Fowler lepage

BROSSARD – Cette fois, Jacob Fowler commence par le commencement.

Quelques mois après avoir signé son premier contrat avec les Canadiens de Montréal et disputé ses premiers matchs dans la Ligue américaine, avec le Rocket de Laval, le gardien de 20 ans participe à son premier camp d’entraînement dans le giron de l’organisation.

« C’est un rêve d’enfance, mon premier vrai camp dans la LNH, a lancé l’Américain, jeudi, en marge du camp des recrues. Plusieurs gars peuvent se laisser déranger par le stress et l’anxiété, de percer la formation. Moi, je veux simplement profiter de chaque moment parce que c’est assez spécial d’être ici. »

À l’inverse de quelques-uns de ses homologues, il est vrai que le portier n’a pas réellement à s’en faire avec l’éventualité d’une lutte pour un poste au sein du grand club dès cette année.

Il y a au moins trois gardiens devant lui dans la hiérarchie - Samuel Montembeault, Kaapo Kahkonen et Jakub Dobes – et l’organisation semble vouloir opter pour la patience. Fowler a déjà joué 11 matchs, dont huit de séries, avec le Rocket, et il sera l’un des deux hommes masqués à Laval cette année.

« J’ai été chanceux d’avoir l’occasion de rejoindre l’équipe en fin de saison, a-t-il reconnu. Ç’a été très facile pour moi de m’intégrer et d’agir comme une éponge pour absorber toute la nouvelle information. Je voulais agir de la bonne façon, et ça m’a permis de franchir une grosse étape dans mon développement. »

Ça ne fait que commencer. Fowler a passé deux mois dans l’entourage du Rocket et a affiché un rendement plutôt encourageant, remportant cinq de ses neuf premiers départs. Maintenant, il voudra s’adapter au rythme effréné du hockey professionnel, après deux saisons à Boston College, dans la NCAA.

« Cet été, j’ai voulu me mettre dans la meilleure position pour être en mesure de jouer tous les jours, a-t-il expliqué. Dans les rangs inférieurs, je n’ai jamais disputé 50 ou 60 matchs en une saison. On jouait deux matchs par semaine, et on attendait à la semaine suivante.

« Je veux être capable de jouer un match, de le mettre derrière moi rapidement et de préparer mon corps pour la journée suivante. Chez les pros, que ce soit bon ou mauvais, il y a toujours un match qui vient. »

Le premier – non officiel – de cette longue série aura probablement lieu cette fin de semaine, alors que se tiendra le Face-à-face des espoirs au Centre Bell. Fowler et les recrues des Canadiens feront face à celles des Maple Leafs de Toronto, samedi, et des Jets de Winnipeg, dimanche.

Un avant-goût

Il s’agira d’un baptême de feu dans le temple montréalais pour le jeune homme, et il ne peut s’empêcher de sourire à l’idée de mener les siens sur la glace sous les applaudissements de la foule.

« Ce n’est pas comme si j’y avais moi-même goûté, mais j’ai eu la chance de voir les matchs de séries ici, a-t-il lancé en parlant du printemps dernier. Je ne trouve même pas les mots pour décrire l’ambiance. Je prendrai peut-être quelques secondes pour regarder autour et savourer le moment. »

S’il regarde vers le plafond, il verra entre autres les légendes qui l’ont précédé à cette position – et aussi une des raisons pour lesquelles il a dû se rabattre sur le 32 quand est venu le temps de choisir le numéro qui ornerait son chandail bleu-blanc-rouge.

Le no 1 de Jacques Plante est retiré, tout comme le 29 de Ken Dryden et le 33 de Patrick Roy. Le 31 de Carey Price est pratiquement un intouchable et Montembeault a le 35. Ça ne laissait plus beaucoup d’options.

« C’est pas mal tout ce qui restait comme numéro de gardien, a rigolé Fowler. J’aimais bien Jonathan Quick en grandissant et j’admire ce qu’il a fait pour le hockey américain, alors ç’a une petite signification. »