McDavid MacKinnon 5.28

CALGARY- Connor McDavid et Nathan MacKinnon sont les têtes d'affiche du duel de supervedettes que sera la finale de l'Association de l'Ouest entre les Oilers d'Edmonton et l'Avalanche du Colorado.

Mais imaginez l'impact que ces deux attaquants élites pourraient avoir s'ils étaient coéquipiers plutôt qu'adversaires. Le directeur général des Oilers Ken Holland y a réfléchi.
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« Quand tout le personnel de l'équipe olympique canadienne s'est rencontré en septembre dernier à Banff, les deux joueurs étaient au sommet de la liste de ceux qui allaient nous représenter aux Jeux olympiques de Pékin », a affirmé Holland cette semaine. « Nous avons finalement dû faire une croix sur l'événement en raison des inquiétudes liées à la COVID-19. Mais à ce moment-là, on rêvait des potentielles combinaisons de trio et de l'impact que ces deux joueurs très influents auraient pu avoir. »
Holland faisait partie de l'équipe de direction du Canada, dirigée par le DG Doug Armstrong, des Blues de St. Louis, et l'entraîneur Jon Cooper, du Lightning de Tampa Bay.
« MacKinnon connait une saison et une carrière extraordinaires, donc il était un choix évident pour nous », a-t-il dit au sujet de l'attaquant de l'Avalanche. « Ç'aurait été plaisant d'être dans son camp.
« Mais maintenant, l'objectif pour nous avec les Oilers est de trouver une façon de l'arrêter. »
Plus facile à dire qu'à faire.
MacKinnon a récolté 13 points (huit buts, cinq passes) en 10 matchs des séries éliminatoires de la Coupe Stanley ce printemps. Son but spectaculaire après avoir traversé la patinoire d'un bout à l'autre dans le match no 5 de la série de deuxième ronde contre les Blues sera assurément l'un des plus beaux jeux des séries éliminatoires 2022.

