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MONTRÉAL - Le dicton le dit : ne réveillez pas l'ours qui dort. On ne sait pas trop ce que les joueurs des Canadiens ont fait pour réveiller Brayden Schenn, mardi, mais ce dernier a décidément retrouvé ses instincts offensifs.
Après avoir été blanchi lors des cinq matchs précédents son passage à Montréal, l'attaquant de 26 ans a pris soin de revenir en force en enregistrant le troisième tour du chapeau de sa carrière dans un gain de 4-3 des Blues au Centre Bell.

Il a complété l'exploit lorsque son tir a dévié sur le patin de David Schlemko puis derrière Carey Price avec un peu moins de huit minutes à faire au match.
« J'ai juste vu la rondelle traverser la ligue rouge, a dit Schenn. Je croyais que c'était peut-être (Jaden) Schwartz qui avait fait dévier le disque, mais il m'a dit que c'était leur défenseur. Je vais assurément prendre les buts chanceux. »
Pourtant, rien ne laissait croire à cette explosion offensive. En fait, à bien y penser, Schenn était peut-être dû. On parle quand même d'un joueur qui avait récolté un effarant total de sept buts et 12 mentions d'aide au cours des neuf premiers matchs du mois de novembre.
Mais il peinait récemment à trouver ses repères et à jouer de la manière qui lui avait permis de connaître autant de succès en début de mois. Au cours de sa disette de cinq rencontres, il avait même été écarté de la colonne des tirs au but à deux reprises.
« Ce ne sera pas toujours parfait, il va y avoir des moments où il va falloir batailler et gagner tous les petits duels, a-t-il expliqué. C'est parfois difficile, mais il faut trouver le moyen de passer à travers. En tant qu'équipe, en tant que trio et en tant qu'individu, je crois que nous avons retrouvé notre identité lors du dernier match en faisant ce que nous faisons de mieux. »
Et ce qu'ils font de mieux, les Blues, c'est décidément l'échec avant. Ils ont dominé de larges pans de ce duel en embouteillant les Canadiens dans leur propre territoire. Cette domination a particulièrement sauté aux yeux au deuxième engagement alors que la glace semblait littéralement pencher d'un côté.
Le Tricolore n'a même pas été en mesure de s'approcher du but des Blues pendant une séquence de 3:27 au cours de laquelle le gardien réserviste Carter Hutton a dû venir en relève à Jake Allen en raison d'un bris d'équipement.
Schenn a évidemment joué un grand rôle dans cette petite clinique de hockey en distribuant cinq mises en échec, le plus haut total chez les Blues.
« Des disettes, ça arrive en cours d'année, a dit l'entraîneur Mike Yeo au sujet de son protégé. Il a fait du très bon travail pour reconnaître ce qui l'aide à trouver ses repères; il amène un élément physique. Ça ne veut pas dire qu'il se cherche des clients et qu'il déclenche des mêlées après le sifflet.
« Quand il s'engage physiquement en zone défensive, qu'il entre en zone adverse avec rapidité et qu'il se sert de son corps pour séparer l'adversaire de la rondelle, c'est un important facteur. »
Changement d'air bénéfique
Lorsqu'on voit Schenn connaître autant de succès avec les Blues - il est le deuxième pointeur de l'équipe derrière Jaden Schwartz - on en vient presque à oublier qu'il n'est avec l'équipe que depuis le début de la saison.
Acquis des Flyers de Philadelphie en retour de Jori Lehtera, d'un choix de premier tour lors du dernier repêchage, et d'un choix conditionnel de premier tour en 2018, le robuste patineur de 6 pieds 1 pouce et 200 livres est en voie de connaître la campagne la plus productive de sa jeune carrière.
Avec une récolte de 13 buts et 20 mentions d'aide en 28 matchs, il est aussi en train de faire mentir ses anciens patrons. Lehtera n'a que deux aides en 17 rencontres et les Flyers (9-11-7) croupissent au dernier rang de la section Métropolitaine
« Je ne me préoccupe même pas de ça, a simplement indiqué Schenn. Quand tu es échangé, tu passes à autre chose. Je ne regarde même pas si c'était un bon ou un mauvais échange, je me soucie seulement de ce que je dois faire pour connaître du succès. Tout cela n'est que du bruit. »