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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.

Je ne pensais jamais écrire ça au début de la saison, mais je commence à croire que les Canucks de Vancouver ont peut-être des chances de se faufiler en séries.
Une des raisons, c'est qu'il y a beaucoup d'équipes dans des situations problématiques dans l'Ouest. Les Stars de Dallas, les Ducks d'Anaheim et l'Avalanche du Colorado en arrachent tout comme les Coyotes de l'Arizona et les Oilers d'Edmonton. Ce sont toutes des équipes qui sont impliquées dans la course pour une place de quatrième as avec les Canucks.
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Travis Green n'a pas une grosse défensive sous la main, mais si Jacob Markstrom est capable de sauver les meubles devant le filet et que l'équipe continue à offrir le rendement qu'elle offre depuis le début du mois de décembre, elle peut y parvenir.
Tout ça va dépendre des performances des gardiens et du rendement d'Elias Pettersson, qui est vraiment la bougie d'allumage de l'équipe en attaque depuis le début de la saison.
Au cours de la saison estivale, tout le monde pensait que les Canucks allaient finir dans les bas-fonds de l'Association de l'Ouest parce que c'est quand même une équipe en reconstruction. Ils venaient de perdre les services des frères Sedin et on ne savait pas trop à quoi s'attendre de Pettersson.
Devant le filet, le duo de Jacob Markstrom et Anders Nilsson n'inspirait pas trop confiance non plus.
Au cours de ses 20 premiers matchs, Markstrom a maintenu une fiche de 8-9-3 et un taux d'efficacité de ,897. Au mois de novembre, il a perdu cinq matchs de suite et huit en neuf pour terminer le mois. Ce n'était vraiment pas une situation idéale pour les Canucks.

Mais tout d'un coup en décembre, il a renversé la vapeur après une grosse victoire face aux Predators de Nashville et il a remporté six rencontres de suite. Depuis le début du mois de décembre, son taux d'efficacité a augmenté à ,927.
Quand je l'ai vu en début de saison, je voyais bien que c'était un gros gardien qui prenait beaucoup de place, mais il avait beaucoup de difficultés sur ses lectures de jeu et sur ses déplacements. Il se fiait trop à son gabarit pour essayer de faire les arrêts.
Lors de ses derniers matchs, j'ai remarqué que ses déplacements et ses lectures de jeu étaient excellents et qu'il avait complètement changé sa manière de jouer devant son filet. Quand tu ajoutes son gabarit dans l'équation, il devient un gardien difficile à battre.
Markstrom va avoir 29 ans dans quelques jours et il lui reste une seule année de contrat, donc c'est vraiment sa dernière chance de s'établir comme numéro un. Avec l'échange de Nilsson et le rappel de Thatcher Demko, je pense que les Canucks regardent vers l'avenir et que le temps commence à presser dans son cas.
Tout le monde savait que Demko n'était pas loin de la LNH avec le succès qu'il a connu ces dernières années, et je crois que son rappel a fouetté Markstrom. Maintenant, les Canucks profitent d'une bonne situation alors que deux gardiens se font la lutte.
Demko est un jeune gardien de 23 ans qui a connu quelques ennuis de santé au cours de sa carrière. Il a été opéré à la hanche quand il jouait à Boston College et a subi une commotion cérébrale l'an dernier dans la Ligue américaine. Ç'a retardé son développement un peu, mais j'ai pu le voir à l'œuvre récemment et j'ai aimé ce que j'ai vu.
C'est un gars qui n'est jamais battu, peu importe la situation. Lors du match contre les Sabres, il a volé des buts à Jeff Skinner et à Vladimir Sobotka, qui avaient le filet complètement ouvert. Il a une bonne technique, un bon gabarit et il a aussi le désir de ne jamais baisser les bras devant n'importe quelle situation. Ça reflète son cheminement : il a eu beaucoup d'obstacles dans sa carrière et il les a toujours surmontés.
Dans le cas de Pettersson, c'est un gars très intelligent sur la patinoire dans toutes les situations. Il est capable de décortiquer le jeu et de voir comment se servir de ses atouts pour avoir un avantage sur l'adversaire. Et même s'il est petit, il n'a pas peur d'aller dans les coins.

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Parfois, il prend des tirs alors qu'on ne voit aucun trou dans la position du gardien. Mais les meilleurs joueurs sont capables d'anticiper les mouvements du gardien et de déceler les potentiels trous avant de décocher un tir. C'est ce qui m'impressionne d'un jeune comme lui.
De voir un Alex Ovechkin ou un Steven Stamkos réussir ça, c'est devenu normal parce qu'ils ont l'expérience de la LNH. Mais avec un gars qui n'a pas l'expérience de la LNH, c'est ce qui devient dangereux pour les gardiens qui ne peuvent pas se préparer aussi adéquatement.
Le pari Koskinen
Avec le congédiement de Peter Chiarelli, mercredi, tout le monde remet en doute la prolongation de contrat de trois ans et 13,5 millions $ accordée au gardien Mikko Koskinen en début de semaine. Quand on regarde ça froidement, ça donne un choc.
Mais quand tu regardes les gardiens qui ont signé des contrats similaires, tu retrouves les Scott Darling, Cam Talbot et Antti Raanta. Ce sont tous des gars sur lesquels des équipes ont pris un risque environ au même âge.
Pour juger d'un contrat, je regarde toujours le pourcentage de la masse salariale qu'il occupe. Le contrat de Koskinen occupera environ cinq pour cent de la masse des Oilers dans les prochaines années. C'était à peu près la même chose pour les noms mentionnés ci-haut.
Si tu dépenses entre cinq et huit pour cent de ta masse salariale sur les gardiens de but, tu fais partie de celles qui dépensent le moins à cette position. La majorité des équipes dépensent entre huit et 12 pour cent, surtout si tu as un gros nom dans le filet.

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C'est sûr que c'est dangereux de prendre un pari comme ça parce que Koskinen n'a joué que 28 matchs depuis son retour dans la LNH.
C'est très rapide, mais il ne faut pas oublier que son contrat actuel en est d'un an à 2,5 millions $ alors qu'il évoluait dans la KHL l'an dernier. C'était déjà un pari. Les Oilers pensent qu'il va poursuivre sa progression et qu'il deviendra une aubaine dans la deuxième ou la troisième année de son contrat.
Pour Cam Talbot, qui deviendra joueur autonome sans compensation à la fin de la saison, ça signifie probablement la fin à Edmonton. Il a une clause partielle de non-échange ce qui signifie qu'il a le luxe d'avoir un mot à dire sur sa destination.
S'il veut signer un autre contrat et se battre à nouveau pour un poste de numéro un dans la LNH, c'est là que ça commence. Si j'étais dans la position de Talbot, j'opterais pour la situation qui me donne la chance de jouer le plus de matchs d'ici la fin de la saison.
C'est sûr que ce n'est pas évident de te retrouver avec une équipe qui n'est pas dans la course aux séries, mais ce serait bénéfique pour lui de trouver l'endroit où il pourrait jouer une quinzaine de matchs d'ici la fin de la saison pour redorer son blason et finir en force. Ça ne se produira assurément pas avec une équipe qui aspire aux grands honneurs.
\ Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*