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McDavid a lui aussi le sens du spectacle.
L'attaquant des Oilers est à égalité avec son coéquipier Leon Draisaitl au premier rang des pointeurs en séries avec 26 points (sept buts, 19 aides) et il a inscrit le but en prolongation qui a propulsé Edmonton en finale de l'Ouest dans la victoire de 5-4 contre les Flames de Calgary jeudi.
Holland était d'accord pour dire qu'il s'agira d'un duel électrisant entre deux des meilleurs joueurs de la planète, quand l'Avalanche et les Oilers croiseront le fer pour le match no 1 au Ball Arena mardi (20 h HE; TVAS, CBC, SN, TNT).
Dans une entrevue avec LNH.com, il a discuté de ce qui rend ces deux joueurs si uniques, de leurs différences et de la manière dont McDavid a porté son jeu à un autre niveau ce printemps.
D'abord, tu as parlé de l'impact que McDavid et MacKinnon auraient pu avoir comme coéquipiers au sein de l'équipe canadienne. Avez-vous discuté de la possibilité de les faire jouer sur le même trio?
« Ultimement, ç'aurait été la décision de Jon Cooper. Mais c'est une possibilité intrigante, n'est-ce pas? Nous avons discuté de plusieurs scénarios en bâtissant l'équipe, incluant de les faire jouer ensemble. Mais oui, comme je l'ai dit plus tôt, on rêvait à ce que ces deux-là auraient pu faire ensemble. »
C'est très compréhensible, surtout quand on considère les habiletés dignes de l'élite des deux joueurs. Et leurs statistiques le prouvent. Depuis 2017-18, McDavid prend le premier rang des pointeurs de la LNH avec 549 points (193 buts, 356 mentions d'aide) en 360 rencontres. MacKinnon est troisième avec 442 points (167 buts, 275 passes) en 338 parties. Peux-tu analyser ce qui les rend si dangereux sur la glace?
« Évidemment, Connor et Nathan sont deux des joueurs qui peuvent jouer au plus haut niveau. Non seulement ils peuvent jouer à très haute vitesse, ils voient bien le jeu quand tout se déroule très vite. Ce but de MacKinnon, lorsqu'il a traversé la patinoire contre St. Louis (dans le match no 5), vous l'avez vu contourner son filet et prendre de la vitesse. Je suis convaincu que si tu es sur la glace, tu n'as pas le choix de te replier immédiatement. C'est la même chose avec Connor. Il est difficile de contenir ces joueurs quand ils transportent la rondelle avec vitesse en zone neutre. Si tu es un défenseur, tu te replies le plus rapidement possible, car si tu essaies de les ralentir, ils vont te déborder à toute vitesse. »
Le monde du hockey a été privilégié d'être témoin de la rivalité entre Sidney Crosby et Alex Ovechkin, deux joueurs générationnels de leur ère. Est-ce que McDavid et MacKinnon suivent un parcours similaire?
« Ils sont deux des meilleurs joueurs de leur groupe d'âge. Qu'est-ce qu'une génération, 10-15 ans? Ils vont être considérés comme les meilleurs joueurs de leur génération. Il y a quelques autres joueurs qui ont leur place dans cette discussion. Chaque fois que les carrières des meilleurs joueurs sont terminées, on tente de déterminer quelles places ils occupent dans l'histoire de la ligue. Je crois qu'ils sont deux des meilleurs joueurs, s'ils ne sont pas les deux meilleurs joueurs de leur génération. Puis, on doit regarder leurs exploits individuels et collectifs. Évidemment, ces exploits s'ajoutent à leur feuille de route. Ils représentent deux des meilleurs talents de leur génération et on peut discuter de la place qu'ils occuperont dans l'histoire du hockey. »
Vous connaissez probablement Connor mieux que quiconque. Il semble être en mission ce printemps. Comment a-t-il été en mesure d'apporter son jeu à un autre niveau quand il a déjà mis la barre tellement haute?
« Je vous dirais qu'au cours des trois dernières années, et assurément pendant ces séries, il a travaillé très fort sur chaque aspect de son jeu. Il pourrait évidemment toujours mettre des points au tableau -- il a remporté le championnat des marqueurs. Mais je vous dirais qu'il s'est engagé de façon remarquable à bien jouer défensivement. Lors de sa première présence dans le match no 7 contre Los Angeles, il a renversé un de leurs joueurs et il a donné le ton. Il est capable de jouer très physique. Je pense qu'il a été le meneur de notre équipe dans quelques matchs au chapitre des mises en échec. Il se replie en défensive, il joue physique, et quand il a la rondelle, il est déterminé à foncer au filet. Il a un sens du hockey incroyable et des mains et un talent hors de l'ordinaire. Il est déterminé à être le meilleur joueur chaque soir. Il l'a toujours été, mais je pense que c'est ce qui te différencie quand tu as 25 ans au lieu de 21 ans. Il a gagné en maturité, il a vécu des expériences positives et négatives desquelles il a pu apprendre. Les joueurs évoluent pour devenir de meilleurs joueurs et c'est ce qu'il a fait. Il était l'un des plus grands joueurs du hockey à 19 ou 20 ans. Mais maintenant, il a de l'expérience, émotionnellement et physiquement. »
Avant ce printemps, il avait gagné une série une seule fois. Voilà qu'il en a gagné deux cette année. Le hockey étant tellement un sport d'équipe, comment Connor a-t-il été en mesure de surmonter la frustration des derniers échecs en séries?
« Vous avez raison, le talent individuel ne se traduit pas toujours par des succès collectifs en séries. La plupart des équipes ont vécu cela. Regardez Tampa Bay. Quand j'étais DG à Detroit, ils nous ont battus en sept matchs en 2015. Ils avaient toute une équipe et ils se sont rendus en finale où ils ont baissé pavillon contre Chicago. Ils ont été balayés par Columbus en 2019. Ils ont appris de ces expériences. Ce n'est pas une coïncidence s'ils ont rebondi avec deux titres de la Coupe Stanley en 2020 et 2021. Nous étions passés par là à Detroit. C'est difficile d'arriver dans cette ligue à un si jeune âge comme il l'a fait. Selon les attentes, tu dois connaître du succès individuellement et collectivement dès le départ, mais ça ne fonctionne pas toujours comme ça. Ç'a été difficile pour Connor, mais pour notre équipe également. Si tu fais partie d'une équipe qui participe aux séries deux fois en 10 ans, c'est plus difficile de vivre ces expériences que pour les équipes qui font les séries huit ou neuf fois sur 10. Plus tu vis des expériences en séries, plus tu es au fait des défis qui t'attendent et des façons de les gérer. Il démontre qu'il a appris comment les gérer. Toute notre équipe a appris. »