Nico-Hischier

BUFFALO - Presque inconnu du grand public à son arrivée avec les Mooseheads d'Halifax dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Nico Hischier fait désormais partie des discussions concernant le premier choix au total, détenu par les Devils du New Jersey.
Le joueur de centre suisse franchit cette semaine la dernière étape du processus menant au repêchage des 23 et 24 juin à Chicago en prenant part à la séance d'évaluation des espoirs de la LNH à Buffalo.

En plus des nombreux tests physiques et des examens médicaux, Hischier a rendez-vous avec pas moins de 14 équipes pour des entrevues individuelles visant à mieux le connaître.
Le Suisse de 18 ans a déjà plusieurs arguments en sa faveur, lui qui a récemment reçu le titre de meilleure recrue de la Ligue canadienne de hockey.
À quelques semaines du repêchage de la LNH, voici cinq choses à savoir sur l'espoir suisse:
1. L'aide des pros
Malgré son jeune âge, Nico Hischier a déjà pu compter sur l'aide de deux entraîneurs ayant l'expérience de la Ligue nationale. Avant de faire le saut en Amérique du Nord avec les Mooseheads, le Suisse a disputé 15 matchs dans la Ligue A en Suisse dans l'uniforme du CP Berne. À l'époque, l'entraîneur de l'équipe était Guy Boucher, qui dirige désormais les Sénateurs d'Ottawa.
« Il gère le jeu comme un adulte, comme un homme, a dit Boucher dans une entrevue avec le New York Times. Il a une excellente vision, il est calme. Il est toujours à la bonne place en défensive également, ce qui le place devant beaucoup de jeunes joueurs. Ils sont rarement aussi efficaces dans les deux sens de la patinoire, surtout à cet âge. »
À Halifax, il est dirigé par André Tourigny, qui a passé trois saisons dans la LNH comme adjoint, deux avec l'Avalanche du Colorado et une avec les Sénateurs.
« Il m'a beaucoup aidé, a déclaré Hischier. Il sait exactement ce que ça prend pour jouer dans la LNH et il me dit ce que je dois améliorer. C'est un très bon entraîneur. Nous faisons beaucoup de vidéo pour que je puisse voir ce que je dois améliorer dans mon jeu. »
2. La bonne école
Après Nathan MacKinnon (Avalanche du Colorado, no 1, 2013), Jonathan Drouin (Lightning de Tampa Bay, no 3, 2013), Nikolaj Ehlers (Jets de Winnipeg, no 9, 2014) et Timo Meier (Sharks de San Jose, no 9, 2015), Hischier deviendra le cinquième choix de première ronde produit par l'organisation des Mooseheads en autant d'années.
« Il faut rendre crédit (au directeur général) Cam Russell, il fait du bon travail au niveau du recrutement. L'équipe a eu du succès avec les Européens, a commenté Tourigny. Une chose est importante ici et c'est l'excellence. C'est la culture à Halifax. »
3. Saison chargée
À sa première année d'admissibilité au repêchage de la LNH, Hischier a connu la saison la plus chargée de sa jeune carrière. Au total, il a pris part à 77 matchs avec les Mooseheads et l'équipe nationale suisse au Tournoi Ivan-Hlinka, au Championnat mondial junior et au Championnat mondial des moins de 18 ans. Il a totalisé 48 buts, 63 aides et 111 points.
Il a notamment impressionné au Mondial junior en menant la Suisse jusqu'en quarts de finale, où elle s'est inclinée face aux États-Unis, éventuels champions.
« C'est le meilleur joueur que nous avons vu de tout le tournoi, avait alors déclaré l'entraîneur américain Bob Motzko. Nous avons essayé les quatre trios contre lui. Quand il avait la rondelle, c'était comme si la glace était inclinée d'un côté. »
4. Un modèle
Même s'il s'agissait pour lui d'une saison d'adaptation au hockey nord-américain, Hischier est rapidement devenu un exemple dans le vestiaire des Mooseheads, la plus jeune formation de la LHJMQ.
« Nico c'est un gars qui aime rire, mais quand c'est le moment d'être sérieux, il l'est, a raconté son coéquipier Benoit-Olivier Groulx, un espoir pour le repêchage de 2018. Au moment d'un match, il n'y a personne qui est capable de le déranger. Il est très fort mentalement.
« J'apprends beaucoup de lui sur la glace et à l'extérieur. C'est déjà un professionnel, ça ne m'étonnerait pas qu'il fasse le saut dans la LNH l'an prochain. »
5. Fierté suisse
Natif de Naters, un petit village de 8000 habitants situé à une centaine de kilomètres de Berne, Hischier a déjà été surnommé le « Connor McDavid suisse ». Si la comparaison semble un peu disproportionnée, reste que Hischier pourrait devenir le Suisse ayant été repêché au plus haut rang dans l'histoire du pays.
Son compatriote Nino Niederreiter avait été sélectionné au cinquième échelon par les Islanders de New York lors de l'encan de 2010.
« Je ne connais pas Nino personnellement, mais quand tu grandis en jouant au hockey en Suisse, c'est sûr que tu sais qui il est, a lancé Hischier avec le sourire. Ce serait spécial. Ça me rendrait heureux d'écrire l'histoire, mais je vais prendre ce qui va passer.