BROSSARD – Avec l’afflux incessant d’espoirs dans le giron des Canadiens de Montréal, il peut devenir difficile de se maintenir au sommet de la hiérarchie année après année. Parlez-en à Filip Mesar.
Des cinq joueurs qui ont défilé devant les médias au deuxième jour du camp des recrues, jeudi, l’attaquant slovaque était le seul choix de premier tour. Il n’a pas fait courir les foules pour autant. En fait, on peut compter sur les doigts d’une main le nombre de collègues qui se sont entretenus avec lui.
Ça pourrait être anecdotique, certes, mais il s’agit d’un reflet plutôt fidèle de la réalité. Après deux saisons décentes dans la Ligue de l’Ontario (OHL) et une première campagne en deçà des attentes avec le Rocket de Laval, l’étoile du 26e choix au total du repêchage de 2022 a pâli.
« Si tu es un choix de premier tour, c’est évident que les attentes sont élevées, a reconnu le bon ami de Juraj Slafkovsky. J’ai toujours été dur envers moi-même. Je sais que j’en ai beaucoup plus à prouver à l’organisation et c’est ce que je veux essayer de faire dans les prochaines années. »
À sa défense, sa première saison chez les pros a été marquée par deux blessures sérieuses qui lui ont fait rater près de trois mois d’activités au total. Avant sa première blessure, il avait récolté un but et quatre aides à ses cinq premiers matchs, et il évoluait sur le premier trio de l’équipe.
« Il a connu tout un départ, s’est rappelé l’entraîneur du Rocket, Pascal Vincent. Il jouait bien avec Owen Beck et Jared Davidson. Ils formaient probablement notre meilleur trio. Mais il a fini par se blesser et ça l’a ralenti. […] Il aura besoin de rester en santé afin de bien se développer. »
Mesar est revenu au jeu à la mi-décembre avant de se retrouver à nouveau sur la liste des blessés à la mi-février – rien pour l’aider à prendre son rythme. Le patineur de 5 pieds 10 pouces et 184 livres a finalement conclu la saison avec une maigre récolte de quatre buts et 18 points en 42 matchs.
« Ç’a été assez difficile, a souligné Mesar. Je dirais que la blessure est survenue au pire moment possible. Je me sentais très bien sur la patinoire. […] J’ai raté deux mois, je ne pouvais pas patiner et je m’entraînais au haut du corps en gymnase. Quand je suis revenu, les gars avaient déjà joué 35-40 matchs.
« Mais ce n’est pas une excuse. Ça arrive à tous les joueurs. Je ne suis pas un cas spécial à cet égard. C’est de l’adversité qui peut m’aider pour le reste de ma carrière. »
Même s’il était de retour en santé, une autre tuile s’est abattue sur lui avant qu’il fasse ses valises pour rentrer en Slovaquie pour l’été. Il a disputé les derniers matchs de la saison régulière, mais Vincent l’a laissé de côté pour 12 des 13 matchs éliminatoires de l’équipe.
« C’était la décision de Pascal, et je la respecte, a affirmé Mesar en confirmant qu’il était bel et bien en mesure de jouer. Je n’ai pas été très bon à mon retour au jeu et je comprends pourquoi il a pris cette décision. C’est une leçon pour moi et ça me sert aussi de motivation. »
Un nouvel objectif
Cette difficile première campagne maintenant derrière lui, Mesar est de retour au camp avec la ferme intention de reprendre sa position favorable dans l’échiquier montréalais. Il se dit en pleine santé, et il a confiance que son entraînement estival lui permettra d’éviter les vilaines blessures.
Il semble aussi que l’organisation veuille le voir modifier son style de jeu. Autrefois perçu comme un joueur offensif et un bon fabricant de jeu, on lui a demandé d’ajouter un peu de papier sablé dans son jeu.
« L’état-major veut que je sois un joueur plus hargneux, que j’aille davantage me salir le nez dans les endroits payants, a-t-il évoqué. Les dirigeants savent que je peux faire des jeux et marquer des buts, et ils veulent que je m’implique davantage dans cet aspect du jeu. Si je le fais, je peux devenir un joueur très complet au prochain niveau. »
Ce sera peut-être difficile à accomplir vu son plus petit gabarit, mais c’est possiblement ce qui lui permettrait finalement de se démarquer de la masse.
