Oilers talk

NEWARK, New Jersey – Les Oilers d’Edmonton sont-ils victimes d’une de leurs forces?

C’est cette conclusion qu’a dressée Kris Knoblauch, mercredi, au vu des neuf matchs des siens depuis le retour de la pause de la Confrontation des 4 nations. Pendant cette séquence, les Oilers n’ont obtenu que trois victoires et ont été tassés par les Golden Knights de Vegas du sommet du classement de la section Pacifique.

« L’une de nos forces est également l’une de nos faiblesses. Nous gérons l’adversité de belle manière. Peu importe ce qui arrive, nous vivons avec. C’est ce que nous avons montré en séries l’an dernier, lorsque nous étions derrière 0-3 contre les Panthers en finale. La série contre Dallas est allée des deux côtés avant de terminer du nôtre. Contre Vancouver, nous avons fait face deux fois à l’élimination. Nous avons géré ces situations de très belle manière. Le revers de la médaille, toutefois, est que notre gestion de l’adversité nous rend parfois trop calmes d’emblée. Parfois, il faut avoir un sentiment d’urgence dès le début de nos matchs. Il y a moyen de bien gérer l’adversité tout en étant affamés et prêts dès le début de nos affrontements, de manière à jouer pendant 60 minutes », a analysé Knoblauch après l’entraînement des siens au Prudential Center.

Les Oilers n’ont pas à regarder loin pour comprendre pourquoi ils n’ont remporté que trois de leurs neuf derniers duels, alors qu’ils s’apprêtent à affronter les Devils du New Jersey jeudi (19 h 30 HE; ESPN+, Disney+, HULU, SN).

Leur production offensive est à la baisse. Ils ont marqué en moyenne 3,31 buts par match à leurs 55 premières sorties, mais n’en inscrivent que 2,78 en moyenne depuis.

Ils ont tiré de l’arrière en deuxième période dans leurs six défaites. Ils ont joué du hockey de rattrapage, et donc négligé leur structure défensive. Voilà pourquoi, notamment, ils ont été déclassés 25-14 lors des 40 dernières minutes de jeu de leurs neuf derniers matchs.

Outre Leon Draisaitl, fort d’une séquence active de 15 matchs avec au moins un point, tous les joueurs vedettes des Oilers sous-performent.

Connor McDavid n’a inscrit que deux buts depuis la Confrontation des 4 nations et il présente un différentiel de -8. Zach Hyman n’a obtenu que cinq points (trois buts, deux aides). Ryan Nugent-Hopkins en a récolté quatre (un but, trois aides), n’inscrivant qu’un but en 15 matchs depuis le 27 janvier.

« Comme équipe, cette adversité ne peut tomber à un meilleur moment, alors que nous nous approchons de la période la plus importante de l’année », a souligné le gardien Stuart Skinner, qui présente une fiche de 2-4-0, une moyenne de 3,60 buts alloués par match et un taux d’efficacité de ,876 à ses sept dernières rencontres. « Ce serait parfait pour nous de ressortir plus forts de cette épreuve et que lorsque ça nous arrivera de nouveau, nous saurons comment nous en sortir. »

Il y a un an, les commentaires de Skinner auraient peut-être été des paroles en l’air, car les Oilers n’avaient pas encore l’expérience d’un long parcours éliminatoire et d’une remontée inachevée en grande finale.

Il y avait encore, à l’époque, un nuage gris planant sur l’équipe, qui venait d’être évincée au deuxième tour des séries de 2023 et au premier tour des séries de 2021, puis d’être balayée en finale de l’Ouest en 2022.

Mais trois mois plus tard, les Oilers ont vécu un match no 7 de la finale de la Coupe Stanley. Ils ont connu le succès. Ils se sont mis à vivre d’espoir.

Ce sont de grandes raisons pour lesquelles ils ne sont plus effrayés, maintenant, lorsqu’ils traversent un passage à vide.

« Je ne crois pas que tu puisses réellement te sentir en sécurité dans cette ligue, mais je vous dirais que nous avons confiance en notre groupe et en notre potentiel, a indiqué Hyman. Plus tu gagnes, plus tu nourris l’espoir. Les fondations de notre équipe sont solides. »

Les Oilers ont également changé leur regard sur leurs matchs : ils s’évaluent en fonction de la manière et non du résultat.

Ils étaient mécontents de s’incliner 3-2 contre les Sabres de Buffalo lundi, mais ils ont été en mesure de diriger 34 tirs au but et d’en accorder seulement 23. Ils ont frappé quatre fois le poteau et ont comblé deux fois des retards d’un but, en plus de conserver leur structure défensive. Mais finalement, c’est une défaite contre une équipe de fond de classement qui s’est ajoutée à leur fiche.

« Nous nous concentrons sur le processus et non sur la colonne des victoires et des défaites, a confirmé Nugent-Hopkins. Si nous faisons les bonnes choses chaque jour, ça finira par rapporter. »

Mais ces commentaires des différents joueurs des Oilers nous ramènent à ceux de Knoblauch. Si Edmonton n’est plus inquiété par les défaites, y’a-t-il quand même moyen de créer le sentiment d’urgence? Et de quel manière un tel changement s’illustre-t-il?

« Je veux voir les gars au banc être engagés et se parler, puis mettre tout ça à profit sur la glace, a répondu l’instructeur. Ça se voit avec le langage corporel et avec la communication des gars au banc. Souvent, ce qui se passe sur le banc se transpose sur la glace. »

Cette symbiose, les joueurs des Oilers l’ont déjà vécue, ils l’ont déjà sentie.

La retrouver d’ici les séries sera leur plus grand défi.

« Nous sommes en mars, a rappelé Hyman. Ça approche! »