Elliott-Miller-Mason 6-29

VANCOUVER - La journée d'ouverture du marché des joueurs autonomes de la LNH a ressemblé à un gigantesque jeu de chaise musicale pour les gardiens, mais cette année, une poignée d'équipes ont vraiment poussé ce concept à un autre niveau.
Parmi les gardiens qui ont changé d'adresse depuis le début de la saison morte, cinq d'entre eux ont créé un cercle parfait.

Avec Steve Mason qui s'est entendu avec les Jets de Winnipeg (deux ans, 8,2 millions $), Brian Elliott avec les Flyers de Philadelphie (deux ans, 5,5 millions $), et Ondrej Pavelec avec les Rangers de New York (un an, 1,3 million $) samedi, la valse des gardiens de cinq formations a été complétée.
Tout a commencé lorsque les Coyotes de l'Arizona ont échangé le gardien Mike Smith aux Flames avant de faire l'acquisition d'Antti Raanta dans une transaction avec les Rangers. Smith a donc remplacé Elliott, qui va à son tour remplacer Mason, qui va quant à lui prendre la place de Pavelec, qui arrive en relève à Raanta, qui à son tour remplace Smith.
C'est plutôt étourdissant, et il ne s'agit que du début du carrousel des gardiens.
La plupart des mouvements de personnel ont impliqué des gardiens réservistes ou des situations de tandems devant le filet, mais les ententes les plus importantes sont celles qui concernent les gardiens qui devraient se battre pour un poste de gardien numéro un. Mason et Elliott se retrouvent au sommet de cette liste.

Mason est familier avec ce qui peut arriver lorsqu'un jeune gardien est appelé à en faire trop, trop rapidement, et c'est ce que les Jets tentent d'éviter avec Connor Hellebuyck. Mason a été la recrue de l'année dans la LNH avec les Blue Jackets de Columbus après avoir affiché un pourcentage d'arrêts de ,916 en 2008-09, mais il n'est jamais parvenu à retrouver ce niveau. Il a conservé un pourcentage d'arrêts inférieur à ,900 au cours des quatre saisons suivantes à Columbus malgré une progression du côté technique, avant de rebondir rapidement après une transaction qui l'a fait passer aux Flyers à la date limite des transactions 2014 de la LNH. Il a présenté un pourcentage d'arrêts de ,918 au cours des quatre saisons qui ont suivi cette transaction.

En plus de partager son expérience des hauts et des bas que peut connaître un jeune gardien, Mason devrait permettre à Hellebuyck d'avoir un peu plus de temps pour travailler sur sa technique à l'entraînement sans avoir à se soucier de jouer chaque soir.
« J'ai connu une situation qui ressemble à plusieurs égards à celle que Connor a traversé, et je crois que je peux l'aider à mieux y faire face et à le mener à un autre niveau », a affirmé Mason.
Le remplaçant de Mason à Philadelphie se retrouve aussi en terrain connu.

