Pierre-Edouard Bellemare

Nous nous sommes présentés à Los Angeles en connaissant parfaitement le plan que les Kings avaient concocté pour nous. Tout au long de la journée de dimanche, je n'ai croisé que des coéquipiers concentrés et motivés. Tous étaient animés du sentiment qu'il faudrait répondre présent en soirée au Staples Center.
Les Kings ont tôt fait de nous donner raison. Ils sont sortis comme des enragés. Plusieurs gars ont encaissé de solides charges, mais ils parvenaient chaque fois à faire un jeu pour l'équipe.

Quand la charge se produit, le public hurle, mais nous sur le banc apprécions que le mec ait donné son corps pour l'équipe. Il a pris une charge, mais le palet est allé au bon endroit.
C'est vrai que nous étions en recul 1-0 au score après la première période, mais personne ne paniquait ou ne se demandait ce qui se passait.
Pendant l'entracte dans le vestiaire, quelques joueurs ont pris la parole pour dire que tout allait bien et qu'il n'y avait aucun problème.
C'est drôle, tout de suite après les entraîneurs se sont pointés et ils nous ont dit : « On espère que vous saviez que les Kings se déchaîneraient ». Nous avons répondu : « Oui tout est sous contrôle ».
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Tu ne te présentes pas pour un match de séries éliminatoires à l'étranger en pensant que ce sera une partie de plaisir.
Nous nous disions toutefois que ce serait difficile pour les Kings de conserver le même niveau d'intensité pendant toute la rencontre. Après avoir subi la tempête, nous avions plus d'impulsion que si nous avions fait de mauvais jeux.
Je sais qu'on parle de nous comme d'une équipe de première année, mais nous affichons beaucoup de maturité. Nous n'avons pas deux conquêtes de la Coupe Stanley à notre palmarès comme les Kings, mais plusieurs vétérans sont des habitués de situations tendues.
Nous sommes un groupe confiant. Nous avons appris à jouer ensemble. Nous avons fait nos preuves en saison régulière. Nous montrons que nous faisons confiance à notre structure, peu importe la situation. Nous jouons vraiment comme une équipe. Rarement vous pouvez prendre en défaut un de nos joueurs à tricher.
Le gros défi face aux Kings est de tenir en respect leur capitaine Anze Kopitar. C'est leur grand meneur de jeu. Il faut être très vif et aiguisé quand il est sur la patinoire. C'est un joueur d'une autre dimension, de la trempe des Connor McDavid et Sidney Crosby. Nous n'avons pas le choix de les surveiller très étroitement.
Je connais bien Anze pour avoir été son coéquipier avec Équipe Europe au tournoi de la Coupe du monde en 2016.
C'est un joueur très complet, le nombre de minutes qu'il peut passer au cœur de l'action est incroyable. Il est puissant et plus rapide qu'on le pense. Ce que j'admire de lui, c'est qu'il n'a pas changé depuis ses débuts dans la Ligue nationale. Il n'a pas la grosse tête. J'ai grandement apprécié de le côtoyer comme coéquipier.
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Sur le plan personnel, peut-être avez-vous remarqué que je me suis adressé aux arbitres deux fois pendant le match.
La première fois, j'ai fait mon mea culpa à un juge de lignes que j'avais sermonné un peu pour une mise au jeu perdue. Je lui ai présenté des excuses parce qu'après visionné la séquence sur vidéo, j'ai réalisé que c'était mon erreur. J'aurais dû me la boucler et je lui ai mentionné.
La seconde fois, c'est après que Kyle Clifford m'eut pris par le cou pour me renverser sur la glace lors d'une altercation.
L'arbitre le plus proche m'a dit de me calmer, mais je lui ai répondu que c'était normal de s'énerver quand un adversaire vous agrippe de la sorte. Il m'a expliqué que le geste n'était pas assez grave et qu'il appréciait le fait que je n'aie pas perdu la tête.
Nous voilà maintenant en avant 3-0 dans la série, mais personne ne va se bomber la poitrine. Nous savons exactement ce qui nous attend pour le quatrième match, mardi. Les 10 premières minutes seront encore folles. Nous devrons rester de glace et accepter les charges. Nous avons prouvé que nous pouvons encaisser.