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Quand on parle de l'importance du momentum dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley, le match de mardi soir entre les Jets de Winnipeg et les Predators de Nashville en est une belle illustration.
Il suffit souvent de peu pour que le vent se mette soudainement à souffler dans les voiles de l'autre équipe. Parce qu'en séries, l'enjeu est tel que tout le monde offre un niveau d'effort et de concentration maximal. Donc, la moindre défaillance, même si elle ne dure que le temps d'une présence sur la patinoire, risque d'être exploitée avec succès par l'adversaire.

« Tout le monde est prêt mentalement, mais il n'y a aucune avance au score qui soit sûre, tu ne peux pas te permettre une seule seconde de lever le pied, tu ne peux pas te permettre une seule seconde de juste chercher à protéger ton avance. Les deux équipes en présence sont tout simplement trop puissantes », a noté l'entraîneur-chef des Jets Paul Maurice après la victoire de 7-4 des siens qui a permis à Winnipeg de prendre une avance de 2-1 dans leur série du deuxième tour contre Nashville.
Une victoire qui a été acquise après que les Predators eurent pris les devants 3-0 en première période.
Certains joueurs du côté de Nashville ont peut-être alors cru qu'ils venaient de se forger une petite marge de manœuvre, et Paul Stastny en a profité pour réduire l'écart à 3-1 à 2:38 de la deuxième. Puis, un peu plus de deux minutes plus tard, Austin Watson des Predators s'en est pris à Blake Wheeler, des Jets, et Mark Scheifele est venu à la rescousse de ce dernier. On s'est retrouvé à quatre contre quatre pendant deux minutes, et l'espace supplémentaire sur la patinoire a permis à Dustin Byfuglien et Jacob Trouba de marquer à 18 secondes d'intervalle.

Tout à coup, c'était 3-3 et l'équipe qui avait le vent dans les voiles n'était plus la même.
« C'est fou parfois le momentum, surtout à ce stade-ci de l'année, a souligné Wheeler. Notre foule a embarqué. Nous avons eu droit à un bond favorable sur le but de (Stastny), puis (Byfuglien) a réalisé tout un jeu, si bien que tout à coup tu as une équipe qui s'est mise en marche et l'autre, qui a vu le score passer de 3-0, puis à 3-1 et 3-2, qui essaie de protéger son avance… »
Wheeler a mentionné la foule et celle-ci a certes joué un rôle important, mardi. Même si les Predators ont repris un peu de momentum en première moitié de troisième période en créant l'égalité 4-4, ce sont les Jets qui ont eu le dernier mot, quand Wheeler a profité d'un avantage numérique pour inscrire le filet vainqueur à 15:01. Ont suivi deux buts dans une cage déserte.
« Quand la foule crie comme ça, et quand ça vient entièrement des spectateurs, pas nécessairement avec l'aide du système de son ou de l'écran géant, tu le sens dans tout ton corps et ça nous donne des tonnes de momentum, a indiqué Wheeler. Ça nous a donné de l'énergie, comme les spectateurs l'ont fait souvent pour nous en saison régulière. Mais dans les séries, c'est encore plus tangible, on dirait que chaque joueur se retrouve avec des ressorts dans les patins. »
« Un déficit de 3-0 n'est rien de dramatique pour nous, en raison de la façon dont nous pouvons profiter de l'énergie de la foule, et aussi parce que nous pouvons envoyer un trio après l'autre sur la glace qui est capable de marquer des buts », a de son côté noté Stastny.
Un autre élément qui a permis de donner du momentum aux Jets, ce sont les changements que Maurice a apportés aux deux premiers trios des Jets en jumelant Nikolaj Ehlers à Wheeler et Scheifele, tandis que Kyle Connor s'est retrouvé avec Stastny et Patrik Laine. Wheeler a connu une soirée de deux buts et une passe et Scheifele de deux passes, tandis que Stastny a inscrit un but et deux passes.
« (Ehlers et Connor) n'ont peut-être pas obtenu de points, mais ils ont provoqué beaucoup de choses, ils nous ont permis d'obtenir des deuxièmes et des troisièmes chances de marquer », a souligné Stastny.
« Ehlers a créé tellement d'occasions dans l'enclave pour moi que je me sens mal pour lui de n'avoir pas réussi à la mettre dedans quand il l'a fait », a déclaré Wheeler, en soulignant le fait que le changement de trio a semblé donner plus d'énergie autant à Ehlers que Connor.
« Ils se sont tous deux mis à patiner, a fait remarquer Wheeler. Des changements de trio, parfois, c'est comme une petite dose d'adrénaline, ça permet à de jeunes joueurs de se réveiller. C'est une excellente décision de Paul (Maurice) parce que ç'a amené ces deux joueurs-là à se mettre en marche, ils ont créé plein de choses à l'attaque pour les deux trios. »
« J'ai décidé de faire un changement parce que j'ai vu des choses que je préfère ne pas partager avec vous, mais disons que je trouvais que c'était le bon moment pour faire quelque chose, a dit Maurice de sa décision. Nicky (Ehlers) n'avait peut-être pas marqué jusqu'ici (depuis le début des présentes séries), mais il avait créé des jeux et je trouvais qu'il était tout près du niveau qu'il doit avoir. Kyle Connor, lui, avait juste besoin de pouvoir faire ce qu'il fait de bien et de se détendre. »
En vertu de leur avance de 2-1 dans la série, les Jets détiennent maintenant le momentum. Mais seulement jusqu'au début du quatrième match de la série, qui aura lieu jeudi au Bell MTS Place (21 h 30 (HE); TVA Sport, CBC, NBCSN).