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SHAWINIGAN - Pascal Dupuis s'apprête à prendre la pose devant le mur adjacent au vestiaire des Cataractes de Shawinigan. Au même moment, Olivier Nadeau et Charles Beaudoin empruntent le même corridor en se dirigeant vers la sortie du Centre Gervais Auto.

« Venez avec moi les gars! », lance immédiatement Dupuis, rejoint par les deux attaquants un peu confus, mais probablement habitués à la personnalité énergique de leur entraîneur adjoint.
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C'est le rôle que joue l'ancien des Penguins de Pittsburgh depuis qu'il a décidé de s'impliquer à temps plein avec l'équipe. Actionnaire et membre de l'état-major depuis quelques années, il est descendu derrière le banc quelques semaines avant le début des séries éliminatoires de la LHJMQ.
« On niaise beaucoup en disant que mon titre a changé d'adjoint aux opérations hockey à directeur des sourires dans le vestiaire, a-t-il dit en riant. En tout cas, moi je dis que je suis président. Eux préfèrent dire que je suis directeur. »
Et le président prend sa mission très au sérieux, comme on a pu le constater à quelques heures d'une soirée qui pourrait s'avérer très spéciale dans la ville de l'énergie, jeudi.
Les Cataractes auront la chance de soulever la Coupe du Président pour la première fois de leur histoire devant leurs partisans. La troupe de Daniel Renaud a pris une sérieuse option sur le titre en se forgeant une avance de 3-0 dans la série face aux Islanders de Charlottetown.
« C'est assez incroyable la vibe qu'il amène autour de l'équipe, a commenté le capitaine Mavrik Bourque. Tous les conseils qu'il nous donne en dehors de la patinoire, dans la vie de tous les jours… Ce sont des détails qui ont l'air niaiseux, mais qui font en sorte qu'on devient meilleurs.
« Tous les gars qui ont la chance de côtoyer un ancien de la LNH qui a gagné la Coupe Stanley en profitent au maximum. C'est ce qu'on fait en ce moment. »
Les joueurs savent aussi qu'ils doivent rester sur leurs gardes s'ils ne se présentent pas à l'aréna dans leurs meilleures dispositions. Ce n'est jamais bien long avant que Dupuis prenne les choses en main.
« Si quelqu'un arrive à l'aréna avec la tête basse un matin, c'est certain qu'il va se faire picosser par lui, a expliqué Bourque. Il trouve le moyen de donner le sourire à tout le monde dans la chambre. »
Même s'il a deux bagues de la Coupe Stanley, et qu'il a joué aux côtés de Sidney Crosby, l'homme de 43 ans laisse le volet stratégique à Renaud et aux autres adjoints de la formation. Il donne son point de vue, certes, mais il voulait surtout agir comme mentor pour les jeunes pendant ce long parcours éliminatoire.
« Je sais ce qu'ils vivent, je connais la routine, a expliqué l'ancien attaquant. Je sais qu'ils passent à travers des hauts et des bas. Mon rôle est plus de les épauler dans toutes les situations et d'essayer de régler des petits problèmes. Si tu joues beaucoup, comment tu fais pour récupérer? Si tu joues moins, comment tu fais pour rester prêt? Ce sont des détails comme ça. »
Pour Shawi
Pas moins de 22 ans après qu'il eut disputé son dernier match dans l'uniforme des Cataractes, Dupuis pourrait vivre un moment très spécial avec les partisans qui l'ont vu grandir - comme entraîneur, cette fois.
« C'est tellement différent, a-t-il observé. C'est un long processus qui nous a amenés ici. On a vécu des hauts et des bas toute l'année. On a eu des blessures, la COVID… On ne peut pas être une équipe gagnante ou une équipe aspirante sans passer par ces étapes-là.
« Comme joueur, tu fais partie de ça. Tu peux faire une passe, marquer un but ou bloquer un tir. Comme entraîneur, tu aides les kids à cheminer et à se préparer pour ce moment-là. C'est aussi important. »
Dupuis a joué à Shawinigan pendant deux saisons et demie, et son numéro 16 a été retiré par l'organisation en 2017. S'il y a quelqu'un de bien placé pour connaître la passion des partisans des Cataractes, c'est lui. Sans regarder trop loin, il peut facilement imaginer ce qu'une conquête représenterait pour la ville.
« Les gens aiment leur équipe, ils ont un attachement vraiment solide envers les Cataractes, a-t-il conclu. Les gars le ressentent. On sait que les partisans sont derrière nous. Ils sont derrière l'équipe depuis 53 ans. »