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JERSEY CITY, New Jersey -Martin Brodeur n'a jamais voulu gagner sa vie comme photographe, même s'il s'agissait de la profession de son père, considéré comme une sommité dans le milieu de la photographie sportive.
« J'étais le seul dans ma famille à ne pas vouloir prendre de photos; je préférais plutôt poser devant l'objectif », a commenté Brodeur, dont le numéro 30 sera retiré par les Devils du New Jersey au cours d'une cérémonie spéciale mardi soir avant le match des Devils contre les Oilers d'Edmonton (20 h (HE); TVA Sports, MSG, SNOL, NHL.TV).

Brodeur a plusieurs fois été la cible des objectifs au cours de sa carrière légendaire, durant laquelle il a réécrit le livre des records des gardiens de but de la LNH. Son père Denis, qui a passé la majorité de sa carrière à suivre les Canadiens de Montréal et qui a publié un recueil de photographies portant sur les gardiens de but, compte parmi les nombreux photographes qui ont immortalisé ses exploits. La collection de Denis Brodeur, qui comprend 110 000 photographies liées au hockey, a été acquise par la ligue en 2006.
Par conséquent, lorsque l'occasion s'est présentée à Martin Brodeur d'associer le nom de son père à un projet qui initierait des étudiants du secondaire du New Jersey à la photographie sportive dans le cadre d'un projet piloté par les Devils, Panasonic et la Henry Snyder High School, l'illustre gardien de but ne pouvait imaginer de meilleure façon d'honorer la mémoire de son père, décédé en septembre 2012 à l'âge de 82 ans.
« Je suis persuadé qu'il est là-haut [au paradis], heureux et fier de ce qu'il a accompli », a confié Brodeur lors d'un événement tenu à l'aréna Charlie Heger pour dévoiler le programme, qui devrait débuter officiellement en mars.
Des photographes professionnels tels que Bruce Bennett, de Getty Images, épauleront les étudiants au cours de certains matchs des Devils et leur enseigneront les rouages du métier de photographe sportif. Les étudiants seront munis d'appareils photo fournis gracieusement par Panasonic.
« Ils leur transmettront la passion et le professionnalisme dont ils doivent faire preuve tant devant que derrière l'objectif », a déclaré Hugh Weber, président des Devils.
Pour Brodeur, ce programme est le moyen idéal de commémorer le travail de son père et de partager les leçons que son père lui a enseignées sur son métier de photographe et sur l'univers des sports en général.
« La photographie a joué un grand rôle dans ma vie, ainsi que dans celle de mes frères, de mes sœurs et de tous ceux qui ont connu mon père; j'ai pris quelques photos moi aussi, mais jamais aussi sérieusement que les autres proches de mon père, a avoué Brodeur. La photographie est très importante à nos yeux. Pour ma part, elle me permet de me remémorer certains moments marquants de ma vie. Encore aujourd'hui, il m'arrive de retourner à la maison de mes parents pour regarder les clichés de mon père à ses débuts dans la photographie professionnelle, juste après avoir décidé d'accrocher ses patins. La photographie fait partie intégrante de nos vies. Mon père avait un don, en plus d'être un grand homme; je me réjouis que sa mémoire soit ainsi honorée. »
Brodeur est conscient que la photographie telle que son père la pratiquait est une forme d'art en voie d'extinction. Les appareils numériques ont remplacé les appareils traditionnels et les logiciels d'édition pallient désormais les longues heures passées dans la chambre noire en quête de la photo parfaite.
Lundi, Brodeur racontait qu'il accompagnait chaque année son père à la période d'entraînement printanière des Expos de Montréal. Il se souvient précisément du jour où son père avait recouvert les fenêtres de leur chambre d'hôtel de sacs de poubelle pour tenter de recréer l'environnement d'une chambre noire. Plus jeune, Martin Brodeur aidait son père en raclant l'excès d'eau de rinçage des épreuves et en les suspendant pour qu'elles sèchent.
« J'ai aidé mon père durant toute ma jeunesse, se souvient-il. Quand j'y repense, c'était de beaux moments. »
Pour Brodeur, c'est justement l'occasion de transférer certaines de ces connaissances à la génération suivante qui rend ce programme si excitant.
« Ce projet me touche beaucoup, car je sais que mon père en serait fier, a rajouté Brodeur. La photographie était au cœur de notre vie de famille. »