Pierre-Luc-Dubois

À sa première saison dans la LNH, Pierre-Luc Dubois est devenu un rouage important chez les Blue Jackets de Columbus. Une performance qui a convaincu le directeur général de l'équipe, Jarmo Kekalainen, que de renvoyer l'attaquant dans le hockey junior lors de sa saison de 18 ans était la bonne.
Le Québécois, âgé de 19 ans, a amassé 20 buts et 28 passes pour un total de 48 points en 2017-2018, en plus de ne rater aucun match de l'équipe. Une récolte qui lui a permis de terminer au huitième rang des marqueurs chez les recrues de la LNH.

« Avec un joueur de la sorte, qui n'a que 19 ans, tu es un peu surpris quand tu le vois chaque soir prendre de plus en plus de responsabilités sur ses épaules et vouloir faire face à encore plus d'adversité. Tu t'attends à ce que ça arrive, tu veux que ça arrive, mais tu ne peux pas savoir quand ça va se produire. »
Kekalainen estime que son joueur de centre n'aurait pas été en mesure de produire de la sorte lorsqu'il avait 18 ans. Il n'était pas prêt pour le jeu rapide et physique de la LNH.
« Physiquement, il avait l'air prêt. C'est un gros gars. Il pesait 210 lbs à 18 ans, mais mentalement, il n'était tout simplement pas prêt à jouer avec les gros bonhommes et c'est pourquoi il était retourné dans le junior. Ça arrive souvent, c'est arrivé à de très grands joueurs. Des membres du Temple de la renommée à qui c'est arrivé non seulement une fois, mais deux, ont par la suite joué pendant 20 ans dans la Ligue nationale de hockey », a rappelé le directeur général lors d'une rencontre avec les amateurs à l'approche du repêchage de la LNH.

Le début de saison de Dubois a toutefois été frustrant. L'attaquant se cherchait et n'avait inscrit que quatre points à ses 20 premiers matchs. Plutôt que de ronger son frein, il a décidé d'aller rencontrer son entraîneur John Tortorella. Une discussion qui a été salvatrice pour le reste de sa première campagne.
« Au début de l'année, je ne jouais pas beaucoup parce que je ne jouais pas bien, a admis Dubois sur les ondes de RDS. Je me cherchais un peu. Je ne savais pas trop quel était mon rôle.
« Je suis allé le voir (Tortorella) dans son bureau, il m'a expliqué ce que je pouvais faire de mieux et à partir de ce moment-là, ça a commencé à aller de mieux en mieux. Il m'a fait jouer au centre après ça et c'est là que ma saison a décollé. »
Sa saison a en effet décollé à la vitesse grand V. Lors des 14 matchs suivants, il a enregistré 10 points (4 buts, 6 passes), puis a terminé la campagne avec 44 points (18 buts, 26 passes) en 62 rencontres. Ses responsabilités sur la patinoire ont rapidement augmenté. Son temps de glace par match de 12:06 lors des 20 premières parties est passé à 18:06 lors des 62 matchs suivants. Il a aussi obtenu quatre points en six matchs éliminatoires avant que les Blue Jackets ne soient éliminés par les Capitals de Washington en première ronde.
« Après la rencontre, je me suis dit que j'allais juste avoir du fun sur la glace, s'est-il rappelé. C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à mieux jouer, avec plus de confiance et plus de plaisir, non seulement dans les matchs, mais aussi dans les entraînements. »
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Kekalainen estime que tout vient en son temps pour un jeune joueur. Il donne en exemple son compatriote Teemu Selanne, qui n'est arrivé dans la LNH qu'à 22 ans, mais qui a rapidement fait un malheur avec les Jets de Winnipeg et qui se retrouve maintenant au Temple de la renommée.
« Pierre-Luc était un joueur différent cette année. Nous avions de grandes attentes pour lui. C'est pourquoi nous l'avions choisi au troisième rang », a conclu le directeur général, critiquant au passage les « experts des réseaux sociaux » qui avaient émis des doutes sur la sélection de Dubois lors du repêchage de 2017.