Pas besoin d'aller bien loin pour trouver d'autres exemples du genre. Pas plus tard que la semaine dernière, Phillip Danault a reconnu que Claude Julien savait quand et comment le « piquer », et que ça l'aidait à élever son jeu d'un cran.
Il n'y a pas 100 000 façons de jouer au hockey, mais l'entraîneur doit ajuster ses façons de faire en fonction des forces de son équipe.
Une équipe a besoin de ses joueurs de talent, c'est évident. Mais les formations qui vont gagner sont celles dont les joueurs de talent décident qu'ils jouent en équipe. Si un gars comme Sidney Crosby le fait naturellement depuis toujours - et c'est l'une des raisons pour lesquelles il est l'un des plus grands joueurs de tous les temps - il y en a d'autres qui ont besoin d'un petit coup de pied au derrière pour bien le comprendre.
Un gars comme Alex Ovechkin, qui est probablement le meilleur marqueur de sa génération, a finalement gagné quand il a décidé de jouer en équipe et c'est tout à son honneur. C'est toutefois un concept qui lui a été apporté par ses entraîneurs. Bruce Boudreau a amorcé le travail, et Barry Trotz a mis la touche finale.
Que du positif
Personnellement, je n'ai eu que de très bonnes relations avec mes entraîneurs dans la LNH, et j'en ai pourtant eu plusieurs qui traînaient une réputation de coachs « durs », notamment Bob Hartley et Michel Therrien.
Si je me suis aussi bien entendu avec tous mes entraîneurs, c'est probablement en raison de mon style de jeu et de mon éthique de travail. Je ne connais qu'une façon de jouer, et c'est la pédale au plancher. Mon intensité était le genre de choses qu'ils recherchaient.
Il faut dire que je n'ai eu que d'excellents entraîneurs dans la LNH. Mon tout premier a été Jacques Lemaire, ce qui est difficile à battre. Jacques était un maître pour évaluer quel était l'état d'esprit de ses troupes. Il est probablement le seul entraîneur que je connaisse qui se servait de ce qu'il voyait pendant la période d'échauffement pour former ses trios et décider comment il allait distribuer le temps de glace au cours du match.
Après mon court passage à New York avec les Rangers sous les ordres de Tom Renney, je me suis retrouvé avec les Thrashers d'Atlanta où j'ai joué pour Hartley. J'ai tellement de respect pour tout ce qu'il a accompli dans toutes les ligues où il est passé et pour sa capacité à préparer et à motiver une équipe.
À mon arrivée à Pittsburgh, Therrien était l'entraîneur. Michel est probablement le meilleur entraîneur que j'ai eu quand venait le temps de gérer un match. Il avait le don de modifier ses trios de la bonne manière en pleine partie, et ça apportait souvent des résultats.
Bizarrement, le seul entraîneur avec qui j'aurais dû avoir des accrochages a été Dan Bylsma, mais nous sommes devenus tellement proches après ma première saison que ce n'est pas ce qui s'est produit. À son arrivée à la barre de l'équipe, je suis passé du trio de Sid au quatrième trio, avant d'être relégué aux estrades en pleine finale de l'Association de l'Est.
La saison suivante, je jouais sur le premier trio et j'ai connu mes meilleurs moments en carrière sous ses ordres. Il avait confiance en moi, et je jouais jusqu'à 20 minutes par match sur le premier trio.
La leçon à tirer de ça, c'est qu'il ne faut pas être rancunier dans notre domaine, sinon c'est uniquement toi que ça affecte.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*