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MINNEAPOLIS, Minnesota – Le Canada a exorcisé ses vieux démons d’entrée de jeu au Championnat mondial junior, vendredi, en signant une victoire de 7-5 face à la Tchéquie dans un match pour le moins tendu.

La formation unifoliée a explosé avec trois buts en 5:23 en troisième période pour surmonter le premier obstacle qui se dressait devant elle, et surtout, prendre sa revanche contre une nation qui lui avait montré la porte de sortie en quarts de finale lors des deux dernières années.

Zayne Parekh, avec son deuxième but du match, Tij Iginla et Ethan MacKenzie ont dénoué l’impasse de 3-3 qui persistait après deux périodes.

« C’est un poids en moins de sur mes épaules, a dit Parekh, élu joueur du match. J’ai dû surmonter une blessure avant le tournoi et ç’a été exigeant. Ce match rebâtit ma confiance et me montre que j’ai encore la touche. J’ai décoché quelques tirs dans la circulation lourde et j’ai été chanceux. »

Moins de deux minutes après le deuxième but du défenseur canadien, Tomas Poletin a permis aux Tchèques de s’accrocher en inscrivant lui aussi son deuxième du match pour faire 4-4. Tomas Galvas a réduit l’écart à un but avec moins de cinq minutes à faire, mais le Canada a tenu bon – de peine et de misère.

Le capitaine Porter Martone a permis à tout le monde de souffler un brin en complétant la marque dans un filet désert avec une minute à écouler. Avec cette victoire, le Canada se place en bonne posture pour éventuellement décrocher la tête du groupe B.

En termes de défi, les Tchèques en ont posé un énorme aux Canadiens. Ce n’est pas un hasard s’ils sont maintenant reconnus comme leurs bourreaux. La bonne nouvelle, c’est que les deux équipes ne se retrouveront pas avant au moins les demi-finales.

« Ça n’a pas été facile de devoir attendre un an après l’élimination afin d’avoir notre revanche, a dit Gavin McKenna, qui a récolté deux aides. Cette victoire est savoureuse. Je suis sûr que le pays est fier de nous. »

Elle n’a toutefois pas été acquise facilement.

Les Tchèques sont gros, ils sont forts, rapides et parfois vicieux. Ils ont aussi le talent pour répliquer coup pour coup à l’offensive canadienne. Ils sont en mesure de jouer de la façon préconisée par le Canada – ils alignent 16 joueurs qui évoluent dans la Ligue canadienne (LCH). Et ça lui cause beaucoup d’ennuis.

Pendant la majeure partie de ce match, la Tchéquie a été l’agresseur même si le Canada a pris deux fois les devants en première période grâce aux buts de Brady Martin et de Michael Hage – auteur de trois points. Le jeu défensif poreux en territoire canadien a tout simplement offert aux Tchèques trop de chances de qualité.

Poletin et Vojtech Cihar ont ramené les leurs dans le coup, et Petr Sikora a procuré aux Tchèques leur seule avance de la rencontre en milieu de deuxième. Une avance qui a duré moins de cinq minutes, jusqu’au premier but de Parekh au moment où le Canada semblait perdre de son aplomb.

« Nous avons marqué suffisamment de buts, a lancé Martin, une pointe de pizza à la main. Il faut toutefois trouver le moyen de garder la rondelle hors de notre filet. Ç’a été notre plus gros problème. On ne peut pas donner cinq buts par match. Ce n’est pas ainsi qu’on va gagner le tournoi. »

Du bon et du mauvais

Point positif, la troupe de Dale Hunter sait générer des chances en attaque, elle est efficace en échec avant et elle démontre du caractère contrairement aux dernières années. Il y a certes encore beaucoup de fioritures dans son jeu, mais on peut parier que le pilote y remédiera.

« On doit trouver le moyen d’envoyer plus de rondelles au filet, a plaidé McKenna. On a marqué sept buts, mais si on avait créé plus de circulation et décoché plus de tirs, on en aurait marqué plus. »

L’aspect plus inquiétant réside dans le jeu d’ensemble en défensive. Les assignations manquées et la désorganisation générale du groupe ont été notables sur plusieurs séquences et elles ont souvent mené à plusieurs des buts des Tchèques.

« Ce n’est pas comme ça qu’on avait imaginé les choses, a indiqué Hunter. On doit mieux jouer défensivement. Nous avons créé trop de revirements en zone offensive. Ça s’est retourné contre nous puisqu’ils ont obtenu plusieurs surnombres. »

Carter George, auteur de 28 arrêts, a dû sauver la mise à quelques occasions. Il a cédé cinq fois, mais il n’a pas grand-chose à se reprocher. Il a mérité sa revanche, lui qui était devant le filet en quarts, l’an dernier.

« Il y a plusieurs choses à améliorer dans notre jeu défensif, a-t-il conclu. On va apprendre comment jouer les uns avec les autres et apprendre les tendances des autres gars. Ça viendra avec le temps. »