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MONTRÉAL – A.J. Greer a porté l’uniforme de cinq équipes et a disputé 233 matchs en huit saisons dans la grande ligue. Il n’a toutefois encore jamais joué un match de séries.

À moins d’un revirement de situation ou d’une malchance, l’attaquant québécois devrait vivre son baptême de feu d’ici quelques semaines avec les Panthers de la Floride, rien de moins que les champions en titre. Et son entraîneur Paul Maurice sait exactement à quoi s’attendre de sa part.

« Son style de jeu est bâti pour les séries, a vanté le pilote, à quelques heures de l’affrontement face aux Canadiens de Montréal, samedi. Le jeu se resserre défensivement en séries. Ça signifie qu’on rejette plus de rondelles en fond de zone, alors plus tu peux avoir de gros bonshommes, le mieux c’est en échec avant. »

À 6 pieds 3 pouces et 209 livres, il est vrai que le joueur de 28 ans ne laisse pas sa place sur une glace.

Mais ce n’est pas que pour son gabarit que l’état-major des Panthers lui a offert un contrat de deux ans, le 1er juillet, et que Maurice lui a fait confiance pour tous les matchs de son équipe. Au Centre Bell, samedi, Greer disputera sa 67e rencontre de la saison, déjà un sommet personnel.

C’est que son identité correspond parfaitement à celle de la formation floridienne.

« La façon dont cette équipe joue, c’est exactement comment je joue, a expliqué le natif de Joliette. On a la pédale au plancher, on donne tout en tout temps, on frappe, on joue de la bonne façon. Je sens que les entraîneurs et que mes coéquipiers respectent ma game, et c’est bon pour la confiance. »

Dans une équipe bourrée de talent et de vedettes offensives, Greer pourrait être considéré comme un joueur marginal. Il a inscrit six buts et amassé 11 aides, et obtient en moyenne 9 min 32 s de temps de jeu au sein du quatrième trio. Reste qu’il est parvenu à se montrer indispensable aux yeux de Maurice.

Le Québécois a commencé à gagner la confiance de son entraîneur dès son arrivée en Floride, et rien n’a changé depuis cette première impression réussie.

« Ç’a commencé au deuxième jour du camp, a raconté Maurice. La première journée n’était pas très plaisante, et la deuxième était encore pire. J’ai été surpris par sa capacité de pousser jusqu’au bout et par sa volonté de ne jamais lever le pied. C’est là que j’ai vu qu’il avait le feu en lui.

« Il a été très constant dans son niveau d’effort. Je ne l’utilise pas sur les unités spéciales, donc on pourrait penser qu’il peut parfois être retiré de la formation, mais son niveau d’effort me dit le contraire. On a ajouté deux joueurs à l’attaque à la date limite, et il a toujours son poste. Il a mérité le droit de le garder. »

BUF@FLA: Greer saute sur une rondelle libre et fait 1-0

C’est de cette manière que Maurice a toujours fonctionné, et c’est ce qui fait de lui un entraîneur apprécié par ses ouailles. Ses attentes sont claires, et tant qu’elles sont respectées, il sera loyal.

« Plus tu joues d’une façon, plus tu auras des opportunités, a résumé Greer. Ça part du leadership, ça part du capitaine Aleksander Barkov. Quand tu lances la rondelle en fond de territoire, que ce soit Barkov ou Greer, tu dois terminer ta mise en échec et être le premier sur la rondelle.

« Ça nous responsabilise à jouer de cette façon. Si on joue comme ça en saison, ça ne changera pas rendu en séries. On n’a pas besoin de penser parce qu’on sait exactement ce que nos coéquipiers vont faire sur la glace. C’est une très belle façon de jouer au hockey. »

C’est aussi une façon de jouer qui rapporte gros. Greer pourrait bien le constater d’ici quelques mois.