Une partie de l'explication se trouve devant les filets. Braden Holtby et Philip Grubauer ont connu un début de ronde difficile et leur équipe en paye le prix. Trotz, de ce côté, ne peut qu'espérer que ses deux excellents cerbères retrouvent rapidement leurs repères. Par contre, il peut contribuer à donner un coup de piston supplémentaire à son attaque en utilisant à son tour du levier des confrontations.
Disputés à Pittsburgh, les deux premiers matchs ont permis à Mike Sullivan d'influer sur le cours du match en utilisant les mises en jeu pour favoriser certaines confrontations et en éviter certaines autres.
Normalement, une formation cherche à opposer son meilleur défenseur au meilleur attaquant adverse et va parfois accompagner celui-ci d'un bon trio défensif.
Parce que les défenseurs jouent beaucoup plus souvent que les attaquants, il est plus facile de laisser « trainer » un bon duo un peu plus longtemps, ou encore de le faire attendre un instant de plus sur le banc pour s'assurer que sa présence recouvre au maximum celles des meilleurs éléments adverses. On peut aussi plus rapidement envoyer un tandem de défenseurs sur la glace.
Un attaquant assigné à la surveillance d'un attaquant adverse doit souvent voir son temps de jeu réduit pour s'assurer qu'il soit disponible lorsque sa némésis saute sur la glace. Les confrontations systématiques sont donc rares, même entre défenseurs et attaquants. Mais on peut néanmoins rapidement identifier des tendances, surtout en série, là où les enjeux sont cruciaux.
On l'a bien vu dans mon dernier article, ou j'explique le jeu de chat et de souris auquel se livrent Vladimir Tarasenko et P.K. Subban.
Les Penguins, on l'a vu l'an dernier, ne travaillent pas sur ce plan comme les autres équipes, ce qui complique la tâche de leurs adversaires. Sullivan a donné 36 minutes de temps de jeu à 5 contre 5 à Brian Dumoulin, environ 29 minutes à Olli Maatta et Justin Schultz, ces trois défenseurs représentant respectivement les premières, deuxièmes et troisièmes paires des Penguins.
On a bien un surplus de temps consacré par Dumoulin au trio de Nicklas Backstrom, mais ça n'est pas exceptionnel. En fait, on ne semble pas trio chercher les confrontations en défensive du côté des Penguins.