Skip to main content

Les Rangers préconiseront la simplicité face aux Sénateurs

New York tentera de contrer l'échec-avant en zone neutre des Sénateurs en vue de la série de deuxième tour dans l'Association de l'Est

par Dan Rosen @drosennhl / Journaliste principal NHL.com

GREENBURGH, New York - Quand le joueur de centre des Rangers de New York Mika Zibanejad regardera du côté du banc des Sénateurs d'Ottawa, jeudi, il verra plusieurs visages familiers portant l'uniforme qui a été le sien pendant quatre saisons. Toutefois, l'équipe dans son ensemble sera loin de lui être familière.

« Ils jouent du hockey très différent maintenant », a noté Zibanejad.

Les Sénateurs mettent de l'avant une structure bien établie, une caractéristique qu'on retrouve chez toutes les équipes dirigées par Guy Boucher. Ils préconisent la discipline et la patience. Ils gèrent bien les espaces, surtout quand ils traversent la zone neutre. Ils ne donnent que très peu de marge de manœuvre à l'adversaire en raison de leur échec-avant à formation 1-3-1 qui leur permet d'embouteiller le milieu de la patinoire.

C'est à tout cela que seront confrontés les Rangers dans leur série de deuxième tour dans l'Association de l'Est, qui commencera jeudi au Centre Canadian Tire (19 h (HE); TVA Sports, CBC, CNBC).

« La clé, c'est d'essayer de ne pas les laisser dicter leur façon de faire », a indiqué Zibanejad, qui est passé des Sénateurs aux Rangers à l'occasion d'une transaction réalisée le 18 juillet dernier. « Nous devons nous concentrer sur notre propre façon de jouer. Évidemment, nous devrons nous ajuster à certaines choses qu'ils font, mais il faut faire en sorte qu'ils tiennent davantage compte de notre façon de jouer que nous, nous devrons tenir compte de la façon dont ils jouent. Il s'agit d'être le plus menaçant possible sur la glace. »

Menaçant, oui, mais patient et intelligent aussi.

« Ce ne sera pas toujours parfait quand nous jouerons chez eux et tenterons de leur faire la vie dure », a affirmé le capitaine des Rangers Ryan McDonagh.

Ça ne signifie pas que les Rangers ne peuvent pas essayer. Ça ne signifie pas que les Rangers n'auront pas du succès en jouant à leur façon, qui est axée sur les sorties de zone rapides et l'accélération en zone neutre dans le but d'attaquer la zone adverse avec force. Ça signifie tout simplement qu'ils ne devront pas s'entêter à forcer le jeu.

« Nous savons que faire des jeux simples est probablement la meilleure option, en faisant une passe ou deux tout au plus. Il faut surtout s'assurer de placer la rondelle derrière eux au moment où nous avons des joueurs qui foncent à toute vitesse, a expliqué McDonagh. Si nous réussissons à bien jouer dans notre zone, à éviter d'y passer trop de temps, alors peut-être réussirons-nous à les surprendre avant qu'ils s'installent en zone neutre. »

Selon le défenseur Marc Staal, le plan de match que les Rangers doivent mettre de l'avant contre les Sénateurs ressemble à celui que les équipes devaient préconiser jadis contre les Devils du New Jersey. Ceux-ci étaient auparavant reconnus comme une équipe qui donnait très peu d'espace en zone neutre et qui réussissait à provoquer de nombreux revirements.

« C'est la réputation qu'a Ottawa, a dit Staal. Ils sont solides en défensive. Ils ne t'en donnent pas beaucoup. Ils sont patients. Comme l'était le New Jersey. »

Durant la séance d'entraînement de mardi, les Rangers ont passé beaucoup de temps à tenter de s'adapter à l'échec-avant en zone neutre tel que pratiqué par les Sénateurs.

Ils ont demandé à cinq membres de leur formation des « Black Aces », dont l'attaquant Matt Puempel et le défenseur Adam Clendening, de se placer en formation 1-3-1 comme le fait Ottawa. Les Rangers ont travaillé sur les sorties et les entrées de zone.

S'il y avait une possibilité de faire une passe, ils tentaient le coup, mais jamais rien de plus de 10 ou 15 pieds et toujours directement sur la lame du bâton. Ils ne dirigeaient pas la rondelle dans des espaces libres dans l'espoir qu'un coéquipier s'y rende. S'il n'y avait pas d'option de passe, ils tiraient la rondelle dans le coin, loin du gardien.

Les Rangers s'assuraient de ne jamais hésiter avec la rondelle et de ne jamais tenter de la transporter en zone neutre. En faisant ça, les chances seraient trop grandes qu'Ottawa réussisse à reprendre le disque.

« C'est facile à dire qu'il faut s'assurer de placer le disque profondément en zone adverse, mais ils [rendent la vie dure à leurs adversaires] par la façon dont ils se soutiennent les uns les autres en zone neutre et si tu fais juste dégager la rondelle le long de la bande jusqu'au gardien ou faire un lob dans leur zone alors qu'il n'y a aucun coéquipier qui fonce vers eux, ça va leur permettre de faire des sorties de zone sans problème, a noté l'attaquant J.T. Miller. Je ne crois pas que diriger la rondelle dans leur zone représente un problème. Il faut surtout s'assurer de placer le disque aux endroits qui nous permettront de le reprendre rapidement. »

Selon l'entraîneur des Rangers Alain Vigneault, si les Sénateurs représentent un adversaire aussi coriace, ce n'est pas seulement en raison de leur structure de jeu.

Vigneault a dit avoir regardé chacun des six matchs qu'Ottawa a disputés contre les Bruins de Boston au premier tour ainsi que les trois affrontements contre les Canadiens de Montréal en saison régulière (les 18, 19 et 25 mars), quand les Sénateurs étaient encore dans la course pour l'obtention du premier rang dans la section Atlantique.

Le niveau d'habileté des joueurs des Sénateurs et leur jeu de transition sont les éléments qui ont retenu son attention.

« Ils foncent vers toi », a noté Vigneault.

L'attaque d'Ottawa trouve sans l'ombre d'un doute sa source dans le jeu du défenseur Erik Karlsson, le double lauréat du trophée Norris que Vigneault a qualifié de défenseur le plus doué à l'attaque dans la LNH. Le vétéran entraîneur a toutefois fait remarquer que ce serait une erreur de sous-estimer les capacités offensives des Sénateurs dans leur ensemble.

Si les Rangers peuvent s'inspirer d'un exemple bien concret pour réaliser à quel point les Sénateurs peuvent être efficaces à cet égard, ils n'ont qu'à regarder du côté du joueur qu'ils connaissent le mieux, le joueur de centre Derick Brassard, qui a abouti à Ottawa dans le cadre de la transaction qui a permis à New York de mettre la main sur Zibanejad. 

Brassard a été le meilleur marqueur des Sénateurs au premier tour avec une production de huit points. C'est quatre de plus que Zibanejad, qui a été le meilleur pointeur des Rangers face aux Canadiens.

« C'est sûr que je vais dire à tous mes joueurs que [Brassard] ne sera pas leur ami ces deux prochaines semaines, a affirmé Vigneault. Pas question de lui donner une tape sur les fesses quand il passera devant eux sur la patinoire. [Brassard] a été très bon avec Ottawa et il faudra lui faire la vie dure, être intelligent dans nos duels contre lui.

« On va en avoir plein les bras. »

En voir plus