MONTRÉAL – Il y aurait de bonnes raisons de penser qu’à l’instar de la grande majorité des jeunes hockeyeurs québécois, Nicolas Roy a entretenu une relation ambiguë avec les Maple Leafs de Toronto.
En réalité, la rivalité entre les Canadiens de Montréal et la formation ontarienne n’a jamais empêché le natif d’Amos de se ranger derrière la feuille d’érable. La raison? Mats Sundin. Dix-sept ans après le départ de son idole, c’est maintenant à son tour d’enfiler l’uniforme bleu et blanc.
« C’est assez cocasse parce que j’étais un partisan des Leafs jusqu’à l’âge de 11 ans juste à cause de Mats Sundin, a révélé l’attaquant québécois, acquis des Golden Knights de Vegas en retour de Mitch Marner. Quand il a signé avec les Canucks de Vancouver, je me suis retourné vers les Canadiens.
« Mais on n’est pas obligés de parler de ce changement d’allégeance (rires). »
Après six ans passés à Vegas, et une conquête de la Coupe Stanley dans l’intervalle, Roy retournera à ses anciennes amours. Il a été impliqué, bien malgré lui et à deux semaines de son mariage, dans la plus importante transaction de la saison morte.
Son acquisition a permis aux Maple Leafs de ne pas perdre Marner sans rien obtenir en retour. Au lieu de quitter sur le marché des joueurs autonomes, ce dernier s’est entendu sur les termes d’un contrat de huit ans et 96 millions $ avec la formation torontoise avant d’être échangé aux Golden Knights.
Roy portera donc toujours l’étiquette du joueur obtenu en retour de Marner. L’ancien des Saguenéens de Chicoutimi ne sera jamais aussi productif que l’attaquant vedette, mais il ne s’en fait pas avec ça.
« Je sais ce que Mitch signifie pour cette organisation, il a été une grande partie de cette équipe pendant plusieurs années, a reconnu le patineur de 28 ans en visioconférence. Il est tout un joueur. C’est sûr que ça ajoute un peu de pression, mais il n’y a qu’une chose que je peux contrôler et c’est de me préparer pour la prochaine saison. »
Les attentes à son égard seront probablement réalistes à Toronto. Dans un rôle plus défensif, Roy vient de récolter 15 buts et 31 points en 71 matchs – loin de la récolte de 102 points de Marner. Mais il apportera un gros bagage d’expérience en séries éliminatoires.
Roy a disputé 79 matchs de séries à Vegas, atteignant notamment la finale d’association à deux reprises en plus de remporter la Coupe Stanley, en 2023.
« Chaque fois que tu gagnes avec une équipe, tu en apprends au sujet de ce que ça prend pour aller jusqu’au bout, a-t-il précisé. Il y aura toujours des hauts et des bas ainsi que des moments tendus. J’aime vraiment ça. J’aime jouer dans ces grands moments. C’est la raison pour laquelle on joue. »
C’est peut-être de ça qu’ont besoin les Maple Leafs. Ils n’ont gagné que deux séries en neuf ans, et ont perdu sept matchs ultimes consécutifs avec le noyau qui vient d’imploser avec le départ de Marner. Roy ne changera pas toute la dynamique à lui seul, mais sa présence ne nuira sans doute pas.
« Je veux faire partie d’une équipe gagnante, a-t-il conclu. J’ai vu ce qu’ils ont fait dans les dernières séries : ils auront été le plus gros défi des Panthers. Je pense que ce groupe est prêt à gagner, et c’est la raison pour laquelle je suis heureux d’en faire partie. »