Samuel Montambeault badge Marcotte

LAVAL-Le gardien de but Samuel Montembeault avait encerclé la date du 6 avril sur le calendrier dès le début de la saison. Une journée importante pour le jeune gardien de 21 ans puisque ça lui permettait de rentrer à la maison pour le seul match à Laval des Thunderbirds de Springfield, club-école des Panthers de la Floride.
Pour cet ancien de l'Armada de Blainville-Boisbriand, il s'agit d'un bref retour à la maison le temps de compléter cette première saison professionnelle. Déjà éliminés des séries depuis belle lurette, les T-Birds s'apprêtent à ranger leur équipement dans quelques jours. Une saison qui avait très mal débuté (fiche de 1-9-1 à leurs 11 premiers matchs), mais qui a permis au jeune professionnel de se faire les dents dans la Ligue américaine.

« Je ne pensais pas que je jouerais autant à ma première saison chez les pros. Avec Harri (Sateri) qui a été rappelé pendant un bon bout de temps en Floride, ça m'a permis de voir beaucoup d'action avec plusieurs matchs de suite. J'ai pu m'apercevoir ce que ça prenait pour devenir un gardien numéro 1 dans cette ligue », estime Montembeault, rencontré par LNH.com au terme d'un entraînement des Thunderbirds à la Place Bell.
L'équipe a connu un départ cahoteux qui n'indiquait rien de bon pour cette saison 2017-2018. Les choses se sont cependant considérablement replacées pour Springfield, qui a affiché un rendement beaucoup plus constant au fil de la saison.
« On a vraiment connu une année avec des hauts et des bas. Avec seulement une victoire à nos 11 premiers matchs, ce n'était pas évident. Sauf que l'équipe s'est vraiment replacée collectivement, nous sommes devenus beaucoup plus difficiles à battre. Malgré notre départ, on se retrouve à la fin de la saison avec une fiche de tout près de ,500 », a-t-il laissé entendre.
Lors de la période du Match des étoiles dans la LNH, le natif de Bécancour a même été rappelé dans le grand club lors d'une brève période, sans voir de l'action. Un court échantillon qui a permis au choix de troisième tour des Panthers en 2015 de rêver un brin.
« On m'a rappelé pour cinq matchs avec les Panthers. Je n'ai pas eu la chance de jouer, mais ce fut tout de même une très belle opportunité de voir comment ça se passe dans la LNH. Le calibre de jeu est encore une coche de plus que la Ligue américaine. J'ai vraiment aimé ça », a soutenu Montembeault, les yeux brillants.
C'est le vétéran Alexandre Grenier qui s'est chargé de s'occuper de la recrue. De cinq ans son aîné, le grand attaquant a pris son compatriote québécois sous son aile en le recevant à la maison.
« Il m'a beaucoup aidé. Ça fait cinq ans qu'il joue dans cette ligue alors il a pu me montrer un peu la marche à suivre, comment se comporter en professionnel sur et en dehors de la patinoire. La saison est longue alors il faut prendre soin de son corps tout le temps. »
Son co-chambreur ne tarit pas d'éloges à son endroit.
« Je pense que Sam a beaucoup de potentiel. Le fait qu'il ait joué beaucoup cette année va lui servir. Je pense qu'il est rendu à 40 matchs cette saison, c'est beaucoup pour une recrue, presque un record! Quand Sateri a été rappelé, il a disputé une séquence de 15 à 20 matchs où il a vraiment su élever son jeu d'un cran. Il est vraiment sorti du lot, montré ce qu'il était capable de faire. Je vois vraiment un bon futur pour ce jeune-là », a exprimé le vétéran de 26 ans.
Un passage remarqué à Boisbriand
Montembeault n'a rien oublié de son passage de quatre saisons dans l'uniforme de l'Armada de Blainville-Boisbriand. Sous la férule de Joël Bouchard, le gardien format géant a tellement bien fait qu'il a presque battu un record pour la moyenne de buts alloués lors de son passage dans le hockey junior. En fait, tout ce qui a manqué à Montembeault au cours de sa carrière junior, c'est probablement une Coupe du Président, trophée qui a lui a échappé le printemps dernier en grande finale.
« Ce fut tout un parcours l'an dernier avec l'Armada. Nous avions un groupe de joueurs exceptionnel. C'est dommage de ne pas avoir pu se rendre jusqu'au bout », s'est désolé le gardien qui avait dû jouer en dépit d'une blessure au bas du corps dès la deuxième ronde des séries.
Son entraîneur Joël Bouchard n'a jamais cessé de le pousser à performer. Il avait de grandes attentes pour son gardien à sa dernière saison et ne s'est jamais caché pour dire qu'il ne s'attendait qu'à rien de moins que l'excellence de sa part. Une pression qui a fait du jeune homme un meilleur athlète.
« C'est vrai que Joël a été dur avec moi, je ne te ferai pas de cachettes. Je pense que c'est ce qui était le mieux pour moi. Joël a joué dans la Ligue nationale, il sait ce que ça prend pour s'y rendre. En réalité, il ne souhaitait que le meilleur pour moi. Il connaissait ce que je devais améliorer pour arriver au prochain niveau et être prêt à y faire face », a avoué le gagnant de 87 matchs de saison régulière en quatre saisons avec l'Armada.
Le cerbère surnommé Monty au Centre d'Excellence Sports Rousseau de Boisbriand a laissé un bel héritage à sa seule organisation dans la LHJMQ, une équipe qui vise encore une fois les grands honneurs cette année. Le gardien le plus occupé de l'histoire de cette jeune concession de la couronne nord montréalaise se promet d'aller encourager son alma mater lors d'un match des séries dans les prochaines semaines.