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MONTRÉAL -Antoine Roussel est un pince-sans-rire, doté en plus d'un bon sens de l'autodérision. Heureusement pour lui, parce que ça le rend plus sympathique aux yeux de ses adversaires francophones dans la LNH.

Le hockeyeur français des Canucks de Vancouver était en verve, vendredi, à l'occasion de la vidéoconférence de joueurs francophones organisée par LNH.com.

Détestable attaquant la plupart du temps au cœur de l'action, Roussel est drôle et taquin dans la vie de tous les jours, comme on a pu le constater dans les échanges savoureux qu'il a eus avec Jonathan Marchessault des Golden Knights de Vegas, Jonathan Huberdeau des Panthers de la Floride et Samuel Girard de l'Avalanche du Colorado.

« Ce que je fais de mieux quand je joue, c'est de déranger "Marchy", de donner des doubles échecs à "Hubie" et de laisser "Sam" scorer son premier but dans la Ligue nationale, a lancé Roussel à une question. Je lui ai fait un cadeau. J'ai levé ma jambe et la rondelle est rentrée dans le haut du filet. Je ne sais pas si tu t'en souviens, a-t-il continué en s'adressant à Girard, mais moi je m'en rappelle en crime. Tu ne m'as même pas dit merci à ta présence suivante sur la glace. »

« Ah ben merci », lui a répondu Girard en riant.

« Ce n'est jamais trop tard », l'a relancé Roussel avec son légendaire sens de la répartie.

Girard a réussi son premier but dans l'uniforme des Predators de Nashville au moment où Roussel jouait pour les Stars de Dallas, le 12 octobre 2017. Sur la séquence, Roussel est incapable de bloquer la frappe qu'a décochée Girard en provenance de la ligne bleue.

Maître-franco

Roussel a été le choix unanime des trois autres pour le titre de maître-franco du langage ordurier dans la LNH. Dans le plus récent sondage de l'Association des joueurs, il pointait derrière le maître incontesté Brad Marchand des Bruins de Boston.

« Tu me tires sous l'autobus avec ta question », a répliqué Roussel au modérateur de la vidéoconférence pendant que les trois autres se bidonnaient.

« Antoine, c'est le "fun" de te parler comme ça parce que sur la glace tu es tellement fatigant, s'est confessé Marchessault. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi fatigant que toi et c'est tout à ton honneur en quelque sorte.

« C'est le "fun" de te jaser parce que ça me fait réaliser que tu es une bonne personne, a-t-il renchéri. Parce que sur la glace, parfois tu es vraiment… »

Huberdeau a saisi la balle au bond afin de souligner les qualités humaines de Roussel.

« On connaît Antoine à l'extérieur de la glace, c'est une bonne personne, a-t-il dit. Il était détestable dans les rangs juniors. Je le sais pour l'avoir affronté pendant une saison. »

Roussel a interrompu Huberdeau afin de lui évoquer la bagarre qu'ils ont eue ensemble dans la LHJMQ en 2009-10.

« J'avais brisé la règle non écrite qu'un joueur de 20 ans ne doit pas s'en prendre à un 16 ans, a relevé Roussel. Mais il était fatigant, il m'avait donné un double échec dans le dos. Je m'étais retourné et je ne l'avais pas reconnu immédiatement.

« Dans son équipe, il y avait un gros dur à cuire. Je ne me souviens pas de son nom, mais il devait faire au moins deux fois ma taille. Il me tournait autour comme un requin, mais nous ne nous étions pas battus. »

Girard s'est finalement porté à la rescousse de Roussel pour dire qu'il n'avait aucun reproche à lui faire.

« Je t'ai laissé marquer ton premier but dans la Ligue nationale. Je suis gentil avec toi », s'est esclaffé Roussel.

Roussel, le meilleur pour narguer l’adversaire

Le patineur natif de Roubaix, dans le nord de la France, a confié qu'il épargne à des privilégiés, comme son compatriote Pierre-Édouard Bellemare de l'Avalanche, de goûter à sa médecine de déstabilisation.

« Je ne parle pas aux gars que j'apprécie le plus, je les ignore, parce que ça affecte trop mon jeu. Un gars comme Alex Chiasson (avec lequel il a joué à Dallas), qui est un ami proche de "Marchy", je l'ignore sinon je vais pouffer de rire et ça va me déconcentrer. On se laisse donc tranquille sur la glace et on se parle après les matchs. »

Avec Bergeron et Letang

On a par ailleurs demandé aux attaquants Marchessault, Huberdeau et Roussel d'identifier des compagnons de trio francophones rêvés ainsi qu'à Girard de se trouver un partenaire de jeu en défense.

« J'aimerais jouer avec un joueur de centre de la trempe de Patrice Bergeron, s'est prêté au jeu Marchessault. C'est un joueur complet, un peu comme Aleksander Barkov des Panthers, qui te rend meilleur. J'ai brièvement joué avec "Hubie" en Floride et c'est rare que tu aies juste à déposer la palette de ton bâton sur la glace et que la rondelle arrive directement dessus et dans le but peu de temps. Il est sans doute le meilleur passeur de la Ligue nationale. Ça donnerait un bon trio. »

Huberdeau a également choisi Marchessault et il a ajouté qu'il pourrait faire une place à Roussel à leurs côtés si le Français l'assurait de voir à sa protection.

Ce à quoi Roussel lui a répondu : « Tu peux compter sur moi jusqu'à ce qu'on joue réellement ensemble. »

Roussel a choisi Bergeron et Marchessault.

« Je choisirais bien "Hubie", mais nous jouons à la même position, à l'aile gauche, et moi je suis incapable de jouer à l'aile droite », a-t-il expliqué.

Pour ce qui est de Girard, il a confié qu'il rêverait de former un duo « all in » à l'attaque avec Kristopher Letang des Penguins de Pittsburgh.