Perron et Gagné veulent monter une autre marche cette saison
Les deux jeunes attaquants québécois de l'organisation des Sénateurs d'Ottawa ont appris à la dure la saison dernière
par Robert Laflamme @bobthefire / Journaliste principal LNH.com
TORONTO - Deux jeunes attaquants québécois de l'organisation des Sénateurs d'Ottawa ont appris à la dure à leurs débuts dans les rangs professionnels en 2016-17. Francis Perron et Gabriel Gagné peuvent témoigner : la marche est haute entre la LHJMQ et la Ligue américaine de hockey.
« Ç'a été difficile », reconnaît Perron dans le cadre du tournoi des recrues qui se déroule au Ricoh Coliseum. « Moins de temps de glace, beaucoup de rencontres avec l'entraîneur. »
Perron, un ailier gauche natif de Blainville qui mesure 6 pieds et qui pèse 176 livres, a récolté 26 points en 68 matchs chez les Sénateurs de Binghamton, après avoir connu une dernière saison de 108 points dans les rangs juniors comme capitaine des Huskies de Rouyn-Noranda en 2015-16.
À l'instar de plusieurs attaquants talentueux de sa trempe, on lui a demandé d'apprendre les rudiments de la défense.
« Ç'a été une adaptation, mais j'ai fait un gros pas de l'avant, dit-il. Ç'avait bien commencé sur le plan offensif, mais mon rôle a changé à la suite de l'arrivée de gars du grand club. Plus ça allait, plus je gagnais en confiance. Après Noël, ç'a mieux été. »
Pour Gagné, un ailier droit format géant de 6 pieds 5 pouces et de 194 livres originaire de Sainte-Adèle, la courbe d'apprentissage a été plus hachurée. Le choix de deuxième tour des Sénateurs en 2015 (no 36) a amassé seulement six points en 41 rencontres dans la Ligue américaine. Il en a ajouté 11 en 19 matchs dans la ECHL, qui est de calibre inférieur.
« La marche est effectivement haute, reconnaît-il. Dans notre équipe, nous avions Mike Blunden que je voyais jouer avec les Canadiens quand j'étais plus jeune. Le gars a une trentaine d'années, il est marié et il a des enfants. Moi j'ai 20 ans et j'arrive du junior. On apprend à devenir un pro à côtoyer ces gars-là. Pour eux, le hockey c'est leur gagne-pain. Ils ne veulent pas qu'un jeune de 20 ans prenne leur place. Tu ne dois pas être trop égoïste, mais tu dois te battre pour faire ta place.
« Ç'a été une grosse année d'adaptation. Ce n'était pas le plan, avoue-t-il. Je visais de faire partie d'un des deux premiers trios à Binghamton. Mais je suis jeune. L'histoire sera différente cette saison. »
Gagné a réalisé qu'on a beau être imposant physiquement, on ne tasse pas des hommes dans les coins de bande aussi facilement qu'on le fait avec des jeunes de 16 ans dans les rangs juniors.
« La maturité physique, ce n'est pas une question de taille. Ça vient avec les années. Dans mon cas, je commence à avoir de la barbe, ça devrait arriver, lance-t-il à la blague. Ce n'est également pas synonyme de gain de poids. J'ai travaillé fort en gymnase cet été. J'ai conservé le même poids ou à peu près, mais j'ai constaté dans les récents tests physiques que j'ai faits que j'ai pris de la force. »
Avec une saison chez les pros derrière la cravate, les jeunes hommes assurent être fins prêts à faire face à la musique.
« Cinq mois d'entraînement, c'était une première pour moi. J'ai pris du coffre », souligne Perron, qui a été un choix de septième tour en 2014 (no 190).
« Une année, ça fait une grosse différence, continue-t-il. Je sais à quoi m'attendre, je connais tout le monde et je suis moins nerveux. Je me présente au camp avec une attitude différente, avec plus de confiance. Si tout se passe bien, on me confiera un rôle plus offensif. »
Au tournoi des recrues, Perron agit comme un des adjoints au capitaine Jack Rodewald. Il prend à cœur son rôle de leader au sein du groupe.
« Je ressens de la pression de produire offensivement, mais je ne m'en fait pas trop avec ça, affirme-t-il. Les Sénateurs veulent que j'aie de bonnes habitudes de travail et que je montre l'exemple aux plus jeunes. Si je travaille fort et que j'ai une bonne attitude, les points vont suivre. »