BROSSARD – À l’image de plusieurs de ses coéquipiers avec le Rocket de Laval, Adam Engstrom a regardé de la passerelle de presse les 3e et 4e matchs entre les Capitals de Washington et les Canadiens de Montréal lors du premier tour des séries.
Engstrom, un des beaux espoirs du CH, avait filmé l’entrée des joueurs sur la glace du Centre Bell. Le temps d’un moment, il se transformait en un simple partisan.
« Je n’avais jamais entendu une foule aussi bruyante », a dit le Suédois après un premier entraînement au camp des recrues du Tricolore, jeudi, au complexe d’entraînement à Brossard. « C’est mon plus grand rêve d’atteindre la LNH. J’ai hâte de jouer sur cette patinoire et dans cet édifice. Ce serait incroyable. C’est le plus gros aréna de la LNH et les meilleurs partisans. »
Pour Engstrom, ce rêve n’a rien d’inatteignable. À 21 ans et à l’aube de sa deuxième saison en Amérique du Nord, il peut commencer à y croire. Ce choix de troisième tour au repêchage de 2022 ne représente plus une simple carte cachée.
À sa saison recrue l’an dernier avec le Rocket de Laval, Engstrom a joué un rôle clé à la ligne bleue en amassant 27 points (5 buts, 22 passes) en 66 matchs. Malgré son inexpérience, il était l’un des meilleurs défenseurs de son équipe lors du parcours du Rocket en séries.
Si le gardien Jacob Fowler a monopolisé l’attention médiatique après ce premier entraînement, Engstrom a parlé de son futur devant un petit groupe de journalistes. Il restait bien calme en décrivant son approche pour le camp des recrues, mais aussi le véritable camp de l’équipe.
« Je garde la même mentalité qu’au camp de l’an dernier, a-t-il répliqué. Je veux arriver au camp et offrir le meilleur rendement possible. On verra jusqu’où je me rendrai. J’ai encore besoin de me développer. »
Assez réservé en entrevue, le défenseur gaucher de 6 pi 2 po et 193 lb n’a pas osé s’aventurer quand un collègue lui a demandé s’il pouvait croire en ses chances de gagner un poste dès cette saison avec le CH.
« C’est une question difficile. Je ne sais pas, a-t-il répliqué. Je travaille fort tous les jours. J’ai le sentiment que je me suis bien développé la saison dernière avec le Rocket. Je jouais de mieux en mieux et j’ai connu de bonnes séries. J’ai connu un bon été à m’entraîner et j’ai hâte au camp.
« Il y a plusieurs bons joueurs chez les Canadiens. Ce sera difficile. Mais on verra ce qui surviendra. Mon objectif est de jouer dans la LNH dans le futur, mais je ne sais pas encore quand j’y arriverai. »
Sur papier, le Tricolore compte déjà sur sept défenseurs de la LNH avec les Kaiden Guhle, Noah Dobson, Lane Hutson, Mike Matheson, Alexandre Carrier, Arber Xhekaj et Jayden Struble. Dans ce groupe de sept arrières, il y a cinq gauchers.
Les éloges de Vincent et Jacob
À la veille du premier entraînement au camp des recrues, Pascal Vincent s’est mouillé un peu plus que le principal intéressé.
« Je pense que oui, il est prêt à cogner à la porte, a affirmé l’entraîneur en chef du Rocket. Mais il y a une chose que je sais, c’est qu’un joueur peut arriver trop rapidement, mais il ne peut jamais arriver trop tard. Si on n’entend pas parler souvent d’Engstrom dans les médias ou hors de l’organisation, je sais qu’à l’intérieur de l’organisation, on en parle beaucoup. »
« C’est un joueur qui a été dominant pour nous dans les séries, a poursuivi Vincent. On n’avait pas joué contre Charlotte durant l’année et on est arrivé contre une équipe plus vieille, plus physique et plus rapide, qui jouait bien dans plusieurs aspects du jeu. Et lui, il est ressorti de façon spectaculaire. Et c’est un jeune qui apprenait le style nord-américain, qui arrivait de l’Europe. Il devait découvrir de nouveaux coéquipiers, un nouveau style de jeu et nouvelle façon de vivre. Il avait beaucoup d’ajustements à faire. C’est un jeune homme très brillant. Il a certainement les outils. Mais à partir de là, ça dépend des postes disponibles et des décisions de l’organisation du Canadien. »
Daniel Jacob, l’entraîneur des défenseurs avec le Rocket, avait aussi des étoiles dans le regard en décrivant l’impact du Suédois.
« Avant même de débarquer sur la glace, Adam avait plusieurs choses à gérer, a-t-il rappelé. Il se retrouvait seul dans un appartement en arrivant de l’Europe à un jeune âge. Il devait s’adapter à une nouvelle ligue, une nouvelle langue, une nouvelle ville et une nouvelle organisation. C’était déjà beaucoup. Ce n’était pas toujours facile.
« Pour les entraîneurs, nous devions bâtir une relation avec lui. Quand nous avons développé notre complicité, il se sentait mieux sur la patinoire. Il a un talent évident, on le voyait dès le camp des recrues. Il a trouvé ses repères dans la Ligue américaine et il a amélioré sa gestion des dangers à cinq contre cinq. Il défend bien son territoire, il utilise bien ses patins et son bâton. En séries, il était tout un joueur contre Charlotte. Il a connu une très belle progression. Mais Adam est aussi un bon jeune et un bon coéquipier. »
Engstrom, qui a amassé cinq points (5 passes) en 13 matchs en séries, a noté son implication physique comme principale différence dans son jeu.
« Dans cette dernière série contre les Checkers de Charlotte, j’ai joué d’une façon plus robuste, même si je me retrouvais contre de gros joueurs, a-t-il expliqué. C’était une série difficile pour nous. J’ai élevé mon jeu dans cette série, surtout sur le plan physique. J’ai développé cet aspect du jeu l’an dernier.
« J’ai travaillé sur mon jeu défensif l’an dernier, mais j’aurai encore besoin de le faire. J’attendrai la LNH grâce à mon jeu défensif. Pour jouer dans la LNH, tu as besoin d’être gros et fort, et de bien défendre ton territoire. »
Dans le cadre du Face-à-Face des espoirs, un tournoi impliquant quatre équipes au Centre Bell samedi et dimanche, Engstrom devrait former un duo avec l’Autrichien David Reinbacher, le cinquième choix au total au repêchage de 2023.


