Elliott faisait partie d'un tandem avec Chad Johnson la saison dernière, après avoir fait de même avec les Blues de St. Louis au cours des cinq saisons précédentes. Il arrive à Philadelphie mieux préparé pour s'ajuster rapidement à une nouvelle équipe, lui qui avait connu des difficultés à ses premiers mois à Calgary, car il sait qu'il va partager le travail avec Michal Neuvirth.
« Je me suis trouvé dans ce type de situation tout au long de ma carrière », a souligné Elliott.
Plus à l'ouest, la plus grosse embauche a été celle de Ryan Miller qui a accepté un contrat de deux ans d'une valeur de 4 millions $ avec les Ducks d'Anaheim.
Pour Miller, qui va avoir 37 ans le 17 juillet, ce contrat signifie qu'il aura la chance d'évoluer avec une équipe qui aspire à la Coupe Stanley en plus de se rapprocher de la maison, lui qui a été loin de son épouse, l'actrice Noureen DeWulf, et de son jeune fils pendant de longues périodes au cours des deux dernières saisons.
Pour les Ducks, il s'agissait d'une chance d'ajouter un gardien qui peut encore être efficace et qui peut servir de solide mentor pour leur jeune gardien numéro un John Gibson, qui possède un talent indéniable, mais dont certains éléments de son jeu ont fait en sorte qu'il a souvent été aux prises avec des blessures. Miller s'est trouvé à l'avant-garde en ce qui concerne l'entraînement spécifique à sa position, et ça depuis son passage dans les rangs universitaires, lui qui a révisé ses entraînements hors glace tout au long de sa carrière de 14 ans dans la LNH, tout en modernisant sa technique au cours de ses trois saisons avec les Canucks de Vancouver.
« J'aime penser que je connais certaines choses qui pourraient l'aider », a souligné Miller.
Miller, Mason et Elliott pourraient jouer des rôles plus importants, mais la plupart des gardiens qui ont paraphé de nouvelles ententes seront confinés à des rôles d'auxiliaires. Certaines formations ont choisi de s'en remettre à des gardiens qu'elles connaissaient, préférant réinvestir dans des cerbères dont ils étaient certains qu'ils allaient cadrer avec leur système et avec leur partenaire plutôt que de risquer de voir un autre gardien connaître des difficultés à s'ajuster à leur style de jeu comme ce fut le cas avec Elliott à Calgary.
Les Maple Leafs de Toronto ont choisi de retenir les services de Curtis McElhinney pour une saison à un salaire de 1,7 million $ tout juste avant qu'il ne teste le marché. Cette décision a été imitée par les Sénateurs d'Ottawa, qui ont accordé à Mike Condon un contrat de trois ans d'une valeur de 7,2 millions $, ce qui a donné le ton au marché pour les gardiens auxiliaires avec le potentiel de faire plus.
Même les Sabres de Buffalo, qui ont embauché le joueur autonome Chad Johnson pour un an et 2,5 millions $, ont choisi une option familière. Johnson a maintenu un pourcentage d'arrêts de ,910 en 36 matchs avec Calgary la saison dernière, mais a également montré un pourcentage d'arrêts de ,920 en 45 parties avec les Sabres en 2015-16, et il a choisi de revenir auprès de Robin Lehner et de l'entraîneur des gardiens Andrew Allen à Buffalo.
Certaines équipes ont choisi le gabarit et le potentiel. Les Canucks misent maintenant sur des gardiens suédois qui mesurent ensemble 13 pieds, après avoir mis sous contrat Anders Nilsson, 6 pieds 6 pouces, pour deux ans et 5 millions $. Nilsson va batailler avec Jacob Markstrom pour des départs. D'autres formations ont choisi de se tourner vers l'expérience, et souhaitent que des performances passées soient garantes de l'avenir.
L'Avalanche du Colorado a embauché Jonathan Bernier pour une saison à un salaire de 2,75 millions $, en sachant très bien qu'il n'allait pas bénéficier du même soutien en défensive que celui dont il a profité pour afficher un pourcentage d'arrêts de ,915 avec les Ducks la saison dernière, mais en sachant également qu'il possède de l'expérience derrière une équipe au style plus ouvert, lui qui a défendu le filet des Maple Leafs de Toronto pendant trois saisons, présentant notamment un pourcentage d'arrêts de ,923 en 2013-14.
Les Penguins de Pittsburgh se sont tournés vers Antti Niemi, dont le contrat a été racheté par les Stars de Dallas, en lui accordant un contrat d'un an d'une valeur de 700 000 $, en espérant qu'il puisse rebondir après avoir maintenu un pourcentage d'arrêts de ,892 la saison dernière derrière la défensive chancelante des Stars, et qu'il puisse ressembler davantage au gardien qui a affiché un pourcentage d'arrêts de ,917 au cours de ses cinq campagnes avec les Sharks de San Jose.
Similairement, les Rangers espèrent que Pavelec sera meilleur que lorsqu'il évoluait derrière un système où les erreurs étaient nombreuses, eux qui lui ont consenti un contrat d'un an d'une valeur de 1,3 million $. Pavelec pourrait représenter le plus grand pari, mais aussi, après Nilsson, présenter le plus grand potentiel parmi les auxiliaires embauchés sur le marché des joueurs autonomes. Le gardien des Rangers Benoit Allaire possède un bon historique de tirer le maximum de gardiens qui évoluent profondément dans leur demi-cercle, de Henrik Lundqvist lorsqu'il est arrivé de Suède, à Raanta la saison dernière. Les aptitudes brutes de Pavelec ont rarement été mises en doute, contrairement à sa volonté de travailler pour ajuster son jeu, ce qui fera de cette situation une expérience fascinante.
Comme c'est toutefois le cas pour cette partie de chaise musicale endiablée, il pourrait falloir un certain temps pour savoir si Pavelec est abouti dans le bon siège.