Gretzky_1988Cup

Note de la rédaction : La liste des meilleures équipes de la LNH est réduite à 10 à la suite de trois rondes de scrutin auprès des partisans. Au cours de la Finale de la Coupe Stanley, les 10 meilleures équipes championnes de la Coupe Stanley de tous les temps seront dévoilées. Au quatrième rang, on retrouve les Oilers d'Edmonton de 1987-88.
Aucune équipe n'a enfilé autant de buts que les Oilers d'Edmonton de la dynastie des années 80, mais l'édition de 1987-88 se démarquait des autres. Bien sûr, elle continuait de remplir le filet adverse, mais elle avait aussi adopté une attitude plus robuste, et elle a fait la preuve, comme le font souvent les équipes championnes, qu'elle pouvait gagner en pratiquant n'importe quel style.
Les Oilers n'avaient pas réussi à décrocher la première place de la section Smythe en 1987-88, accusant un retard de six points sur les Flames de Calgary. Ils avaient aussi échoué à atteindre la barre des 100 points et le sommet de la LNH au chapitre des buts marqués, une première dans les deux cas depuis 1981. Une blessure ayant limité Wayne Gretzky à 64 matchs pourrait en partie expliquer ce recul.

Vous pourriez être tentés de remettre en question le prestige de cette équipe, mais songez à ce qui suit : tout au long de la saison, elle a continué à améliorer des éléments clés de son jeu, allant jusqu'à aligner la deuxième défensive de l'Association Campbell, tout en maintenant la deuxième offensive de la LNH.
« Nos joueurs et notre équipe gagnaient en maturité, a expliqué Gretzky à LNH.com. Nous avons compris que si nous voulions soulever la Coupe, il fallait remporter des matchs de 2-1 ou 3-0. »
Tous ces changements ont permis aux Oilers de survoler les séries et de soulever la Coupe pour la quatrième fois en cinq saisons, subissant au passage deux revers en quatre rondes. Ils ont balayé leurs deux bêtes noires; les Flames de Calgary, gagnants du trophée des Présidents, et les Bruins de Boston, la troisième défensive de la LNH.

Lorsqu'ils ont échangé Paul Coffey, un défenseur détenteur de nombreux records qui ne s'était pas rapporté à l'équipe en raison d'une dispute contractuelle, les Oilers ont été forcés de s'ajuster.
« Sans Paul, nous avons dû revoir notre façon de relancer l'attaque, a dit Gretzky. Paul pouvait passer la rondelle de l'arrière de notre filet au centre de la glace mieux que quiconque. Il a donc fallu s'adapter. La transition a été difficile. »
Au grand plaisir de Mark Messier et de Kevin McClelland, les Oilers ont adopté un style encore plus robuste, en donnant davantage de responsabilités aux imposants défenseurs Steve Smith et Jeff Beukeboom, ainsi qu'à l'attaquant Marty McSorley, un solide gaillard. En retour de Coffey, ils ont acquis un autre attaquant costaud, Craig Simpson.
« Simpson était parfait avec Anderson et Messier, a avancé Gretzky. Il ne transportait pas beaucoup la rondelle, mais il travaillait fort dans les coins et la remettait à ses coéquipiers. Il se rendait dans l'enclave et se démenait sans relâche. »
Devant le filet, un autre coup de chance a suivi le départ d'Andy Moog. Grant Fuhr a terminé la saison au sommet de la LNH au chapitre des minutes et des matchs joués, des victoires, des tirs reçus et des arrêts, en plus de partager la tête pour le nombre de blanchissages. Il a aussi récolté huit mentions d'assistance.
Fuhr accordait peu d'importance aux statistiques. « Il voulait seulement gagner, ça ne le dérangeait pas si la partie finissait 1-0 ou 6-5 » a soutenu Gretzky. Fuhr affichait aussi la bonne attitude pour composer avec ce poste bien en vue. « Je ne l'ai jamais vu pointer sa mitaine, son bâton ou son doigt vers un joueur qui aurait fait dévier un tir, ou qui l'aurait empêché de le voir. Après un but, il se contentait de rejeter la rondelle au centre de la glace, a affirmé Gretzky. Nous avons souvent retraité au vestiaire avec un pointage de 5-5, après deux périodes, et il aurait très bien pu nous regarder dans les yeux et dire : "Allez-vous essayer de revenir en défense un peu?", mais il ne l'a jamais fait. »
Tout s'est mis en place en séries. Après l'élimination des coriaces Jets de Winnipeg, le balayage de Calgary en deuxième ronde a permis aux Oilers de se venger du revers encaissé aux mains des rivaux provinciaux en 86. Fuhr a littéralement volé le premier match,
une victoire de 3-1
, et Edmonton a comblé deux retards de deux buts en début de partie
pour l'emporter 5-4 lors du deuxième affrontement
. Kurri a égalé la marque en fin de troisième période, et Gretzky a scellé l'issue de la rencontre en prolongation, à la suite d'une échappée en infériorité numérique. Un but qu'il a alors qualifié de « plus important de sa carrière ».
De retour au Northlands Coliseum, Messier a orchestré trois buts, et Fuhr a tenu le coup pour signer
la victoire au match no 3
. Les Oilers profitaient d'une avance de 4-0 avant le milieu du match no 4, et ont complété le balayage
grâce à un gain de 6-4
. Kurri comptait neuf points après quatre rencontres.
Detroit s'est incliné en cinq parties, le temps pour Gretzky d'amasser 13 points. Les Oilers allaient affronter les Bruins en Finale, une équipe très étanche en défensive, ce qui leur permettrait de tester leur nouveau style hermétique. Et c'est exactement ce que les Oilers ont fait, en signant
une victoire de 2-1
,
puis de 4-2
.
« Les gens se disaient : ''Oui, ils sont bons, mais sont-ils assez bons défensivement pour battre Boston?'', a déclaré Gretzky. Et après les deux premières rencontres, je ne me rappelle pas exactement, mais je pense qu'ils avaient seulement 14 tirs au but au match no 1, et quelque chose comme 18 au match no 2, et tout le monde était impressionné par notre jeu défensif. »
Les chiffres exacts sont encore meilleurs : 14 tirs au match no 1, et 12 au match no 2.
Les Bruins étaient au bord de l'élimination lors du quatrième affrontement quand l'étrange panne de courant est survenue au Boston Garden's, mais les Oilers n'en ont pas fait de cas. Ils sont revenus à la maison et ont balayé les Bruins devant leurs partisans
grâce à une victoire de 6-3
.
C'était la dernière sortie de Gretzky avec les Oilers. Peu de temps après, il se retrouvait avec les Kings de Los Angeles, malgré le fait qu'il avait mis la main sur le trophée Conn Smythe à titre de joueur le plus utile des séries, conclu le tournoi printanier avec 43 points, incluant 31 passes, un record des séries, en 19 matchs, et soulevé la Coupe avec l'une des plus grandes équipes de la LNH