quatre buts, cinq passes) en 33 matchs. Le jeu de puissance des Ducks a progressé, mais il est encore loin du top-10 (25e; 16,5%). Pour ce qui est de Granlund, il a été limité à 19 matchs en raison d’une blessure au bas du corps, ce qui risque très fortement de lui mettre des bâtons dans les roues pour l’objectif des 70 points.

Flames de Calgary

Deschambault : Matt Coronato va exploser sur l’un des deux premiers trios de Calgary et va conclure la campagne avec plus de 65 points. Confiné sur le trio à caractère défensif des Flames pendant la majeure partie de la dernière campagne, Coronato est parvenu à récolter 47 points en 77 parties, avec notamment huit points à ses sept derniers matchs. Avec Zayne Parekh qui va s’emparer de la première vague du jeu de puissance et Jonathan Huberdeau qui va renouer avec le plateau des 70 points, Coronato va récolter près de 30 points en avantage numérique à sa deuxième saison complète dans la LNH.

Ducharme : Morgan Frost n’a pas réussi à prendre son envol chez les Flyers de Philadelphie, mais il réussira enfin à le faire à Calgary. L’attaquant se hissera sur le deuxième trio et sur la première vague d’avantage numérique, ce qui lui permettra de récolter 60 points, lui qui n’en a jamais amassé plus de 46 en une saison. Il atteindra aussi le plateau des 20 buts pour la première fois de sa carrière.

Analyse : Ni Coronato ni Frost – ni Huberdeau, d'ailleurs – ne répondra aux attentes de Sébastien et de Nicolas, puisque les deux attaquants se dirigent vers des saisons de moins de 50 points. En fait, il y a très peu d’éléments positifs à Calgary cette saison, l’équipe occupant l’avant-dernier rang du classement général. Parekh est rempli de promesses et il demeure un beau projet. Son dernier match avec les Flames remonte au 7 novembre, mais il était à ce moment le deuxième défenseur le plus utilisé en moyenne par match sur le jeu de puissance (2:26). Le jeune homme est assurément la pièce maîtresse de l’avenir à Calgary à la ligne bleue, mais il faudra patienter encore un peu.

Oilers d’Edmonton

Deschambault : Après avoir forcé la main du Lightning de Tampa Bay, qui l’a échangé aux Oilers après qu’il eut refusé de s’entendre avec le club floridien, Isaac Howard va montrer qu’il avait raison de miser sur lui-même puisqu’il va connaître une saison recrue phénoménale sur l’un des deux premiers trios des Oilers. En évoluant avec Connor McDavid ou Leon Draisaitl, Howard va franchir le plateau des 50 points. Le dernier gagnant du trophée Hobey-Baker à titre de joueur par excellence de la NCAA pourrait même s’approcher des 60 points si un membre de la première vague du jeu de puissance devait se blesser, alors qu’il serait le premier à prendre le relais.

Ducharme : Le retour dans l’Ouest fera grand bien à Andrew Mangiapane. L’attaquant de 29 ans, qui a été limité à 28 points l’année dernière à sa première saison avec les Capitals de Washington, retrouvera ses airs de l’époque où il jouait pour les Flames de Calgary. Utilisé avec Connor McDavid ou Leon Draisaitl, il touchera au plateau des 60 points pour la première fois de sa carrière. Il pourrait même obtenir du temps de jeu sur la première vague d’avantage numérique si Zach Hyman n’est pas en santé.

Analyse : Les Oilers n’étaient visiblement pas prêts à faire confiance à la recrue Howard. Limité à un temps de glace de 9:30 par partie, le jeune homme de 21 ans n’a inscrit que deux buts et une aide en 17 rencontres, avant d’être envoyé à Bakersfield, où se trouve le club-école des Oilers. Ça pourrait cependant n’être que partie remise pour Howard, qui excelle dans la Ligue américaine avec 19 points en 14 matchs. Le retour en Alberta ne semble pas avoir revigoré Mangiapane. Ce dernier peine à trouver ses repères à Edmonton avec une maigre récolte de 11 points (cinq buts, six passes) en 38 matchs, et il est le pire de son équipe, et de loin, au chapitre du différentiel (-16; septième pire de toute la Ligue).

