ARLINGTON, Virginie – À l’instar de six de ses coéquipiers des Canadiens de Montréal, Lane Hutson a brisé la glace avec un premier match en séries contre les Capitals de Washington lundi soir. Hutson s’y attendait, mais il a réalisé encore plus qu’il n’y a aucun amour sur une glace de la LNH au printemps.
Après le revers du Tricolore 3-2 en prolongation dans ce premier match, Hutson s’en voulait pour deux buts des gagnants où il avait perdu son joueur. Son esprit compétitif lui faisait oublier ses deux passes sur les buts de Cole Caufield et de Nick Suzuki en troisième période.
Hutson, un élément clé à la ligne bleue du CH, figurait très haut sur la liste des joueurs à frapper dans le camp adverse.
« Il ne devrait pas être dur envers lui-même », a dit Kaiden Guhle à quelques heures du deuxième match contre les Capitals. « Il a été très bon. C’était son premier match en séries, les gars essayaient de lui arracher la tête. Il n’a probablement jamais vu ça dans sa carrière, pas contre des hommes. En troisième période, quand tout le monde avait rattrapé le rythme du match, il s’était parfaitement adapté. »
« Lane est un gars intelligent, a poursuivi Guhle. Il a un gros impact dans la ligue cette saison. Je pense qu’ils ont voulu être durs contre lui et on savait que ça s’en venait. Les deux, c’était notre premier match en séries. En première période, on a vu une hausse du tempo, de la robustesse. Mais on sait maintenant à quoi s’attendre. »
Guhle restera à la gauche du jeune Hutson pour cette deuxième rencontre face aux Capitals. Selon le site Naturalstattrick, les Capitals ont réussi huit mises en échec contre Alexandre Carrier, cinq contre Jayden Struble et cinq autres contre Guhle. Hutson, quant à lui, s’est fait pincer à trois reprises.
À l’hôtel de l’équipe dans un chic quartier d’Arlington, une ville en banlieue de Washington, Martin St-Louis ne semblait nullement inquiet pour son défenseur recrue.
« Ce n’est pas la première fois dans sa carrière qu’il fait face à ça, a affirmé St-Louis. Je sais qu’il est un jeune joueur au niveau de la LNH. Mais à tous les niveaux, il faisait face à ça. Je vous garantis qu’à sa saison recrue à l’Université (Boston), Lane était la cible des autres équipes. Les rivaux voulaient le frapper. Ça vient avec l’étiquette qu’il s’est bâtie. Il sait à quoi s’attendre. Il sera mieux préparé, mais il faut aussi l’aider. Nous aurons besoin de passer moins de temps dans notre territoire et garder plus la rondelle. Nous aurons aussi besoin d’exercer une bonne pression contre les Caps pour mieux respirer. Nos joueurs ne peuvent pas toujours courir après des rondelles avec leurs visages qui font face à la bande. »
À ses jours comme joueur, St-Louis devait aussi survivre contre des rivaux qui avaient une tête ou deux de plus que lui.
« Quand tu es un plus petit joueur, tu veux toujours prouver que tu peux jouer avec les gros gars et le jeu pesant des séries, a-t-il répliqué. Guhle n’a pas besoin de prouver ça. Il a un gros gabarit. Mais pour les petits joueurs, c’est une réalité. Comme attaquant, les petits doivent pouvoir jouer à l’intérieur, se faire brasser et accepter une mise en échec pour créer un jeu. Les petits joueurs veulent montrer qu’ils peuvent aussi bien jouer à cette période de l’année. »
Aucun changement
Le CH gardera la même formation pour ce deuxième match contre la bande à Alex Ovechkin. Arber Xhekaj, Oliver Kapanen et Michael Pezzetta suivront l’action de la passerelle de presse.
St-Louis résistera donc à la tentation d’insérer Xhekaj afin de calmer un brin les ardeurs des gros attaquants des Capitals. La veille, l’entraîneur en chef avait dit que Tom Wilson ne changerait pas sa façon de jouer avec Xhekaj ou non au sein de la formation.
L’accent sur le premier trio
À eux seuls, Nick Suzuki (sept), Cole Caufield (cinq) et Juraj Slafkovsky (quatre) ont décoché 16 des 35 tirs des Canadiens lors du premier match. Caufield a touché la cible sur le jeu de puissance, et Suzuki l’a fait au terme d’une longue séquence tourbillonnante en territoire des Capitals.
Ces derniers sont donc retournés à la table à dessin dans les dernières heures pour observer la façon de faire de ce trio et tenter de trouver une meilleure façon de museler les gros canons du Tricolore.
« Il faut s’habituer au fait qu’ils font de longues présences, a expliqué l’entraîneur Spencer Carbery. Ces gars-là ont du jus. Ils affrontent souvent deux de nos trios sur la même séquence. On effectue un changement et ils sont encore là à bourdonner et à maintenir le rythme.
« Il faut être à l’affût quand ça se produit et qu’ils passent plus d’une minute sur la glace. Il faut rester concentrés parce qu’on ne peut pas les contrer avec un seul et même trio. »
Les Capitals risquent d’afficher le même visage qu’au premier match. Pour Alexander Alexyev, ce sera le même visage avec trois dents en moins – le résultat d’un coup de bâton accidentel de Jake Evans. Le défenseur était sur la patinoire pour l’entraînement matinal, et il était muni d’un bocal protecteur.
« Mes trois dents ont été retrouvées et je les ai à la maison, a-t-il rigolé. C’est le hockey des séries. »
Par ailleurs, Aliaksei Protas continue de s’approcher d’un retour au jeu. Coupé au pied gauche par un patin, il y a trois semaines, le troisième meilleur pointeur des Capitals a de nouveau patiné avant l’entraînement.
- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com


















