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NEW YORK - Jonathan Drouin visualise déjà le moment où il va s'élancer sur la glace du Centre Bell au cours de la cérémonie qui va précéder le match inaugural de la saison des Canadiens de Montréal, le 10 octobre.
« J'ai la chair de poule uniquement à y penser. Ça va être très spécial, ma famille en parle déjà », a affirmé le jeune attaquant québécois avec enthousiasme, jeudi, à l'occasion de la Tournée des médias des joueurs de la LNH à New York.

Les derniers mois ont été très particuliers pour Drouin à titre de nouveau membre des Canadiens.
Il a raconté en entrevue avec LNH.com à quel point sa vie a changé et la grande satisfaction que ça lui procure. De jeune hockeyeur portant les couleurs du Lightning de Tampa Bay, il a atteint le statut de personnalité publique reconnue au Québec partout où il va depuis que le CH a fait son acquisition, le 15 juin.
« C'est malade », a-t-il laissé tomber quand on a évoqué le virage à 180 degrés que sa jeune carrière a pris.
« J'ai passé un été à Montréal complètement différent des précédents, a-t-il continué. Les gens me reconnaissent et ils n'hésitent pas à m'aborder. Ils le font toujours de façon respectueuse et avec beaucoup de courtoisie. »
Tape dedans!
Drouin a même raconté qu'il lui est arrivé, dans le quartier où il réside, de faire des « high five » à de parfaits inconnus qui se sont approchés de lui.
« Il n'y a aucune conversation, aucun autographe ni rien. Le gars se présente devant moi, il me fait un "high five" et il s'en va, a-t-il relaté en s'esclaffant. C'est comme si nous étions maintenant des amis pour la vie. »
Drouin admet qu'il a grandi à la résidence familiale de Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides, en idolâtrant l'Avalanche du Colorado. Les murs de sa chambre étaient tapissés d'affiches des Joe Sakic, Peter Forsberg et Adam Foote. Il précise que les Canadiens du début des années 2000 étaient sa deuxième équipe.
« Mon père Serge était un grand partisan des Canadiens. Guy Lafleur était dans le temps un de ses joueurs préférés, avec Bobby Orr (des Bruins de Boston), a-t-il évoqué. Quand j'étais tout petit, mes parents me faisaient porter des t-shirts et des chandails aux couleurs des Canadiens. Je me souviens du premier match de la Ligue nationale que j'ai vu au Centre Bell. Je devais avoir neuf ou 10 ans. Je me souviens de la grandeur de l'amphithéâtre et de l'atmosphère qui était électrique. »
Ce ne sera rien en comparaison avec les émotions qu'il s'apprête à vivre à ses débuts dans son nouvel uniforme.
« C'est toujours "cool" de jouer au Centre Bell, mentionne-t-il. J'ai vécu l'expérience à quelques reprises dans la peau d'un joueur d'une équipe adverse. Je peux imaginer que ce sera une tout autre expérience en ayant les partisans de mon côté. »
Prêt pour de grands souliers
Drouin, âgé de 22 ans, se dit prêt à camper le rôle de prochaine grande vedette francophone des Canadiens, voire de la LNH. Il sait que le flambeau peut être lourd à porter bien haut, mais le vedettariat ne l'effraie pas.
« C'est énormément de pression, mais ça ne me dérange pas. Je suis à mon mieux quand la pression est forte, ça me gonfle à bloc. On dit qu'on me voit comme le prochain Vincent Lecavalier ou Martin St. Louis du Québec. Ce sont de grands souliers à chausser. Je ne m'arrête pas à ça et j'y vais une saison à la fois. C'est la même chose pour ce qui est des liens qu'on fait entre les anciennes grandes vedettes des Canadiens et moi. Des comparaisons semblables ne tiennent pas la route. C'est "cool" qu'on m'associe à tous ces grands noms, mais je ne suis pas proche d'eux. »
Drouin a insisté pour dire qu'on ne doit pas s'attendre à ce qu'il traîne l'équipe sur ses épaules.
« Les Canadiens ont connu du succès au cours des dernières saisons sans moi. L'équipe a dans ses rangs d'excellents joueurs, les Max Pacioretty, Alex Galchenyuk, Shea Weber et Carey Price. Je vais simplement essayer d'apporter ma contribution. »
Le troisième choix de la séance de repêchage 2013 se dit prêt en tout cas à négocier ce nouveau départ pour lui avec une confiance renouvelée, après avoir obtenu 53 points en 73 matchs à sa troisième saison dans la LNH.
« La confiance fait toute la différence. J'ai grandement gagné en confiance », a-t-il relevé quand on lui a demandé dans quelle mesure il était un athlète différent qu'à ses débuts.
« J'ai vécu plein d'expériences. Je sais à quoi m'attendre. Je suis plus à l'aise, a-t-il résumé. Je suis davantage prêt à jouer pour moi-même en ce sens que je crains moins de faire des erreurs. Quand vous arrivez dans la LNH à l'âge de 18 ans, vous jouez avec la crainte de faire des erreurs. »