Bettman-Fehr

CHICAGO - La LNH et l'Association des joueurs de la LNH (AJLNH) poursuivront leurs discussions sur la convention collective liant les deux parties, vendredi à New York.

L'AJLNH a jusqu'au 15 septembre afin de se prévaloir de l'option qui lui permettrait de rouvrir la convention, ce qui signifierait son expiration le 15 septembre 2020 si les deux parties ne sont pas en mesure de signer une nouvelle entente d'ici là. La Ligue a décidé de ne pas se prévaloir de cette option avant la date limite qui était le 1er septembre. La convention collective prendra fin le 15 septembre 2022.
« De toute évidence, il y a des choses qui accrochent dans la convention collective actuelle, mais quand on compare cela à la stabilité et à l'absence de conflit de travail, nous avons décidé d'aller de l'avant sans qu'il n'y ait possibilité de distraction. Le syndicat doit prendre une décision similaire », a mentionné le Commissaire de la LNH Gary Bettman, en ajoutant qu'il parlait au nom de la LNH uniquement.
« Au travers de toutes nos négociations au fil des années, je dirais que c'est une exagération de dire qu'il y a de la rancune. Le ton a toujours été professionnel et cordial. Les problèmes peuvent survenir lorsqu'il y a un enjeu majeur où l'on ne s'entend pas. Et même sur certains sujets où nous en venons à nous dire qu'il pourrait être approprié d'apporter des modifications, nous avons décidé que ce n'était pas le bon moment, mais si nous pouvons nous entendre sur ces dossiers, et que ça pouvait permettre de prolonger la convention collective, ce serait une bonne chose. »
La LNH est dans une situation différente qu'en juillet 2005 ou en janvier 2013, lorsque les deux dernières conventions collectives ont été signées.
« Nous avions besoin de changements en profondeur lors des deux dernières (négociations), a expliqué le Commissaire Bettman. Nous avons été finalement en mesure de modifier les choses qui étaient nécessaires, et c'est ce qui a permis de rendre la Ligue plus forte. Le jeu est plus compétitif, plus intéressant, avec des joueurs plus talentueux. Le côté affaire du sport, la solidité de nos concessions… Les joueurs n'ont jamais eu autant de revenus.
« Pour obtenir ces changements qui étaient importants à nos yeux, nous avons dû traverser des moments difficiles pour éventuellement nous rendre au point où nous en sommes. Et si tu n'as plus à négocier de ces dossiers, on espère que le bon sens va prévaloir et qu'on pourra continuer à aller de l'avant grâce aux progrès que nous avons accomplis. »
La LNH et l'AJLNH se sont rencontrés à plusieurs occasions durant la saison morte afin de discuter d'une possible prolongation de la convention collective, et d'autres réunions sont prévues. Les deux parties ont indiqué que les discussions ont été productives et cordiales.
Même si l'AJLNH utilise son option afin de rouvrir l'entente d'ici au 15 septembre, les deux parties auraient une année devant eux avant l'expiration de la convention collective pour trouver un terrain d'entente, que ce soit pour une nouvelle convention collective ou encore de repousser la date d'expiration de la présente entente.
Un des éléments de discussion pour l'AJLNH est le dépôt fiduciaire, ce mécanisme qui assure le partage 50-50 des revenus liés au hockey entre les propriétaires et les joueurs selon la convention collective. Un pourcentage des salaires des joueurs est mis en dépôt fiduciaire jusqu'au moment où les revenus totaux sont connus. Si les propriétaires payent plus de 50 pour cent de leurs revenus liés au hockey en salaires, ils seront remboursés. S'ils payent moins, ce sont les joueurs qui seront remboursés.
« Le dépôt fiduciaire est très souvent mal compris, et ça fait partie des pourparlers que nous avons, a dit le Commissaire Bettman. Lorsque ce système a été créé, le plafond salarial de la LNH avait été établi à une hauteur où on s'attendait à ce que les contrats des joueurs nécessitent plus de 50 pour cent (des revenus). Nous aurions pu mettre en place un mécanisme qui aurait assuré que nous ne payons jamais plus de 50 pour cent, mais ça signifie qu'on aurait signé un chèque à la fin de la saison, et c'est notre obligation en ce moment. Si nos revenus connaissent une importante croissance, et les salaires des joueurs ne permettent pas d'atteindre ce 50 pour cent, on signe un chèque, et nous sommes en accord avec cela. Nous l'avons fait au moins deux fois. »
Le montant de ce dépôt fiduciaire dépend de plusieurs facteurs, dont le plafond salarial, le montant total des bonis de signature et le nombre de contrats où la majorité de la rémunération se fait lors des premières années de l'entente. Le moment du remboursement aux joueurs dépend des opérations comptables.
« Nous avons accepté de payer 50 pour cent, pas plus, pas moins. La seule question est : ''quelle est le mécanisme qui va te permettre d'y arriver?'' Et c'est là où je pense qu'il y a beaucoup de confusion en ce moment », a expliqué le Commissaire Bettman.
« Au final, l'Association des joueurs, avec les joueurs, doit trouver une approche à ce problème, et on doit savoir avec quelles options nous sommes confortables.
« C'est un problème qui va se régler ensemble. Nous sommes en partenariat, et comme dans toute relation, c'est important de reconnaître l'importance de l'autre et de le respecter, même si tu n'es pas d'accord sur tout. Si tu comprends ce qui est important des deux côtés, tu peux trouver un moyen de résoudre le problème. »
Le Commissaire Bettman a indiqué que les deux parties n'ont pas discuté d'une possible extension de la date limite de l'AJLNH.
Questionné à savoir si les négociations seraient affectées si l'AJLNH décidait de se prévaloir de son option de renégocier la convention collective, le Commissaire a dit : « s'ils le font, on devra aborder la question d'un angle un peu différent qu'en ce moment. Je ne vais pas faire de menaces. Je ne vais rien suggérer. On verra ce qu'on fera si ça se produit. Ce sera leur décision, et je ne veux rien dire qui pourrait avoir un impact sur cette décision d'un côté ou l'autre. »