Ce serait donc le 10e club et le 11e entraineur à sa 9e saison jouée avec un club de la LNH, un chiffre qui ne cesse de m'impressionner. Mais toute la carrière professionnelle de Parenteau est à cette image : les données suggèrent un joueur que n'importe quelle équipe aimerait avoir dans ses rangs, et une fois sa place taillée dans le grand circuit, il y a en effet toujours joué, mais au prix d'un nomadisme qui détonne.
Parenteau s'est développé sur le tard, pourrait-on dire, puisqu'il n'a accédé à la LNH qu'à l'âge de 26 ans. Il a bien obtenu un essai de cinq matchs avec les Blackhawks de Chicago en 2006-07, mais même si l'équipe était abominable, il n'a pas réussi à s'accrocher. Pourtant, il a amassé 79 points en 68 matchs dans la Ligue Américaine lors de cette saison, dont 51 en 40 pour le club-école de Chicago!
Son passage dans l'organisation des Blackhawks a d'ailleurs été le moment où son cheminement a pris une drôle de tangente. Lors de ses trois premières saisons dans la LAH, Parenteau a obtenu 120 points en 198 matchs, un total intéressant, mais modeste par rapport aux meneurs de la ligue, qui récoltent 80 points par saison et plus. Lors des quatre saisons suivantes, il a pris son envol : 283 points en 252 matchs, terminant respectivement neuvième, quatrième et neuvième meilleur marqueur de la ligue, trois fois le meilleur marqueur de son équipe jusqu'à ce qu'on lui donne enfin sa chance en 2009-10 avec les Rangers de New York (8 points en 22 matchs). L'année suivante, à 27 ans bien sonnés (un âge ou la plupart des joueurs ont déjà connu leurs meilleures années offensives), il a enfin obtenu sa chance avec les Islanders et a connu deux superbes campagnes aux côtés de John Tavares, avec qui il a partagé 67 pour cent de son temps de jeu à forces égales lors de ses deux saisons sur Long Island.
Il a ensuite signé un lucratif contrat de quatre ans avec l'Avalanche du Colorado ou, après une très bonne première campagne alors jumelé à Matt Duchene, il a obtenu 43 points en 48 matchs. La saison suivante, les blessures ont frappé, il a semblé se brouiller avec Patrick Roy et sa production a diminué. Ensuite, son passage à Montréal a été catastrophique et on a racheté son contrat à la fin de la saison.
Obtenu pour une bouchée de pain à Toronto, Parenteau a rebondi avec 41 points, dont 20 buts, en 77 matchs. Au New Jersey l'an dernier, il a produit à un rythme légèrement inférieur (27 points en 59 matchs, 0,45 point par match contre 0,54 à Toronto) et a été incapable de produire une fois arrivé à Nashville.
Un tel parcours impose de ne pas considérer sa carrière comme étant finie tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas confirmé sa retraite. Mais il y a une chose qui frappe chez ce joueur qui a plus souvent qu'à son tour eu le chic de convaincre ses entraineurs de l'associer à de jeunes attaquants talentueux. Cette chose explique un fait somme toute anecdotique, soit que Parenteau est un de ces joueurs que la communauté des analystes statistiques n'en finit plus de vanter, au grand dam de bien des analystes traditionalistes qui, eux, ont bien de la difficulté à passer outre un parcours quelque peu cahoteux.
Dans chacune des villes où on l'a vu trainer ses patins,
son équipe a mieux fait en sa présence que sans lui
, signe habituel d'un joueur qui sait contribuer positivement au jeu de possession de rondelle de son équipe.