Le hockey sur la Strip: «Les gens se sont approprié les Golden Knights»
William Carrier nous parle de sa nouvelle vie comme membre de l'équipe d'expansion de Las Vegas
par William Carrier / Collaboration spéciale LNH.com
Tout au long de la saison, les joueurs francophones des Golden Knights de Vegas vont partager avec nous leur expérience avec la toute dernière équipe d'expansion de la LNH, et la toute première équipe professionnelle à évoluer à Las Vegas. Ils vont nous parler de ce qui se passe sur la glace, mais également de leur quotidien à l'extérieur de la patinoire dans leur nouvel environnement.
C'est l'attaquant William Carrier qui a l'honneur d'ouvrir le bal, et il nous parle entre autres du lien entre l'équipe et les partisans, qui est déjà très fort.
Je n'avais jamais été à Las Vegas avant d'être réclamé par les Golden Knights en juin. À 22 ans, il faut dire que j'ai atteint l'âge légal du Nevada depuis peu de temps. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre en débarquant là-bas. Je connaissais évidemment la ville de réputation, la « Strip », et les casinos. Ce qui m'a frappé en arrivant pour le début du camp d'entraînement, le 6 septembre, c'est que Las Vegas c'est plus que ça. Il y a une belle ville alentour. L'autre chose qui est remarquable pour un Québécois comme moi, c'est la chaleur. C'est vraiment très chaud. Inutile de vous préciser que j'ai quitté le domicile familial de Pierrefonds sans mon manteau et mes bottes d'hiver! Je me rends plutôt à l'aréna en « gougounes » et c'est bon pour le moral.
Je me suis installé dans un complexe d'appartements qui est proche de l'aréna de pratique, à une trentaine de minutes à l'ouest du centre-ville. Nous sommes plusieurs joueurs : David Perron, Jason Garisson, William Karlsson. D'autres gars qui ont des familles comme Marc-André Fleury se sont établis dans un autre quartier où il y a des écoles. Là où nous sommes, c'est un endroit paisible. C'est la vie de l'Ouest américain. C'est comme vivre en Californie. Les membres de ma famille vont venir me visiter la semaine prochaine. J'ai beaucoup plus de demandes d'amis et de ma famille à gérer que quand je jouais pour les Sabres de Buffalo, la saison dernière. Je me demande bien pourquoi...
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J'ai pu constater à mon arrivée qu'il y a un « buzz » en ville pour les Golden Knights. Le T-Mobile Arena était plein pour notre premier match hors-concours, que j'ai eu la chance de jouer. Il a été rempli pour tous les matchs suivants.
L'engouement des gens ne cesse d'augmenter et l'excellent début de saison que nous connaissons y contribue largement. Les amateurs sont très partisans. Ils affichent leurs couleurs en portant un chandail de l'équipe ou en accrochant des petits drapeaux à leur automobile. J'ai rarement vu autant de logos d'une équipe au pied carré.
Personnellement, je me fais davantage reconnaître dans la rue que c'était le cas à Buffalo. L'autre jour, j'ai été me faire couper les cheveux et la coiffeuse m'a dit qu'elle avait regardé notre match de la veille.
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Notre première activité de groupe dans la communauté s'est déroulée en marge du tragique attentat qui a fait 58 victimes, le 1er octobre. Nous avons fait la visite de postes de police et d'hôpitaux. Disons que le contexte aurait pu être plus heureux, mais tant mieux si nous avons pu apporter un peu de réconfort à la population. Nous sommes la seule équipe de sport professionnel en ville, et les gens se sont vite approprié les Golden Knights.
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Nous sommes plusieurs Québécois dans l'équipe, avec les Fleury, Perron, Jonathan Marchessault et Maxime Lagacé, en plus du Français Pierre-Édouard Bellemare. Il y a beaucoup de Québécois qui viennent assister à nos matchs. J'ai été surpris d'entendre autant parler français le soir de notre match d'ouverture au T-Mobile Arena. Il y avait des gens de l'Abitibi et de la Beauce. Nous avons pu leur parler brièvement en marchant sur le tapis d'or -- « Golden Carpet » -- quelques heures avant la rencontre. Un gars de la Beauce nous a dit qu'il avait fait le trajet jusqu'à Las Vegas en auto. Ç'a dû lui prendre comme une semaine pour venir. Il a raconté qu'il avait encerclé la date dès la sortie du calendrier de la LNH. Il voulait faire partie de ce premier match historique. Il n'a pas dû le regretter parce que nous l'avons gagné.
Nous savourons nos succès actuels, mais nous savons que ce n'est que le début de quelque chose. L'équipe s'est rapidement soudée. La chimie de groupe a été facile à établir. Personne ne se connaissait ou presque en arrivant au camp. Petit à petit, chacun a créé sa propre routine. La période d'adaptation s'est très bien déroulée. Les partisans sont embarqués à fond. Ça ne peut aller qu'en s'améliorant.
*Propos recueillis par Robert Laflamme