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OTTAWA -Les choses ne tournent pas rondement pour les Sénateurs d'Ottawa et la machine à rumeurs s'est emballée dernièrement. Mais l'entraîneur Guy Boucher soutient que l'équipe ne se laisse pas décontenancer par les bruits qui courent et qu'elle parvient à rester dans sa bulle.
« Ces sujets refont surface uniquement quand vous les soulevez, a affirmé Boucher aux journalistes, vendredi matin. À l'interne, nous ne parlons de rien de ça. Nous traitons uniquement de hockey, des stratégies à adopter, etc. »

Pas plus tard que cette semaine, Boucher a été impliqué dans des murmures. Au point où le directeur général Pierre Dorion a ressenti la nécessité de sortir publiquement afin de lui accorder un vote de confiance. Auparavant, il y avait eu la situation contractuelle du défenseur vedette Erik Karlsson qui avait retenu l'attention pour les mauvaises raisons.
« Il n'y a pas de problèmes d'attitude à l'interne, pas de problèmes relationnels, a commenté Boucher. Ça paraît gros de l'extérieur, mais ça n'affecte pas notre groupe. Nous nous concentrons sur du hockey. Nous sommes chanceux, rien à l'interne n'indique que ça puisse mal aller. »
Oh maison adorée
Les Sénateurs ont amorcé une sérieuse débandade il y a un mois, au retour des deux matchs qu'ils sont allés jouer en Suède et qu'ils ont pourtant remportés face à l'Avalanche du Colorado. Ils ont enchaîné avec une séquence de 12 défaites en 13 matchs (1-10-2), avant de renouer avec la victoire à leur retour à domicile mardi.
« Il fait bon d'être de retour à la maison, a mentionné Boucher. Nous venons de passer beaucoup de temps à l'étranger. Déjà mardi, j'ai remarqué la différence. Nous étions plus énergiques et enthousiastes. »
Les Sénateurs ont défait les Rangers de New York 3-2 au Centre Canadian Tire et ils souhaitent que l'air froid et vivifiant du Stade du Parc Lansdowne les revigore davantage, samedi, à l'occasion de la Classique 100 de la LNH contre les Canadiens de Montréal (19 h HE; TVAS, CBC, SN, NBCSN).
« Beaucoup de monde aurait souhaité que nous ayons cédé à la panique, mais ça n'a pas été le cas. Personne n'a paniqué, a enchaîné Boucher. Au cours de notre mauvaise séquence, on passe sous silence que nous avons perdu malgré de super bonnes performances. Nous sommes passés très proches d'avoir un paquet de victoires. Il n'y a peut-être que deux matchs sur les 13 que nous n'avons pas appréciés. »
Le niveau d'espérance à l'endroit de l'équipe était élevé en raison des succès qu'elle a connus en séries éliminatoires, le printemps dernier. Les Sénateurs ont été à un but en prolongation d'accéder à la Finale de la Coupe Stanley à la place des Penguins de Pittsburgh.
« Les gens oublient que nous avions accédé aux séries avec deux matchs seulement à jouer en saison régulière. Nous avons lutté pendant toute la saison pour faire les séries. Personne ne nous voyait réussir et c'est la même chose pour cette saison.
« Nous vivons toutefois une saison différente parce que le contexte et les circonstances sont différents. Il nous a fallu repartir à zéro. Il y a eu des blessures, l'arrivée de Matt Duchene (et le départ de Kyle Turris), jumelé à ça le fait qu'Erik Karlsson tente de retrouver la forme après avoir manqué le début de la saison.
« Avant de partir pour la Suède, nous faisions partie des meilleures équipes de la ligue dans plusieurs aspects du jeu. Ç'a tout été chamboulé à notre retour. La situation va rentrer dans l'ordre. Nous avons trouvé de bons ailiers pour Duchene et nous savons mieux comment l'utiliser en supériorité numérique. À longue échéance, je suis convaincu que nous en sortirons gagnants. »
Des joueurs ont admis que la descente aux enfers a été pénible à vivre par moments.
« Ç'a aidé que nous n'ayons pas été ici pour entendre les rumeurs », a fait remarquer le joueur de centre Derick Brassard. « Ce n'est pas une excuse, nous avons été désavantagés par le calendrier. Nous sommes maintenant heureux d'être de retour à la maison. »
Le hockeyeur natif de Drummondville a donné son appui à Boucher en soulignant le leadership dont le personnel d'entraîneurs a fait preuve au plus fort de la tempête.
« Le groupe de leaders de l'équipe et les entraîneurs sont restés positifs, a-t-il avancé. Il n'y a pas de raison de croire que nous ne pouvons pas répéter les succès que nous avons connus la saison dernière. Nous sommes sensiblement le même groupe de joueurs. Nous sommes une bonne équipe. Nous aurions dû remporter plusieurs des 12 matchs que nous avons perdus. Il y a eu les trois matchs en Californie qui ont été désastreux, à l'exception de celui à Los Angeles. Notre confiance a été durement ébranlée. Nous essayons de nous remettre dans le droit chemin. »
Un joueur qui essaie de retrouver sa voie, c'est le grand meneur de jeu Karlsson. Il n'est pas l'ombre de lui-même après avoir récupéré de l'opération à la cheville droite qu'il a subie au début de l'été.
« Nous avons tous été heureux de le ravoir avec nous, mais c'était acquis qu'il aurait besoin de temps avant de retrouver la forme, a expliqué Boucher. Il le savait et je mentirais si je disais que ça n'a pas été difficile pour lui. N'importe quel joueur qui ne peut pas s'entraîner pendant l'été et qui manque tout le camp d'entraînement ne reviendra pas au sommet rapidement. On ne peut pas s'entraîner pendant une semaine sur la glace et revenir au jeu comme ça. Il est le meilleur défenseur au monde, mais il ne porte pas de cape rouge de superhéros. C'est un être humain, il a besoin de temps. Je me disais qu'il ne serait pas à son mieux avant Noël. On respecte l'échéancier. Il paraît mieux à chacun des matchs. Il a été excellent dans le dernier match. Il regagne sa mobilité, son endurance et son synchronisme. Ç'a dû être éprouvant pour lui psychologiquement de constater qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il est habituellement capable de faire. Il a joué de façon plus détendue dans les derniers matchs. Il paraît accepter mieux la situation. »
Le Suédois vedette, qui est sous contrat jusqu'à la fin de la saison 2018-19 au salaire annuel moyen de 6,5 millions $, a dit avoir le sentiment d'être sur la bonne voie.
« Je me sens mieux à chacune des journées. Nous savions que ce serait difficile en début de saison. Si j'avais pris une plus longue pause, j'aurais peut-être vécu un scénario différent. Mais on ne peut jamais rien prédire. En fin de saison, ce sera tout oublié. »