Forsberg_Avalanche

DENVER- Jadis, les amateurs de hockey s'attendaient à des exploits surhumains de la part de Peter Forsberg, surtout à ses meilleures années avec l'Avalanche du Colorado.
Cette époque est toutefois bel et bien révolue, reconnaît Forsberg.

« Le pied ne va vraiment pas bien et je ne ressens plus aucun plaisir à patiner », a indiqué Forsberg, vendredi matin.
Son message à l'endroit des partisans qui rempliront Coors Field vendredi pour le regarder jouer dans le match des anciens de la Série des stades Coors Light 2016 (19h HE; NHLN), c'est de modérer leurs attentes lorsqu'ils verront le no 21 sauter sur la glace.
Forsberg a initialement subi une blessure au pied droit durant la saison 2002-03 et celle-ci a refait surface plusieurs fois durant le reste de sa carrière, limitant son efficacité et sa capacité à jouer jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite en 2011. Il a subi plusieurs interventions chirurgicales et essayé plusieurs sortes de patins dans l'espoir que son pied se stabilise, mais rien n'a fonctionné.
Pour Forsberg, ce passage d'un début de carrière fort prometteur à une fin qui s'est faite dans la douleur l'a amené à faire acte d'humilité.
« En premier, j'étais en bonne forme et le pied allait bien, puis le pied n'allait plus aussi bien mais j'étais quand même en bonne forme; et maintenant, mon pied ne va pas mieux et je ne suis pas en forme, alors ce n'est pas une bonne combinaison », a lancé Forsberg.
En tant que membre des Nordiques de Québec en 1994-95, il a remporté le trophée Calder remis à la recrue par excellence dans la LNH. La saison suivante, après que la concession se soit retrouvée à Denver, il a remporté la Coupe Stanley pour la première fois. En 2001, il a mis de nouveau la main sur la Coupe. En 2003, il a été proclamé joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue et s'est vu attribuer le trophée Hart, en plus de décrocher le Art-Ross remis au meilleur marqueur de la LNH.
Il était au sommet de son art, et puis son corps a commencé à le trahir. Après la saison 2002-03, Forsberg n'a jamais pris part à plus de 60 matchs au cours d'une saison et il a été limité à 40 rencontres ou moins à l'occasion de cinq de ses six dernières campagnes. Il a pris sa retraite en 2011 et il a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2014.
Maintenant, il est de retour pour un match revanche contre les Red Wings de Detroit, qui fera écho à la grande rivalité entre les deux équipes qui existait durant les meilleures années de la carrière de Forsberg. Ces deux formations se sont affrontées en séries éliminatoires de la Coupe Stanley à cinq reprises en l'espace de sept années de 1996 à 2002.
Ces matchs éliminatoires, qui ont souvent donné lieu à du jeu étincelant et violent à la fois, se sont avérés l'occasion pour Forsberg de faire ses preuves. Il a adoré chacune des minutes de ces rencontres, même les plus chaotiques, alors qu'il comprenait fort bien que les Red Wings poussaient ses coéquipiers et lui à être meilleurs qu'ils ne l'avaient jamais été et à livrer la marchandise dans des conditions qu'ils croyaient jusque-là impossibles.
« C'étaient des matchs fantastiques à regarder, a souligné Forsberg. Difficiles à jouer, mais ça devait être pas mal 'cool' à regarder. »
Bien souvent, les matchs étaient ponctués de combats et de jeux à la limite de la légalité, qui étaient initiés de part et d'autre. Mais tout cela faisait partie d'un processus normal aux yeux de Forsberg.
« À bien y penser, nous n'étions pas vraiment des équipes robustes, a-t-il noté. Quand nous nous affrontions, c'était quelque chose qui ressortait naturellement. C'était tout simplement du hockey. Nous faisions tout ce qu'il fallait faire pour aider l'équipe à l'emporter. »
Maintenant, plus d'une décennie après la fin des hostilités entre les deux équipes, Forsberg affirme qu'il n'y a plus lieu de se détester. D'autres souvenirs ont remplacé les anciens.
« C'est difficile pour nous de jouer maintenant, a affirmé Forsberg. Les amateurs s'attendent probablement à ce qu'il y ait de l'hostilité entre les joueurs, mais ça fait tellement longtemps que c'est difficile de ressentir de l'animosité pour [les Red Wings]. »
Ce sera également difficile pour les anciens de jouer avec autant de vigueur et d'intensité qu'à l'époque de leur grande rivalité.
Désormais, pour Forsberg et pour les autres, il s'agit tout simplement de revivre les bons souvenirs au moyen d'événements comme ceux-ci. Le but est maintenant de survivre, et non pas tant d'impressionner.
« Ça devrait être correct, a affirmé Forsberg avec humour. Tant et aussi longtemps que ce ne sera pas du hockey robuste, vous n'allez pas trop voir que mon pied ne va pas bien. Mais si le rythme du jeu devient plus rapide et physique, alors je vais sûrement tomber un peu partout. Mais je crois que je vais être correct aujourd'hui. »