Lauzon Roy badge Chaumont

MONTRÉAL – « Nous n’aurons pas eu le temps de jouer un match ensemble à Vegas, mais nous pourrons raconter cette histoire un jour à nos enfants! »

Jérémy Lauzon a illustré à la perfection les retrouvailles express entre lui et Nicolas Roy, les deux seuls joueurs originaires de l’Abitibi au sein de la LNH, avec les Golden Knights de Vegas.

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Le 30 juin, les Predators de Nashville ont échangé Lauzon aux Golden Knights en compagnie du centre Colton Sissons et d’un choix de troisième tour au repêchage de 2027 contre le défenseur Nicolas Hague.

Le 1er juillet en matinée, les Maple Leafs ont offert une lucrative prolongation de contrat de huit ans et 96 millions $ à Mitch Marner avant de l’envoyer aux Golden Knights contre Roy.

Le destin a donc fait en sorte que les deux grands amis ont appartenu à la même organisation pour quelques heures seulement.

« J’avais vu les rumeurs pour Nico sur les réseaux sociaux. Je savais qu’il avait une chance de partir », a raconté Lauzon en entrevue mercredi matin à LNH.com. « J’ai compris que c’était une réalité dès ma première conversation avec le DG à Vegas, Kelly McCrimmon. Les deux seuls gars de l'Abitibi dans la LNH ont passé proches de jouer ensemble avec les Golden Knights. Mais nous avons été échangés tour à tour en un peu plus de 24 heures. Il y avait très peu de chances que ça arrive. Je trouve ça quand même unique.

« McCrimmon m’avait informé que les rumeurs étaient fondées. J’aurais vraiment aimé jouer avec Nicolas. Il est l’un de mes meilleurs amis. Les gens de la région auraient tripé à nous voir jouer ensemble. Je suis heureux pour Nico. Il aura l’occasion de jouer un plus grand rôle avec les Maple Leafs. »

Avant de s’entretenir avec son nouveau DG chez les Golden Knights, Lauzon avait reçu un appel en pleine nuit de son ancien patron avec les Predators. Il a appris son départ de Nashville vers Vegas dans la nuit de dimanche à lundi.

« Barry Trotz m’a téléphoné à 1h dans la nuit, a-t-il précisé. Je dormais depuis déjà un bon deux heures. J’étais un peu mélangé quand j’ai répondu à son appel. J’avais besoin de replacer mes idées. »

S’il avait besoin de refaire de l’ordre dans sa tête, c’est aussi en raison des informations qu’il avait reçues lors des derniers jours.

« J’ai été surpris un peu par cette transaction, a dit Lauzon. Je savais que ça pouvait représenter une possibilité. La même journée que la transaction, j’avais eu une conversation avec mon agent (Pat Brisson). Il m’avait prévenu que plusieurs équipes s’informaient au sujet de ma disponibilité chez les Predators. On avait compris que les Preds ne voulaient pas m’échanger sauf s’ils recevaient une offre vraiment intéressante sur la table. Nous avions même discuté pour une possible prolongation de contrat à Nashville. Dans ce sens, j’étais surpris de recevoir un appel pour m’informer aussi rapidement d’une transaction. »

À 28 ans, Lauzon a maintenant l’expérience des changements d’adresse. Il jouera pour une quatrième équipe différente dans la LNH. Le choix de deuxième tour des Bruins en 2015 a fait ses premiers pas à Boston avant d’être réclamé au repêchage d’expansion de 2021 par le Kraken de Seattle. Puis, au mois de mars 2022, le Kraken l'a échangé aux Predators.

C’est à Nashville qu’il a réellement lancé sa carrière. Pour cette raison, le robuste défenseur a encaissé difficilement la nouvelle de cet autre échange.

« C’était quand même un peu un choc pour moi, a-t-il reconnu. Je jouais à Nashville depuis trois ans et demi. J’y habitais avec ma conjointe depuis un bon moment. J’aurais aimé y rester pour le reste de ma carrière dans la LNH. J’étais super heureux à Nashville. C’est là que je me suis fait un nom dans la LNH. Je suis déçu de partir. Mais quand je regarde notre formation à Vegas, je dirais que c’est difficile de ne pas être excité. Je jouerai aussi pour l’un de mes anciens entraîneurs avec les Bruins en Bruce Cassidy. Je sais donc à quoi m’attendre et j’ai déjà une bonne relation avec lui. Je ne repars pas à zéro.

« Après quelques jours, je réalise que j’aurai la chance d’ouvrir un autre chapitre intéressant. Je jouerai pour une équipe très compétitive, les Golden Knights auront encore de grandes ambitions. Je ne connais pas beaucoup de gars à Vegas. Mais Nic m’a décrit le noyau fort des Knights. Il a gagné la Coupe en 2023 avec plusieurs joueurs qui sont encore à Vegas. »

Un retour à 100%

À Vegas, Lauzon désirera maintenant repartir sur de nouvelles bases après une saison 2024-25 décevante. Le gâteau n’a jamais levé l’an dernier avec les Predators.

« C’était une saison difficile à tous les niveaux, a-t-il mentionné. Il y a plusieurs éléments pour expliquer ça. Il y avait de grandes attentes pour notre équipe. Nous n’avons jamais livré la marchandise. Nous avons connu un mauvais début de saison. J’ai ensuite vécu le départ de l’un de mes meilleurs amis et de mon partenaire à la ligne bleue en Alexandre Carrier. Je me suis ensuite blessé au début du mois de novembre, mais j’ai enduré la douleur pour environ deux mois. À la fin du mois de décembre, j’ai aggravé ma blessure et ma saison était à l’eau. »

Lauzon n’a joué que 28 rencontres l’an dernier. Il a participé à son dernier match à la veille du jour de l’An. Opéré pour un malaise au bas du corps, le défenseur de 6 pieds 3 pouces et 225 livres se dit maintenant prêt à redémarrer la machine.

« Je suis parfaitement rétabli de ma blessure, a-t-il précisé. Ça fait maintenant cinq mois que je me suis fait opérer pour le bas du corps. Je traînais cette blessure depuis assez longtemps. J’avais ressenti une douleur pour une première fois lors de notre série contre les Canucks de Vancouver en 2024 au premier tour. Durant l’été, j’avais encore une douleur, mais ce n’était pas toujours présent. Au début du mois de novembre, je dirais que ça commençait à devenir insupportable. De mes 28 matchs l’an dernier avec les Preds, j’ai peut-être joué seulement sept matchs où je me sentais à 100%. J’avais besoin d’une opération. »

En parfaite santé, Lauzon a bon espoir de regagner sa propre identité, celle d’un des joueurs les plus physiques de la LNH. Il avait terminé au sommet du circuit en 2023-2024 avec 383 mises en échec.

« J’ai confiance de redevenir à 100% le même joueur, a-t-il dit. Je n’ai aucune crainte. À Vegas, je m’attends à jouer un rôle similaire qu’à Nashville. Je resterai un défenseur robuste qui jouera aussi en infériorité numérique et qui passera près de 18 ou 20 minutes par match sur la glace. »

Sur le plan contractuel, Lauzon jouera la dernière année d’un pacte de quatre ans qui lui rapporte en moyenne 2 millions $.