Kane continue à s'améliorer, même après 400 buts et près de 1000 matchs
L'attaquant de 32 ans des Blackhawks affirme qu'il apprend encore, même s'il a atteint plusieurs plateaux impressionnants

© Jonathan Daniel/Getty Images
L'attaquant de 32 ans met toujours au défi l'un de ses coéquipiers pour voir lequel peut inscrire le plus de buts, il cherche constamment à apprendre quelque chose des autres et à améliorer son jeu.
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Cette quête sans fin d'être le meilleur joueur possible a propulsé Kane parmi l'élite des joueurs actuels de la LNH. Il a inscrit son 400e but dans la LNH, dimanche dans un triomphe de 7-2 contre les Red Wings de Detroit au United Center, devenant le neuvième joueur né aux États-Unis à accomplir cet exploit que 100 joueurs ont réussi dans l'histoire de la LNH.
Kane, l'un des neuf joueurs actifs de la LNH qui comptent au moins 400 buts, s'inspire encore des autres joueurs appartenant à l'élite pour ajouter des cordes à son arc.
Durant la saison morte, Kane participe à des camps organisés par l'entraîneur de perfectionnement des habiletés de renom Darryl Belfry. Sur place, il analyse des joueurs comme l'attaquant des Flyers de Philadelphie Claude Giroux et l'attaquant des Maple Leafs de Toronto Auston Matthews pour intégrer certains éléments à son propre jeu.
Lors des entraînements des Blackhawks, les coéquipiers de Kane sont sous le microscope, même les attaquants recrues Pius Suter et Philipp Kurashev.
« Même en tant que vétéran dans la Ligue, tu peux regarder les plus jeunes et apprendre d'eux aussi, surtout auprès des jeunes joueurs de talent qui sont acharnés et qui sont capables de gagner des batailles pour la rondelle et de créer des choses à partir de ça, a noté Kane. C'est quelque chose que je peux ajouter à mon propre jeu. »
C'est de cette manière que fonctionne Kane, qui en est à sa 14e saison, toutes jouées avec les Blackhawks. Il n'arrête jamais d'essayer de nouvelles choses et il veut constamment perfectionner son talent, même après avoir joué 996 matchs de saison régulière dans la LNH, avoir inscrit 1056 points (400 buts, 656 aides) et avoir gagné la Coupe Stanley trois fois (2010, 2013, 2015).
« Il est l'un des joueurs les plus travaillants dans notre vestiaire et l'un de ceux qui ont accompli le plus de choses également », a indiqué l'attaquant des Blackhawks Alex DeBrincat, qui complète un trio avec Kane et Suter. « C'est spécial de voir à quel point ces deux éléments vont ensemble. »
Kane a récolté 34 points (11 buts, 23 mentions d'aide) en 23 parties cette saison, à égalité au deuxième rang de la LNH avec l'attaquant des Oilers d'Edmonton Leon Draisaitl et derrière Connor McDavid (40), des Oilers.
Il s'agit de son meilleur début de saison depuis 2015-16, quand il avait amassé 35 points (13 buts, 22 mentions d'aide) à ses 23 premières rencontres et qu'il avait remporté le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe, à la fin de la saison.
Est-ce qu'une autre conquête du trophée Hart fait partie de l'avenir de Kane, qui marque non seulement à un rythme digne de l'élite, mais qui a aidé les Blackhawks à passer d'une équipe que tout le monde croyait en reconstruction à une formation qui pourrait participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley? Même avec huit recrues dans la formation, incluant le gardien numéro un Kevin Lankinen, et sans deux joueurs de centre de premier plan en Jonathan Toews et Kirby Dach, les Blackhawks (12-7-4, 28 points) occupent le troisième rang dans la section Centrale Discover.
« Je ne sais pas, j'essaie simplement d'aider l'équipe le plus possible, a-t-il dit. Avec la façon dont je joue, je pense avoir connu de très bonnes saisons par le passé également. J'essaie juste de m'améliorer chaque année. J'ai toujours l'impression qu'il y a des choses que je peux mieux faire pendant un match et durant la saison morte. »
Au cours d'une carrière légendaire remplie d'exploits, Kane est sur le point d'atteindre le plateau des 1000 matchs en carrière dans la LNH. Il deviendra alors le premier joueur de la cuvée du Repêchage 2007 à y parvenir. Kane a été le premier choix au total de cet encan.
« Il est continuellement l'un des meilleurs joueurs de la Ligue, donc ce n'est rien de nouveau », a mentionné l'entraîneur des Blackhawks Jeremy Colliton. « Il a été très bon pour nous. Il trouve une façon de produire. Lorsqu'il n'a pas la rondelle, il continue à montrer l'exemple avec son éthique de travail pour reprendre le contrôle. Il crée énormément de chances de marquer. »
Kris Versteeg, un attaquant ayant effectué deux passages avec les Blackhawks (2007 à 2010 et 2013 à 2015), a raconté avoir été impressionné par Kane, lorsque la recrue s'était rapportée au camp d'entraînement en vue de la saison 2007-08. Peu de choses avaient changé il y a trois saisons quand Versteeg, qui avait alors un contrat d'un an en poche avec Rockford, le club-école de Chicago dans la Ligue américaine de hockey (LAH), a vu Kane au camp d'entraînement.
