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MONTRÉAL - Une fin de match en apothéose, pour une finale du Championnat mondial junior qui va marquer l'histoire.
Une fin malheureuse toutefois pour le Canada, qui a vu les États-Unis célébrer la conquête du Championnat mondial de hockey junior sur la glace du Centre Bell, jeudi, en vertu d'une victoire de 5-4 acquise aux tirs de barrage.

« Les deux équipes auraient pu l'emporter. Quel match! Ç'a été un formidable match », s'est exclamé l'entraîneur de l'équipe américaine Bob Motzko.
« Ça peut-être injuste de terminer une finale en fusillade, mais ce sont les règlements du hockey international. Équipe Canada était prête à livrer une dure bataille et nous avons donné la réplique. Les amateurs ont assisté à un formidable combat entre deux poids lourds, entre deux grandes nations de hockey. C'est simplement malheureux qu'il doive y avoir eu un perdant », a ajouté Motzko, qui avait le triomphe modeste.

Son homologue du Canada Dominique Ducharme s'est dit fier de ses troupiers.
« Comme dirigeants, nous voulions que les joueurs s'impliquent à fond et qu'ils fournissent l'effort maximum. C'est ce qu'ils ont fait. Nous sommes fiers d'eux. Nous sommes déçus, surtout pour nos joueurs parce qu'ils n'ont pas eu la récompense qu'ils auraient méritée pour leurs efforts. »
Troy Terry a été l'unique marqueur de la séance qui a vu cinq joueurs de chacune des équipes tenter leur chance.
Terry a poursuivi sur sa série de succès en fusillade en déjouant le gardien Carter Hart à l'aide d'un tir entre les jambières.
Il avait fait le coup trois fois au gardien russe Ilya Samsonov la veille au cours de la séance de tirs, en demi-finale.
« Ce n'était pas mon idée de viser entre les jambières, a commenté Terry. Je voulais essayer quelque chose de différent. Mais quand je me suis avancé, ç'a été plus fort que moi. Je me suis dit qu'il fallait que j'essaie. »
Les Américains n'ont pas eu l'avance de la soirée, eux qui ont effacé des retards de 2-0 et de 4-2 afin de provoquer la prolongation.
La période de 20 minutes de surtemps a été époustouflante au possible. Le Canada a raté une excellente chance en supériorité numérique, les États-Unis ayant été pris pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire.
La foule de quelque 20 000 spectateurs au Centre Bell a pu dire pour une fois qu'elle en a eu pour son argent. Amplement.
Ce n'était que la deuxième fois seulement de l'histoire du tournoi que le dénouement a été connu à l'issue de la séance de tirs de barrage.
En 2000, Milan Kraft avait procuré un gain de 1-0 à la République tchèque contre la Russie.
La contribution à l'attaque des Canadiens a été l'affaire des Québécois Thomas Chabot, de Sainte-Marie-de-Beauce, Jérémy Lauzon, de Val-d'Or, Nicolas Roy, d'Amos, et Mathieu Joseph, de Chambly.
Un cinquième, Pierre-Luc Dubois, a vu le but qui aurait fait 5-4 avec environ huit minutes à jouer en troisième période lui échapper. Dubois, troisième joueur réclamé au cours du repêchage 2016 par les Blue Jackets de Columbus, a fendu l'air devant une ouverture béante pendant un jeu de puissance.
Chabot, premier choix des Sénateurs d'Ottawa en 2015 qui a de plus récolté une aide, a terminé la compétition en amassant au moins un point dans chacun des sept matchs de l'équipe. Il a été choisi le joueur par excellence du tournoi.
Charlie McAvoy, Kieffer Bellows, deux fois, et Colin White ont été les marqueurs des États-Unis, qui ont été privés de Ryan Lindgren, frère du gardien de l'organisation des Canadiens Charlie Lindgren, et de Patrick Harper, affaiblis par la grippe.
Tyler Parsons a été très solide en maîtrisant 44 tirs en temps réglementaire devant le filet américain. Son rival Carter Hart a repoussé 31 lancers.
Les Canadiens ont marqué les deux seuls buts de la première période. Les Américains ont riposté avec les deux seuls buts du deuxième vingt.
Les Canadiens ont rapidement pris les devants 4-2 au début du dernier vingt. Les Américains ont vite recréé l'égalité.
« C'était un match de 60 minutes. C'était du bon hockey. Il n'y a rien d'autre à ajouter », a mentionné l'entraîneur Ducharme au sujet des avances perdues. « Ils sont venus de l'arrière, mais nous savions qu'il restait beaucoup de temps. »
Le Canada doit se contenter de la médaille d'argent, après avoir enlevé le titre mondial dans ses terres au Air Canada Centre il y a deux ans. L'an dernier, il avait été écarté du tour des médailles.
Les États-Unis ont gagné un premier titre depuis 2013, après avoir glané la médaille de bronze l'an dernier.