Kings de Los Angeles

Deschambault : Andrei Kuzmenko a développé une fâcheuse tendance depuis le début de sa carrière dans la LNH, soit de connaître un départ fulgurant avec une nouvelle équipe, avant de tomber au neutre la saison suivante. Après avoir inscrit 74 points en 81 matchs à sa saison recrue avec les Canucks de Vancouver, sa production a chuté la saison suivante avant qu’il ne soit échangé aux Flames de Calgary, avec qui il a obtenu 25 points en 29 parties. Les Flames ont rapidement déchanté en 2024-25 alors que Kuzmenko a amorcé la campagne avec seulement 15 points en 37 rencontres. Après un court passage peu fructueux avec les Flyers de Philadelphie, Kuzmenko a repris du poil de la bête lorsqu’il a été acquis par les Kings avec 17 points en 22 matchs. Les Kings ont peut-être flairé le piège, et lui ont offert un contrat d’un an seulement. Il s’agira d’une bonne précaution, puisque Kuzmenko n’atteindra pas le plateau des 30 points avec Los Angeles cette saison.

Ducharme : Corey Perry, Brian Dumoulin, Joel Armia, Cody Ceci. La décision de faire l’acquisition de tous ces joueurs passés la trentaine se retournera contre les Kings. À l’image de ce qui s’est passé l’année dernière chez les Predators de Nashville, ces vétérans ne pourront livrer la marchandise. Cette situation, combinée au fait qu’Anze Kopitar et Drew Doughty se font vieillissants, fera rater les séries éliminatoires aux Kings.

Analyse : Sébastien et Nicolas pourraient avoir vu juste ici. Kuzmenko ne produit pratiquement pas à 5-contre-5 et il a même été laissé de côté à quelques reprises depuis le début de la saison. Son rythme actuel lui permettrait de récolter à peine 25 points. Les Kings font présentement partie du portrait des séries, mais la ligne est mince, surtout avec les Oilers qui semblent vouloir se mettre en marche.

Sharks de San Jose

Deschambault : Avec la panoplie de bons jeunes attaquants qui garnissent leurs rangs, les Sharks devraient pouvoir présenter une première vague d’avantage numérique plutôt menaçante, bien plus que l'an dernier alors que l’équipe a présenté un rendement de 18,6 %. C’est le défenseur Luca Cagnoni qui va en profiter. Au cours de ses six matchs avec les Sharks la saison dernière, Cagnoni a été le joueur le plus utilisé en avantage numérique, et en reprenant ce rôle dès le début de la saison 2025-26, il va se diriger vers une saison de 45 points, dont la moitié auront été amassés sur le jeu de puissance.

Ducharme : Tyler Toffoli vieillit peut-être, mais il a à ses côtés deux jeunes qui seront des joueurs d’impact dans la LNH avant longtemps. C’est pourquoi l’attaquant de 33 ans marquera 35 buts cette saison, un de plus que son record personnel. Le trio qu’il forme avec Macklin Celebrini et William Eklund sera l’un des rares points positifs chez les Sharks cette saison.

Analyse : Il semble que Seb a minimisé l’impact des vétérans défenseurs embauchés par les Sharks au cours de la saison morte. Non seulement John Klingberg et Dmitry Orlov sont les deux principaux arrières utilisés sur le jeu de puissance, mais l’arrivée de Sam Dickinson a ultimement mené l’état-major des Sharks à décider qu’il valait mieux pour Cagnoni de poursuivre son développement dans la Ligue américaine. Le défenseur de 20 ans excelle au sein du club-école de San Jose avec 19 points en 26 matchs, mais il n’a toujours pas enfilé l’uniforme des Sharks cette saison. La cadence actuelle de Toffoli ne lui permettrait pas d’atteindre le plateau des 35 buts, mais il est tout de même le troisième meilleur franc-tireur de l’équipe avec 10 buts en 37 matchs.

Kraken de Seattle

Deschambault : L’imposant attaquant Jani Nyman va s’inviter dans la course pour l’attribution du trophée Calder avec une récolte de 25 buts et 25 passes. Son lancer dévastateur va séduire le nouvel entraîneur Lane Lambert, qui va l’utiliser sur la première vague du jeu de puissance. Auteur de 28 buts en seulement 58 matchs à sa première saison complète dans la Ligue américaine de hockey l’an dernier, Nyman va poursuivre sur sa lancée et terminer parmi les cinq premiers pointeurs du Kraken.

