À Pittsburgh, on avait l'impression de se changer dans un vestiaire de hockey mineur. On mettait d'ailleurs à notre disposition deux vestiaires pour caser tout le monde. Les joueurs n'avaient qu'une envie, c'était de jouer le match et de repartir.
J'ai aussi eu la chance d'évoluer dans une ville qui était reconnue pour être intimidante pour les joueurs adverses au cours de mon long passage à Philadelphie. Les cas de « Philly Flu », soit le mal qui touchait certains joueurs adverses un peu plus frileux qui tombaient mystérieusement malades avant d'affronter les Flyers, étaient moins nombreux à mon époque qu'à celle des Broad Street Bullies de Bobby Clarke et Bill Barber, mais ça arrivait encore à l'occasion. Nous avons toujours misé sur une équipe physique avec de gros bonhommes capables de se défendre. Nous n'avions pas peur d'user de robustesse quand les choses ne fonctionnaient pas comme nous le voulions… je pense que ça dérangeait certaines équipes, surtout celles qui n'étaient pas équipées pour rivaliser avec nous dans cette facette du jeu.
Un Centre Bell intimidant… mais accueillant
Si vous demandez à plusieurs joueurs de la LNH, ils vont vous dire qu'il est intimidant de jouer au Centre Bell de Montréal. Ce qui est le plus impressionnant, c'est l'animation avant le match. Le son est intense, les partisans sont rapidement impliqués et font beaucoup de bruit alors que les joueurs attendent dans leur petit vestiaire sous les estrades. C'est une expérience impressionnante, surtout lorsqu'une recrue s'y présente pour la première fois.
Sur la glace, on dirait que les partisans se trouvent directement au-dessus de nous avec la manière dont les estrades du Centre Bell ont été construites, ce qui ajoute un petit quelque chose. À l'époque où je jouais, je trouvais que les estrades étaient un peu plus sombres qu'ailleurs, on ne distinguait pas très bien les spectateurs.
N'empêche, j'ai toujours adoré jouer à cet endroit. Comme Québécois, de jouer dans sa province, souvent devant famille et amis, ç'a toujours été spécial.
Vive le Madison Square Garden!
À l'autre bout du spectre, s'il y a un aréna où j'ai toujours été à l'aise, c'était le Madison Square Garden de New York. Je crois que c'était en raison de l'expérience en entier… jouer à New York, l'histoire liée à cet amphithéâtre, tous les spectacles qui y ont été présentés.
Nous avions toujours une grande rivalité avec les Rangers, et plusieurs partisans de Philadelphie faisaient le voyage quand nous nous arrêtions là-bas, ce qui avait un effet sur le moral de l'équipe.
J'étais toujours en confiance quand je débarquais à New York, et la confiance joue pour tellement dans le hockey d'aujourd'hui. J'ai d'ailleurs réussi deux de mes trois tours du chapeau en carrière au Madison Square Garden! On ne marque pas beaucoup de tours du chapeau au cours d'une carrière, ce sont des matchs dont on se souvient toute notre vie… et j'ai connu deux de ces matchs sur cette patinoire mythique.
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\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*