NEWARK, New Jersey – Jesper Bratt n’oubliera jamais les émotions qu’il a vécues lorsqu’il a vu Nicklas Lidstrom donner l’avance pour de bon à la Suède en grande finale des Jeux de Turin, en 2006.
L’attaquant vedette des Devils du New Jersey avait huit ans à l’époque et regardait le match à la télévision chez lui, à Stockholm. L’impact du but de Lidstrom et son importance pour la nation suédoise a perduré.
« C’est l’un des buts emblématiques dans l’histoire du hockey suédois, affirme Bratt. Henrik Lundqvist avait ensuite effectué un bel arrêt en fin de rencontre. Ce championnat m’a vraiment fait aimer le hockey. Ce sont de beaux souvenirs. »
Sept ans plus tard, Bratt a eu une première occasion de porter l’uniforme de la formation nationale lors d’un match contre la Finlande chez les moins de 16 ans.
« C’est à ce moment que j’ai vécu la rivalité Finlande-Suède pour la première fois, souligne-t-il. C’est la première fois également que je portais les trois couronnes jaunes sur mon torse. Un moment spécial! »
La boucle sera bouclée lorsque Bratt et la Suède affronteront les Finlandais à la Confrontation des 4 nations, le mois prochain, au Centre Bell.
« Les Suédois et les Finlandais sont de grands rivaux au hockey. Les dates de tous les matchs entre les deux pays sont encerclées sur nos calendriers, soutient-il. C’est une rivalité qui transcende le hockey, et qui se fait sentir dans tous les sports. Chaque fois que nous avons l’occasion d’affronter la Finlande, c’est spécial. »
« Ces matchs ressortent un je-ne-sais-quoi de plus en nous. »
Bratt, 26 ans, devrait jouer un rôle de premier plan pour la Suède en février. En 521 matchs dans la LNH jusqu’à maintenant, il totalise 412 points (144 buts, 268 aides). Toute une fiche pour un joueur qui n’a été choisi qu’au sixième tour du repêchage de 2016.
Pourtant, avant le repêchage, Bratt était le 17e patineur européen sur la liste du Bureau central de dépistage. Le jour venu, il a dégringolé.
« Il était un joueur d’énergie qui était capable de créer des occasions de marquer à l’aide de sa vitesse et de surprenantes manœuvres », se remémore Goran Stubb, directeur du dépistage amateur européen à l’époque. « Il avait déjà de bons instincts offensifs, nous l’aimions beaucoup. »
L’automne suivant, Bratt s’est assuré de donner raison aux Devils et à Stubb – et faire regretter les 30 autres équipes du circuit.
« Je m’étais donné la meilleure chance possible de me tailler une place chez les Devils après un été incroyable où j’avais embauché les meilleurs entraîneurs de conditionnement physique suédois, comme Andreas Agren, puis j’ai eu la chance de côtoyer de grandes vedettes de mon pays comme Gabriel Landeskog, Niklas Kronwall, Patric Hornqvist, Jacob Josefson… Un groupe incroyable de joueurs, souligne-t-il. J’ai également pu me mesurer à un jeune prodige comme William Nylander sur la patinoire. J’ai appris à suivre les meilleurs. »
L’idée de voir Nylander et Bratt réunis sur le premier trio de la formation nationale, huit ans plus tard, est emballante pour les amateurs de hockey.
« Dans les dernières années, nous avons davantage joué l’un contre l’autre qu’ensemble, dit Bratt. Il est un joueur incroyable, très dynamique. Il me fait beaucoup penser à [Jack Hughes] en raison de son coup de patin, de son tir, puis de sa capacité à déjouer l’adversaire et à contrôler la rondelle. Ce serait très spécial d’être son partenaire de trio. »
Bratt a inscrit 35 points (13 buts, 22 aides) en 74 matchs à sa saison recrue. À ses trois dernières saisons, il a toujours atteint le plateau des 70 points, devenant partie prenant des plans de match adverses. Lors de la présente campagne, il livre à nouveau la marchandise avec 53 points (15 buts, 38 aides) en 50 rencontres.




