Ducharme : Ce n’est pas Matty Beniers qui terminera la saison dans le rôle de centre numéro un du Kraken, mais plutôt Shane Wright. Le jeune attaquant trouvera enfin son rythme dans la LNH et il terminera près du sommet des marqueurs chez le Kraken avec une récolte de plus de 60 points, dont 25 buts.

Analyse : C’était prometteur pour Nyman, qui a marqué trois buts à ses six premiers matchs de la saison. Mais depuis, c’est la panne sèche. L’attaquant n’a touché la cible qu’une seule fois à ses 18 dernières rencontres et il est fréquemment laissé de côté par l’entraîneur. Ce n’est pas plus rose dans le cas de Wright. Le quatrième choix du repêchage 2022 ne totalise que 14 points (six buts, huit passes) en 35 matchs et il est utilisé moins de 14 minutes par rencontre. Dans l’ensemble, c’est une saison difficile pour le Kraken jusqu’ici.

Canucks de Vancouver

Deschambault : L’état de santé de Thatcher Demko ne s’améliorera pas cette saison, et il va obtenir encore moins de départs que l’an dernier alors qu’il avait pris part à 23 parties. Cela va ouvrir la porte à Kevin Lankinen, qui va prouver que les Canucks ont pris une bonne décision en lui accordant un contrat de cinq ans d’une valeur annuelle moyenne de 4,5 millions $ pendant la saison morte. Lankinen va profiter du système de jeu hermétique du nouvel entraîneur Adam Foote afin d’afficher de solides statistiques périphériques, et de terminer parmi les 10 premiers gardiens de la Ligue au chapitre des victoires.

Ducharme : Profitant des blessures, Aatu Raty sera propulsé dans le rôle de centre no 2 des Canucks cette saison. L’attaquant, qui aura 23 ans en novembre et qui en est à une première saison complète dans la LNH, fera passer sa récolte de 11 points en 33 matchs en 2024-25 à plus de 50 points cette saison, en partie parce qu’il sera même employé sur la première vague du jeu de puissance.

Analyse : Bien vu, Seb. Demko s’est effectivement de nouveau retrouvé à l’infirmerie pendant une longue période très tôt dans la saison. Sauf que Lankinen est à court de miracles au sein d’une équipe des Canucks qui ne va nulle part. C’est la descente aux enfers pour Vancouver, qui a dû se résoudre à échanger son meilleur joueur, le capitaine Quinn Hughes, au Wild du Minnesota le 12 décembre, au moment où les Canucks se retrouvaient au dernier rang du classement général. Vous comprendrez qu’avec tout ça, il est peu probable qu’on parle de la prédiction de Nic comme étant véridique. Raty n’a que 11 points au compteur et il n’a même pas passé cinq minutes sur la glace au total en avantage numérique depuis le début de la campagne.

Golden Knights de Vegas

Deschambault : Mieux vaut tard que jamais, mais la saison 2025-26 sera celle de la grande éclosion pour Alexander Holtz. Septième choix au total du repêchage 2020 par les Devils du New Jersey, Holtz n’a jamais été en mesure de s’imposer offensivement dans la LNH, sa meilleure récolte en carrière étant de 28 points. Il va toutefois doubler ce total cette saison avec un rendement de 55 points, grâce à un passage prolongé sur l’un des deux premiers trios de l’équipe et d’un temps de glace accru en avantage numérique.

Ducharme : Comme Alex Pietrangelo ratera la saison en raison d’une blessure, un autre défenseur devra prendre la relève chez les Golden Knights. C’est Zach Whitecloud qui s’occupera de cette tâche, à la droite de Noah Hanifin. À 28 ans, il sortira de l’ombre et doublera sa production de points de l’année dernière, passant de 13 à 26, ce qui lui permettra de devenir un choix intéressant dans les pools avec beaucoup de profondeur.

Analyse : Ce ne sera malheureusement pas la saison d’éclosion de Holtz imaginée par Sébastien. L’attaquant n’a joué que neuf matchs et il n’a toujours aucun point à sa fiche cette saison – et il ne semble pas être dans les bonnes grâces de l’entraîneur Bruce Cassidy. Pour ce qui est de Whitecloud, il enregistre jusqu’ici son plus haut temps d’utilisation moyen (18:30) depuis la saison 2021-22, mais ça n’a pas de corrélation directe sur son rendement offensif. Avec cinq points en 35 parties, il est en voie d’inscrire moins de points que la saison dernière.