perry Chaumont

SUNRISE, Floride – Corey Perry a 39 ans. Il ne jouera pas éternellement. À la fin de l’entraînement sur la glace du Amerant Bank Arena, l’ailier droit a offert des tapes d’encouragement à chacun de ses coéquipiers.
 
À Edmonton, Perry invitait son garçon de six ans, Griffin, pour les entraînements des Oilers durant la finale. Il passait le plus de temps possible avec son fils afin de partager cette finale avec lui.
 
De l’extérieur, on peut interpréter de tels gestes comme un joueur qui contemple l’idée de la retraite.
 
Encerclé par une dizaine de journalistes à la veille de ce septième et ultime match de la finale contre les Panthers, Perry a réfuté la possibilité d’une dernière danse pour lui.
 
« Non, non, a-t-il répondu à la fin d’une mêlée de presse dans le vestiaire de l’équipe adverse. J’en ai encore beaucoup en moi. Peut-être cinq autres années? (rires parmi les journalistes) Pourquoi riez-vous? Je me sens comme si j’avais 25 ans. » 
 
Devant un plus petit groupe de scribes, principalement de Montréal, Perry s’est fait demander s’il désirait suivre les traces de Jaromir Jagr qui a joué jusqu’à l’âge de 46 ans au niveau de la LNH et qui poursuit toujours sa carrière à Kladno dans son pays d’origine, la Tchéquie.
 
« Je vais continuer jusqu’à ce qu’ils coupent mes patins, a-t-il répliqué avec le grand sourire dans le visage. J’adore le hockey, j’adore la camaraderie dans le vestiaire. C’est la meilleure partie de cette carrière. »

Que ce soit sa dernière danse ou non lundi soir, Perry a comme objectif de conjurer son propre mauvais sort et de terminer le prochain match dans le camp des gagnants. Il a soulevé la Coupe Stanley au-dessus de sa tête en 2007 avec les Ducks d’Anaheim. Mais à ses trois dernières visites en finale, il s’est retrouvé du mauvais côté : avec les Stars en 2020, avec les Canadiens en 2021 et avec le Lightning en 2022.

« Ça fait mal, assurément, a-t-il affirmé. Tu vis avec ça tout l’été, tu cherches à te préparer mentalement pour la prochaine saison. Ça te suit. Mais ça te sert aussi de motivation pour la saison suivante, tu en tires des leçons pour l’avenir et tu essayes de te souvenir de cette sensation. »

Perry détient d’ailleurs un record de la LNH, celui de l’unique joueur à participer à cinq finales avec cinq équipes différentes. Au cours de sa longue carrière de plus de 1300 matchs (1311), il a gagné une fois le trophée Maurice-Richard (2011) et une fois le trophée Hart (2011). Sur la scène internationale, il a aussi remporté l’or avec le Canada au Championnat du monde junior, aux Jeux olympiques (deux fois), au Championnat du monde et à la Coupe du monde. Et il a aussi une bague de la Coupe Memorial avec les Knights de London.

On parle d’un curriculum vitae assez complet.

« Quand je pense à mon plus beau souvenir, je dirais la conquête de la coupe avec les Ducks, mais sur le plan individuel, je pense aussi à ma saison de 50 buts et au Hart. »

Sur le plan contractuel, Perry aura besoin de parapher un nouveau contrat au cours de l’été s’il souhaite réellement prolonger sa carrière. Ken Holland lui a offert un second souffle cette saison en lui offrant un contrat d’un an et 1,1 million $ quelques mois après que les Blackhawks aient résilié son entente en raison d’un comportement inapproprié.

Le rêve de jeunesse

Perry a une immense expérience. Il a 214 matchs en séries derrière la cravate. Il a participé à 10 reprises à des matchs sept, mais jamais en finale de la Coupe Stanley.

« C’est encore un match éliminatoire, a-t-il dit. C’est la même chose, mais ce ne l’est pas en même temps. C’est gros. C’est le dernier match de la saison. C’est excitant. »

Perry a l’intention de vivre ce moment pleinement.

« Dans ton enfance, tu joues au hockey dans la rue et tu images un septième match d’une finale de la Coupe Stanley. Maintenant, c’est notre réalité. Je ne crois pas que nous changerons notre mentalité. Nous avons fait de bonnes choses dernièrement, mais rien de grand encore.

« Je l’ai souvent dit. Quand les séries commencent, tu rêves de jouer des matchs 7, d’être le héros, comme quand tu étais dans la cour chez vous. Maintenant, tu peux vivre ce moment. Il y en aura un, un héros. Souhaitons que ce héros soit dans ce vestiaire. Tu entres dans l’histoire quand tu es ce gars. »

Pour écrire l’histoire parfaite, ce héros pourrait bien être Connor McDavid. Le meilleur joueur au monde qui gagne la Coupe Stanley après une remontée héroïque de 0-3 à 4-3 serait tout un scénario.

À Edmonton, au Canada, on en parlerait pour le prochain siècle si ça devait se matérialiser.