« Il était 10 ou 15 ans en avance sur son époque, en ce sens où chaque jeune joueur aujourd'hui veut avoir les mains de Patrick Kane, a expliqué Versteeg. Il a complètement révolutionné le hockey pour les nouveaux joueurs, et c'est la raison pour laquelle il est encore si bon. C'est parce qu'il pratiquait le hockey d'aujourd'hui il y a 15 ans. »
Comme recrue, Kane se démarquait par la fluidité de son coup de patin, alors qu'il mettait en pratique un style de patinage plus technique et démontrait tous les bénéfices que ça pouvait apporter. Il avait également une excellente vision du jeu et des mains rapides, établissant un standard pour une nouvelle génération de joueurs qui dominent grâce à leur vitesse et à leurs habiletés. Kane (5 pieds 10 pouces, 177 livres) a démontré qu'un joueur plus petit pouvait exceller dans la LNH, devenant un modèle pour des joueurs comme DeBrincat (5-7, 165) et l'attaquant des Flames de Calgary Johnny Gaudreau (5-9, 165).
Versteeg, qui a gagné la Coupe Stanley avec les Blackhawks en 2013 et 2015 et qui agit maintenant comme commentateur à Sportsnet, se souvient qu'il appelait Kane chaque mois de juin ou juillet pour savoir ce qu'il faisait. Comme toujours, Kane s'en allait sur la glace ou il en sortait.
« J'ai vu ça en 2007-08, je l'ai vu en 2015 et à nouveau quand je suis revenu pour le camp en 2018. Il était toujours le même, a dit Versteeg. Il savait qu'il était une supervedette et qu'il devait répondre à certaines attentes, et il a réussi parce qu'il adore ce qu'il fait. »
La passion de Kane est un cauchemar pour ceux qui doivent le ralentir sur la glace.
L'entraîneur des Panthers de la Floride Joel Quenneville a confié qu'établir un plan pour ralentir Kane est compliqué. Quenneville est bien placé pour le savoir, car il a dirigé Kane avec les Blackhawks de 2008 à 2018.
« J'en ai profité très longtemps », a lancé Quenneville en éclatant de rire. « Je l'ai vu s'améliorer d'année en année, et c'est difficile de devenir meilleur quand tu pars d'un si haut niveau. Mais peu importe ce qu'il fait durant l'entre-saison, il devient un peu plus fort, un peu plus rapide et il perfectionne ses habiletés. »
Bruce Boudreau, l'ancien entraîneur des Capitals de Washington (2007 à 2011), des Ducks d'Anaheim (2011 à 2016) et du Wild du Minnesota (2016 à 2020), est d'accord. Quand il était avec le Wild en 2019, Boudreau avait comparé Kane à une punaise d'eau.
« Tu ne peux pas attraper des punaises d'eau. Elles te piquent et elles se déplacent tellement rapidement de gauche à droite… Il est comme ça lui aussi », a affirmé Boudreau cette semaine. « Tu sais ce qu'il va faire : il s'amène à la ligne bleue et il contourne la défensive. Ses mains sont tellement rapides, c'est difficile de lui enlever la rondelle, et il crée de beaux jeux. Il n'est pas seulement un marqueur de buts, il peut passer aussi bien que n'importe qui. »
Kane a démontré comment ce monstre à deux têtes dans son jeu peut poser problème aux défenseurs adverses, le 19 février dans une défaite de 5-3 contre les Hurricanes de la Caroline. Kane s'amenait à 2-contre-2, et le défenseur de la Caroline Brett Pesce coupait sa ligne de passe. Kane a alors tourné sur lui-même et déjoué le gardien James Reimer du revers du côté du bouclier.
CHI@CAR: Kane y va d'un spinorama pour un superbe but
Il s'agissait d'un but tout en puissance, mais également tout en finesse, la définition même du jeu de Kane durant sa carrière, même à une époque où les joueurs sont plus gros et plus forts.
Regardez les joueurs contre qui Kane se mesure au sommet des pointeurs de la LNH : McDavid (6-1, 193), Draisaitl (6-2, 208) et le centre des Maple Leafs de Toronto Auston Matthews (6-3, 220). L'attaquant de l'Avalanche du Colorado Nathan MacKinnon (6-0, 200) a été le cinquième meilleur pointeur, la saison dernière, avec 93 points (35 buts, 58 mentions d'aide) et il totalise 20 points (cinq buts, 15 passes) en 17 rencontres jusqu'ici. Chacun d'entre eux est plus imposant que Kane.
« Si vous analysez les joueurs vedettes en ce moment, ils sont tous des joueurs plus gros - Matthews, McDavid, MacKinnon - mais Kane demeure le petit joueur qui domine, a ajouté Boudreau. Il est le petit joueur que personne n'est capable de toucher. »
Kane fait partie de l'élite depuis longtemps, et tous s'attendent à ce que ça se poursuive.
« Il pourrait faire partie de l'élite jusqu'à 40 ans et pourrait facilement occuper un rôle en avantage numérique pendant sept ou huit autres années, si c'est ce qu'il veut faire, a fait valoir Versteeg. Quand tu vieillis, ça devient une question de volonté. Ça va dépendre jusqu'où il veut aller, mais il pourrait jouer après l'âge de 40 ans. »
Boudreau n'est pas non plus prêt à mettre une date d'expiration sur la carrière de Kane, soulignant sa polyvalence, comme on l'a vu avec les innombrables compagnons de trio qu'il a eus au fil des années. Il a notamment connu deux campagnes remplies de succès avec l'attaquant Artemi Panarin, qui a signé un contrat avec les Rangers de New York comme joueur autonome le 1er juillet 2019.
« Il a été chanceux d'avoir Panarin pendant deux ans. Il a joué avec Toews et on les a séparés par moments, mais il a également évolué avec des jeunes et fait d'eux de meilleurs joueurs », a dit Boudreau.
« Il est un joueur remarquable. »

















