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BROSSARD – Il n’y a pas si longtemps, c’est aux abords du vestiaire des Remparts de Québec que l’on s’entretenait avec Zachary Bolduc. Plus timide et réservé – jamais en manque de confiance – l’attaquant québécois dominait les rangs juniors en gravissant lentement les échelons vers son rêve ultime.

À peine deux ans après son passage chez les professionnels, il nous accueille désormais à son casier au beau milieu du vestiaire des Canadiens de Montréal, au complexe d’entraînement de Brossard. L’image traduit parfaitement le long chemin parcouru en si peu de temps.

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« Je suis content d’être ici et d’avoir vécu autre chose avant », laisse-t-il rapidement tomber dans l’entrevue d’une quinzaine de minutes avec LNH.com. « J’ai vécu une saison complète dans la LNH avant d’arriver ici, dans un marché où les gens sont passionnés et ont à cœur les succès de l’équipe. Je suis prêt pour ça. »

Bolduc a grandi à Trois-Rivières comme partisan du Tricolore. Il a toujours suivi ce qui se disait au sujet du club de son enfance. Il a même continué de garder un œil sur l’équipe alors qu’il faisait ses premiers pas dans la grande ligue avec les Blues de St. Louis, l’organisation qui l’a repêché au premier tour en 2021.

« Cette partie de moi n’est jamais partie », souligne-t-il avec le sourire.

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Il sait donc exactement que les attentes sont de plus en plus élevées envers sa nouvelle équipe et il est très conscient de la réalité du marché dans lequel il vient de mettre les pieds. À 22 ans, il débarque à Montréal comme une grosse pièce du casse-tête – une pièce censée aider le CH à passer à la prochaine étape.

C’est beaucoup de pression à mettre sur les épaules d’un produit local, qui n’a qu’une saison complète dans la LNH derrière la cravate. Une campagne fort prometteuse, soit, mais tout de même.

« Je ne vois pas ça comme de la pression », a réfuté Bolduc, auteur de 19 buts en 72 matchs, l’an dernier. « Ça reste que le jeu est le même. Ça se passe sur une glace de 200 par 80. Je connais les raisons pour lesquelles les Canadiens sont venus me chercher, et c’est ce que je veux faire sur la glace, jouer dans mes forces.

« Je ne suis pas stressé. Je ne suis pas inquiet. Je me sens vraiment prêt. »

Prêt parce qu’il a beaucoup de vécu malgré son jeune âge. Il a vécu la réalité de la Ligue américaine à sa première saison chez les pros, une année au cours de laquelle il s’est bâti « une forme de coquille » et qui s’est avérée « un passage bénéfique qui a fait de moi la personne et le joueur que je suis aujourd’hui ».

Mais c’est surtout l’année précédente, celle de toutes les conquêtes, qui lui permet d’arriver dans la métropole avec un pedigree de gagnant. Bolduc a joué sous les gros projecteurs de Québec et a conclu sa dernière saison avec les Remparts avec le trophée Gilles-Courteau et la Coupe Memorial à son palmarès.

UTA@STL: Bolduc décoche un boulet en A.N.

Il avait alors poursuivi sur ses succès offensifs, sa marque de commerce, tout en s’assumant davantage dans un rôle de meneur pour guider les siens vers ces titres. Déjà un choix de premier tour bien en vue à cette époque, c’est réellement lors de cette saison sous les ordres de Patrick Roy qu’il a pris son envol.

« C’est la saison qui m’a le plus marquée parmi les 4-5 dernières, a-t-il raconté. On a gagné, mais on a surtout appris à gagner. Que ce soit chez les pros ou dans le junior, c’est la même chose : tout est dans les détails. J’ai énormément appris et évolué pendant cette année-là. Ç’a été un tremplin pour moi. »

Des signaux au vert

Partout où il est allé par la suite, et où il ira à partir de maintenant, il se servira de cette expérience. Comme inspiration, d’abord, et comme marche à suivre, ensuite. C’est là que ça devient plutôt intéressant pour une équipe comme le Tricolore qui entre, lentement mais sûrement, dans un cycle de performance.

Bien sûr, il y a beaucoup plus d’éléments qui entrent en ligne de compte quand on veut bâtir une équipe gagnante au plus haut niveau. Mais Bolduc connaît à tout le moins la recette de base.

« La chimie fait toute la différence. Tout part dans le vestiaire, a-t-il expliqué. Toutes les équipes travaillent fort, toutes les équipes ont leur système de jeu. C’est ce que les autres n’ont pas qui fait la séparation : la chimie hors de la glace, la bonne communication entre les joueurs et les entraîneurs, par exemple. »

Voit-il que ces éléments sont en place depuis son arrivée dans le giron montréalais?

« Absolument, a-t-il répondu du tac au tac. La chimie est incroyable. Les gars prennent tous soin l’un de l’autre et c’est ce qui mène au succès de l’équipe. La culture est excellente ici. Martin (St-Louis) nous répète chaque jour que c’est un privilège de jouer ici pour les Canadiens, qu’on doit mériter cette chance. »

On se doute qu’il n’y en a pas beaucoup dans le vestiaire montréalais qui ont besoin de se le faire rappeler. Encore moins Bolduc. Le simple fait de revêtir l’uniforme bleu-blanc-rouge et de sauter sur la patinoire du Centre Bell au son de Fix You devrait être suffisant.

« C’est fou, ça change une vie, a-t-il conclu. J’ai tellement hâte au match d’ouverture. Ça va être électrisant. »