Lajoie-badge-Laflamme

OTTAWA - Max Lajoie sait que c'est trop beau pour être vrai, que ça ne durera pas. Entretemps, le défenseur recrue des Sénateurs d'Ottawa savoure pleinement la rentrée fracassante qu'il connaît dans la LNH.

Meilleur marqueur chez les défenseurs de première saison de la Ligue avec une récolte de sept points à ses six premiers matchs -- avant celui contre les Canadiens de Montréal samedi -- et le deuxième meilleur de tous les joueurs recrues derrière Elias Pettersson des Canucks de Vancouver, Lajoie admet qu'il doit parfois se pincer pour croire ce qui lui arrive.
« Je dois me dire des fois de rester calme parce que c'est sûr que ça ne continuera pas comme ça pendant toute la saison même si j'aimerais ça », a affirmé le Québécois en entrevue, samedi matin. « Je dois demeurer les pieds sur terre. Je joue bien, mais je dois continuer. »

DAL@OTT: Lajoie égale la marque en fin de 2e période

L'échange du défenseur vedette Erik Karlsson aux Sharks de San Jose lui a procuré une occasion inespérée au camp des Sénateurs.
« Je me disais que j'avais une chance de rester avec l'équipe en début de saison. Je me suis concentré sur mon rendement et j'ai pu montrer ce que je peux faire. »
L'émule de Vlasic
Lajoie, âgé de 20 ans, a tôt fait de gagner la confiance de l'entraîneur Guy Boucher qui avait remarqué les aptitudes du jeune homme à sa première participation au camp d'entraînement en 2016. Les Sénateurs venaient de le réclamer au cinquième tour (no 133 au total) du repêchage de juin.
« Il nous avait montré de belles choses il y a deux ans. Il fallait lui donner le temps d'acquérir de la maturité physique, a commenté Boucher, samedi. Il est doté d'une exceptionnelle intelligence au jeu.
« Des joueurs comme lui sont souvent meilleurs dans la LNH que dans la Ligue américaine de hockey (LAH) ou dans les rangs juniors, a-t-il estimé. Dans la Ligue nationale, ce qui fait la différence ce n'est pas la taille, mais la vitesse d'exécution. Il peut réagir rapidement face aux situations parce qu'il possède un grand sens de l'anticipation. Il voit le jeu se développer quelques coups à l'avance. C'est son principal atout. C'est l'explication aux succès qu'il connaît. »
À LIRE : Une formule gagnante à Ottawa | Retour de Deslauriers contre les Sénateurs?
Boucher décèle des ressemblances entre son style de jeu et celui de Marc-Édouard Vlasic des Sharks.
« C'est une super belle comparaison », a réagi Lajoie, qui mesure 6 pieds 1 pouce et qui pèse 183 livres. « C'est le 'fun' que l'entraîneur pense que je puisse atteindre un jour le niveau de jeu d'un défenseur extraordinaire comme Marc-Édouard Vlasic. »
Lajoie a mentionné que la saison qu'il a passée dans la LAH l'avait grandement outillé pour s'adapter au calibre de jeu de la LNH.
« J'ai trouvé ça difficile la Ligue américaine, a-t-il admis. Le jeu est rapide et très physique, plus même je trouve que dans la LNH. C'est très rapide, les joueurs courent partout. L'expérience m'a été très utile pour l'apprentissage du jeu défensif. Je me suis appliqué à améliorer cet aspect contre des joueurs plus gros et forts que dans le junior. Je jugeais que c'était important dans mon cheminement. »
Lajoie n'a réussi qu'un but et n'a totalisé que 15 points dans l'uniforme des Senators de Belleville, la saison dernière.
« Je me suis concentré sur le volet défensif de mon jeu et il faut dire que j'ai eu moins de temps de glace en première moitié de saison, a-t-il élaboré. On m'a fait jouer davantage en deuxième moitié de saison, incluant sur le jeu de puissance. J'estime être un défenseur qui peut se tirer d'affaire tant à l'attaque qu'en défense. »
De Québec à Calgary
Lajoie est né à Québec, où il est resté jusqu'à l'âge de 2 ans jusqu'à sa famille déménage à Mascouche, dans la région de Montréal. Son père, qui œuvre dans le secteur de l'alimentation, a été appelé à déménager à quelques reprises. Après Mascouche, la famille est allée à Oakville, en Ontario, au moment où Maxime était âgé de 4 ans. Trois ans plus tard, les Lajoie ont déménagé leurs pénates à Calgary, où ils résident toujours.
« Ce qui a été le 'fun' c'est que partout où nous sommes allé, nous pouvions vivre en français. Je suis allé à l'école française à Calgary jusqu'à la neuvième année. J'ai encore plein d'amis de cette école-là. Nous nous côtoyons encore.
« J'ai vu beaucoup de pays. J'ai même joué mon hockey junior en Saskatchewan, pendant trois saisons avec les Broncos de Swift Current. C'est une belle richesse, a-t-il mentionné. Je peux rester en contact avec mes amis de partout grâce aux réseaux sociaux. »
Lajoie a vu quelques-uns de ses amis commencer à le choisir dans leur 'pool' de hockey.
« Ils retranchent des gars pour me prendre. C'est drôle de voir ça parce que je ne pense pas qu'il y ait grand monde qui m'a pris avant la saison. C'est pas mal 'cool' de voir ça. »